Un citoyen Syrien regarde la ville de Douma après un raid d'avions du régime, le 23 mars 2017 (Afp)
Des raids intenses menés lundi par les avions du régime de Bashar sur trois
villes de la Ghouta orientale, près de Damas, ont tué au moins 22
civils, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le bilan le plus élevé était à Douma, la plus grande agglomération de
cette région située à l'est de la capitale syrienne, avec 16 civils
tués, dont un enfant, et 22 blessés, selon l'Observatoire.
Le correspondant de l'AFP à Douma a vu de nombreux blessés aux visages
ensanglantés dans un hôpital, avec tous les lits occupés par des hommes,
des femmes et des enfants.
Il a vu un enfant qui recherchait son père dans l'hôpital et qui a éclaté en sanglots en le retrouvant.
Cinq civils ont par ailleurs été tués dans la ville de Sabqa et un dans
celle de Harasta, également dans la Ghouta orientale, place forte des
rebelles luttant contre le régime du dictateur Bashar al-Assad.
"Il y a eu une escalade aujourd'hui (lundi) contre la Ghouta, le régime
veut continuer d'isoler cette région", a indiqué à l'AFP Rami Abdel
Rahmane, directeur de l'OSDH.
Mi-mars, des rebelles et des jihadistes avaient lancé un assaut contre
des positions du régime à Damas depuis le quartier de Jobar, adjacent à
la Ghouta orientale. Ils avaient été repoussés par l'armée après une
semaine de combats.
La Ghouta orientale est soumise à un siège du régime syrien depuis 2012.
Elle est également ciblée par de nombreux bombardements aériens et des
tirs d'artillerie.
Cette région est le dernier bastion de l'opposition à Bashar près de
Damas, même si au cours des derniers mois les rebelles ont signé des
accords dits de "réconciliation" par lesquels ils ont évacué certaines
des villes qu'ils contrôlaient.
Le régime cherche par ailleurs à soumettre les cinq quartiers où des
rebelles sont présents à Damas. Ces derniers contrôlent en effet en
majorité ceux de Qaboun et Techrine (nord-est), la moitié de Jobar (est)
et sont aussi présents à Barzé (nord) et Tadamon (sud) mais ces deux
secteurs font actuellement l'objet d'une trêve avec le régime.
Si Proche Orient
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
samedi 6 mai 2017
mardi 2 mai 2017
Bahreïn: Peine réduite pour le principal chef de l'opposition chiite
Le
portrait du chef de l'opposition chiite, cheikh Ali Salmane, lors
d'une manifestation contre son arrestation, le 29 mai 2016 à Az Zinj,
dans les environs de Manama, à Bahreïn (Afp)
La Cour de cassation à Bahreïn a réduit lundi de cinq ans la peine de prison que purge le principal chef de l'opposition chiite, cheikh Ali Salmane, pour "incitation à la désobéissance civile et à la haine confessionnelle", selon une source judiciaire.
Cheikh Ali Salmane, 51 ans, avait été condamné en 2015 à quatre ans de prison. Mais une Cour d'appel avait, en 2016, alourdi cette peine à neuf ans de réclusion sous une nouvelle accusation de "complot contre le régime". Il est détenu depuis décembre 2014.
La Cour de cassation, dont les verdicts sont sans appel, "a décidé de réduire (la) peine de neuf ans à quatre ans de prison", a déclaré la source judiciaire sans donner plus de précision sur le jugement.
Cheikh Ali Salmane dirigeait le mouvement Al-Wefaq, principale force de l'opposition chiite, que la justice a également dissout en l'accusant de fomenter des troubles à Bahreïn, petit royaume du Golfe à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite.
Son arrestation et son incarcération, puis la dissolution d'Al-Wefaq, avaient provoqué des manifestations et avaient été condamnées par les Etats-Unis, pays allié de Bahreïn, par l'Iran et par des organisations de défense des droits de l'Homme.
"Réduire la peine de cheikh Ali Salmane n'atténue en rien la répression de la liberté d'expression" à Bahreïn, a réagi Lynn Maalouf, directrice de recherches à Amnesty International à Beyrouth.
"Cheikh Ali Salmane est l'une des victimes de la répression de la dissidence pacifique", a-t-elle ajouté dans un bref communiqué, appelant à sa "libération immédiate et sans condition".
Le Wefaq a animé en 2011 un puissant mouvement de contestation à Bahreïn dans le sillage du Printemps arabe.
Des dizaines de chiites ont été condamnés ces dernières années à de lourdes peines de prison pour participation aux violences ayant accompagné et suivi les manifestations de 2011 à Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis.
L'opposition chiite réclame des réformes et une véritable monarchie constitutionnelle. Les autorités, elles, nient toute discrimination envers les chiites et accusent régulièrement l'Iran de s'ingérer dans les affaires de Bahreïn, ce que Téhéran dément.
