mardi 2 mai 2017

Bahreïn: Peine réduite pour le principal chef de l'opposition chiite

Le portrait du chef de l'opposition chiite, cheikh Ali Salmane, lors d'une manifestation contre son arrestation, le 29 mai 2016 à Az Zinj, dans les environs de Manama, à Bahreïn (Afp)

La Cour de cassation à Bahreïn a réduit lundi de cinq ans la peine de prison que purge le principal chef de l'opposition chiite, cheikh Ali Salmane, pour "incitation à la désobéissance civile et à la haine confessionnelle", selon une source judiciaire.
Cheikh Ali Salmane, 51 ans, avait été condamné en 2015 à quatre ans de prison. Mais une Cour d'appel avait, en 2016, alourdi cette peine à neuf ans de réclusion sous une nouvelle accusation de "complot contre le régime". Il est détenu depuis décembre 2014.
La Cour de cassation, dont les verdicts sont sans appel, "a décidé de réduire (la) peine de neuf ans à quatre ans de prison", a déclaré la source judiciaire sans donner plus de précision sur le jugement.
Cheikh Ali Salmane dirigeait le mouvement Al-Wefaq, principale force de l'opposition chiite, que la justice a également dissout en l'accusant de fomenter des troubles à Bahreïn, petit royaume du Golfe à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite.
Son arrestation et son incarcération, puis la dissolution d'Al-Wefaq, avaient provoqué des manifestations et avaient été condamnées par les Etats-Unis, pays allié de Bahreïn, par l'Iran et par des organisations de défense des droits de l'Homme.
"Réduire la peine de cheikh Ali Salmane n'atténue en rien la répression de la liberté d'expression" à Bahreïn, a réagi Lynn Maalouf, directrice de recherches à Amnesty International à Beyrouth.
"Cheikh Ali Salmane est l'une des victimes de la répression de la dissidence pacifique", a-t-elle ajouté dans un bref communiqué, appelant à sa "libération immédiate et sans condition".
Le Wefaq a animé en 2011 un puissant mouvement de contestation à Bahreïn dans le sillage du Printemps arabe.
Des dizaines de chiites ont été condamnés ces dernières années à de lourdes peines de prison pour participation aux violences ayant accompagné et suivi les manifestations de 2011 à Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis.
L'opposition chiite réclame des réformes et une véritable monarchie constitutionnelle. Les autorités, elles, nient toute discrimination envers les chiites et accusent régulièrement l'Iran de s'ingérer dans les affaires de Bahreïn, ce que Téhéran dément.

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