La Cour de cassation à Bahreïn a réduit lundi de cinq ans la peine de prison que purge le principal chef de l'opposition chiite, cheikh Ali Salmane, pour "incitation à la désobéissance civile et à la haine confessionnelle", selon une source judiciaire.
Cheikh Ali Salmane, 51 ans, avait été condamné en 2015 à quatre ans de prison. Mais une Cour d'appel avait, en 2016, alourdi cette peine à neuf ans de réclusion sous une nouvelle accusation de "complot contre le régime". Il est détenu depuis décembre 2014.
La Cour de cassation, dont les verdicts sont sans appel, "a décidé de réduire (la) peine de neuf ans à quatre ans de prison", a déclaré la source judiciaire sans donner plus de précision sur le jugement.
Cheikh Ali Salmane dirigeait le mouvement Al-Wefaq, principale force de l'opposition chiite, que la justice a également dissout en l'accusant de fomenter des troubles à Bahreïn, petit royaume du Golfe à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite.
Son arrestation et son incarcération, puis la dissolution d'Al-Wefaq, avaient provoqué des manifestations et avaient été condamnées par les Etats-Unis, pays allié de Bahreïn, par l'Iran et par des organisations de défense des droits de l'Homme.
"Réduire la peine de cheikh Ali Salmane n'atténue en rien la répression de la liberté d'expression" à Bahreïn, a réagi Lynn Maalouf, directrice de recherches à Amnesty International à Beyrouth.
"Cheikh Ali Salmane est l'une des victimes de la répression de la dissidence pacifique", a-t-elle ajouté dans un bref communiqué, appelant à sa "libération immédiate et sans condition".
Le Wefaq a animé en 2011 un puissant mouvement de contestation à Bahreïn dans le sillage du Printemps arabe.
Des dizaines de chiites ont été condamnés ces dernières années à de lourdes peines de prison pour participation aux violences ayant accompagné et suivi les manifestations de 2011 à Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis.
L'opposition chiite réclame des réformes et une véritable monarchie constitutionnelle. Les autorités, elles, nient toute discrimination envers les chiites et accusent régulièrement l'Iran de s'ingérer dans les affaires de Bahreïn, ce que Téhéran dément.
Israël/Palestine : L'Etat hébreu prive les organisations de défense des droits de l'Homme d'accéder à Gaza
Un
Palestinien se prend en photo dans un cratère causé, selon la police
locale, par une frappe aérienne israélienne, à l'est de la ville de
Gaza, le 16 mars 2017 (Afp)
Israël empêche le personnel des organisations de défense des droits de l'Homme de circuler entre son territoire et la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, entravant leurs enquêtes, a déploré lundi Human Rights Watch (HRW).
Dans un nouveau rapport de 47 pages, l'organisation de défense des droits de l'Homme décrit "comment Israël interdit systématiquement à ces spécialistes de se rendre à Gaza ou d'en sortir, même lorsque les services de sécurité israéliens n'ont rien à leur reprocher sur le plan sécuritaire".
HRW affirme n'avoir reçu qu'une seule fois depuis 2008 l'autorisation de dépêcher des personnels étrangers à Gaza via Israël.
L’organisation dont le siège est à New York souligne que l'accès à Gaza est crucial afin que les enquêteurs et chercheurs puissent évaluer les accusations sur des violations des droits de l'Homme dans cette enclave palestinienne, notamment durant la guerre de 2014 avec Israël.
La Cour pénale internationale (CPI), premier tribunal international permanent chargé de juger les plus graves violations du droit humanitaire, a ouvert le 16 janvier un "examen préliminaire de la situation en Palestine" pour déterminer si les accusations sur des crimes de guerre lancées par différentes parties justifient l'ouverture d'une enquête de sa part.
Les Palestiniens poussent à l'ouverture d'investigations contre les Israéliens. Les Israéliens sont catégoriquement opposés à une intervention de la justice internationale. Ils font valoir que le système israélien est capable de rendre la justice, y compris pour d'éventuels crimes israéliens.
Si Israël souhaite convaincre la CPI "que ses propres enquêtes criminelles sont adéquates, une première étape serait de permettre aux chercheurs sur les thématiques des droits humains de rassembler des informations pertinentes", a déclaré la directrice de HRW pour Israël et les Territoires palestiniens Sari Bashi dans un communiqué.
Une porte-parole du COGAT, l'organe du ministère de la Défense coordonnant les activités israéliennes dans les Territoires palestiniens, a indiqué que "toutes les demandes étaient soigneusement étudiées".
Le COGAT coordonne "régulièrement le passage de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme", a-t-elle affirmé.
HRW critique aussi l'Egypte, autre pays frontalier de Gaza, soulignant que depuis 2012 ni elle ni Amnesty International n'ont été en mesure d'envoyer du personnel à Gaza via l'Egypte.
HRW déplore également le durcissement des restrictions de déplacement imposées par le Hamas depuis l'assassinat fin mars d'un de ses commandants. Le Hamas attribue l'assassinat à Israël.
Accès au rapport (en anglais) : https://www.hrw.org/report/2017/04/02/unwilling-or-unable/israeli-restrictions-access-and-gaza-human-rights-workers
Israël empêche le personnel des organisations de défense des droits de l'Homme de circuler entre son territoire et la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, entravant leurs enquêtes, a déploré lundi Human Rights Watch (HRW).
Dans un nouveau rapport de 47 pages, l'organisation de défense des droits de l'Homme décrit "comment Israël interdit systématiquement à ces spécialistes de se rendre à Gaza ou d'en sortir, même lorsque les services de sécurité israéliens n'ont rien à leur reprocher sur le plan sécuritaire".
HRW affirme n'avoir reçu qu'une seule fois depuis 2008 l'autorisation de dépêcher des personnels étrangers à Gaza via Israël.
L’organisation dont le siège est à New York souligne que l'accès à Gaza est crucial afin que les enquêteurs et chercheurs puissent évaluer les accusations sur des violations des droits de l'Homme dans cette enclave palestinienne, notamment durant la guerre de 2014 avec Israël.
La Cour pénale internationale (CPI), premier tribunal international permanent chargé de juger les plus graves violations du droit humanitaire, a ouvert le 16 janvier un "examen préliminaire de la situation en Palestine" pour déterminer si les accusations sur des crimes de guerre lancées par différentes parties justifient l'ouverture d'une enquête de sa part.
Les Palestiniens poussent à l'ouverture d'investigations contre les Israéliens. Les Israéliens sont catégoriquement opposés à une intervention de la justice internationale. Ils font valoir que le système israélien est capable de rendre la justice, y compris pour d'éventuels crimes israéliens.
Si Israël souhaite convaincre la CPI "que ses propres enquêtes criminelles sont adéquates, une première étape serait de permettre aux chercheurs sur les thématiques des droits humains de rassembler des informations pertinentes", a déclaré la directrice de HRW pour Israël et les Territoires palestiniens Sari Bashi dans un communiqué.
Une porte-parole du COGAT, l'organe du ministère de la Défense coordonnant les activités israéliennes dans les Territoires palestiniens, a indiqué que "toutes les demandes étaient soigneusement étudiées".
Le COGAT coordonne "régulièrement le passage de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme", a-t-elle affirmé.
HRW critique aussi l'Egypte, autre pays frontalier de Gaza, soulignant que depuis 2012 ni elle ni Amnesty International n'ont été en mesure d'envoyer du personnel à Gaza via l'Egypte.
HRW déplore également le durcissement des restrictions de déplacement imposées par le Hamas depuis l'assassinat fin mars d'un de ses commandants. Le Hamas attribue l'assassinat à Israël.
Accès au rapport (en anglais) : https://www.hrw.org/report/2017/04/02/unwilling-or-unable/israeli-restrictions-access-and-gaza-human-rights-workers
Israël/Palestine : Le vote de l'ONU fin 2016 sur les colonies, lettre morte
Un Palestinien travaille dans sa vigne près du village de Beit Omar en Cisjordanie, le 26 février 2017 (Afp)
Trois mois après une résolution historique de l'ONU condamnant les colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, les experts redoutent que le texte n'ait aucun effet alors qu'Israël va établir une nouvelle colonie pour la première fois en plus de 25 ans.
La résolution 2334, adoptée en décembre grâce à l’abstention des Etats-Unis, n'a pas contribué à mettre fin à la construction dans les colonies.
De nouveaux projets ont été annoncés par des responsables israéliens dans les semaines qui ont suivi. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a même été plus loin en annonçant jeudi la création d'une nouvelle colonie en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 50 ans par l'armée israélienne. Une décision qu'aucun gouvernement n'avait osé prendre depuis 1991.
Le texte de l'ONU est également dans le collimateur de la nouvelle administration américaine de Donald Trump qui y voit la preuve qu'Israël serait injustement visé par l'ONU.
Pour certains diplomates, comme le formule l'un d'eux, cette résolution a été "une tempête dans un verre d'eau".
Le texte a été adopté dans les derniers jours de la présidence de Barack Obama qui avait accepté de ne pas utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité, donnant le feu vert à la première résolution du Conseil condamnant les colonies depuis 1979. M. Trump, lui, avait plaidé pour opposer ce veto.
L'Etat hébreu a annoncé depuis janvier des plans pour la construction de plus de 6.000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la Ville sainte, annexée par Israël.
Alors que les avertissements se multiplient sur le fait que l'expansion des colonies érode les espoirs de créer un Etat palestinien, l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a estimé que "les jours où l'on malmenait Israël sont terminés".
Pour la communauté internationale, les colonies, illégales, sont le principal obstacle à la paix car elles sont construites sur les terres même où les Palestiniens envisagent d'établir leur Etat.
Après avoir accordé un soutien public à Israël, Donald Trump a appelé le gouvernement Netanyahu à la "retenue sur les colonies" pour permettre aux Etats-Unis de tenter de relancer les négociations de paix au point mort.
Depuis, ce gouvernement, considéré comme le plus à droite de l'histoire d'Israël, négocie avec la Maison Blanche des arrangements qui permettraient de poursuivre les constructions dans les colonies sans se mettre à dos l'administration Trump.
Robert Serry, coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix jusqu'en 2014, a estimé que la résolution arrivait "trop tard", à la fin du mandat d'Obama. Si son administration ne lui avait pas opposé un veto en 2012, elle aurait permis alors de faire pression sur Israël, a-t-il ajouté à l'AFP.
Alan Baker, ancien diplomate israélien de haut rang, estime que les actions menées par Israël ôtent sa pertinence à la résolution. "Obama était en fin de course et s'est dit qu'il pouvait se lâcher. Maintenant, ce sont ceux qui critiquent Israël qui doivent se retenir", affirme-t-il.
Le 24 mars, l'actuel envoyé de l'ONU au Moyen-Orient Nickolay Mladenov a accusé Israël de n'avoir pris "aucune mesure" pour se conformer à la résolution.
Mais l'annonce par Donald Trump de sa volonté de réduire la contribution américaine aux Nations unies limite la marge de manœuvre du secrétaire général de l'ONU Antonio Gutteres, estime M. Serry. "Cette situation peut porter atteinte au fonctionnement même des Nations unies", prévient-il.
Le vote de la résolution, même non appliquée, est malgré tout positif pour certains.
"Nous savions tous qu'elle n'aurait aucune conséquence concrète. Il s'agissait avant tout de marquer le coup", estime un diplomate européen.
"Désormais, nous n'avons plus à nous référer à des résolutions des années 1980 mais à quelque chose datant de 2016".
Trois mois après une résolution historique de l'ONU condamnant les colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, les experts redoutent que le texte n'ait aucun effet alors qu'Israël va établir une nouvelle colonie pour la première fois en plus de 25 ans.
La résolution 2334, adoptée en décembre grâce à l’abstention des Etats-Unis, n'a pas contribué à mettre fin à la construction dans les colonies.
De nouveaux projets ont été annoncés par des responsables israéliens dans les semaines qui ont suivi. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a même été plus loin en annonçant jeudi la création d'une nouvelle colonie en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 50 ans par l'armée israélienne. Une décision qu'aucun gouvernement n'avait osé prendre depuis 1991.
Le texte de l'ONU est également dans le collimateur de la nouvelle administration américaine de Donald Trump qui y voit la preuve qu'Israël serait injustement visé par l'ONU.
Pour certains diplomates, comme le formule l'un d'eux, cette résolution a été "une tempête dans un verre d'eau".
Le texte a été adopté dans les derniers jours de la présidence de Barack Obama qui avait accepté de ne pas utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité, donnant le feu vert à la première résolution du Conseil condamnant les colonies depuis 1979. M. Trump, lui, avait plaidé pour opposer ce veto.
L'Etat hébreu a annoncé depuis janvier des plans pour la construction de plus de 6.000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la Ville sainte, annexée par Israël.
Alors que les avertissements se multiplient sur le fait que l'expansion des colonies érode les espoirs de créer un Etat palestinien, l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a estimé que "les jours où l'on malmenait Israël sont terminés".
Pour la communauté internationale, les colonies, illégales, sont le principal obstacle à la paix car elles sont construites sur les terres même où les Palestiniens envisagent d'établir leur Etat.
Après avoir accordé un soutien public à Israël, Donald Trump a appelé le gouvernement Netanyahu à la "retenue sur les colonies" pour permettre aux Etats-Unis de tenter de relancer les négociations de paix au point mort.
Depuis, ce gouvernement, considéré comme le plus à droite de l'histoire d'Israël, négocie avec la Maison Blanche des arrangements qui permettraient de poursuivre les constructions dans les colonies sans se mettre à dos l'administration Trump.
Robert Serry, coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix jusqu'en 2014, a estimé que la résolution arrivait "trop tard", à la fin du mandat d'Obama. Si son administration ne lui avait pas opposé un veto en 2012, elle aurait permis alors de faire pression sur Israël, a-t-il ajouté à l'AFP.
Alan Baker, ancien diplomate israélien de haut rang, estime que les actions menées par Israël ôtent sa pertinence à la résolution. "Obama était en fin de course et s'est dit qu'il pouvait se lâcher. Maintenant, ce sont ceux qui critiquent Israël qui doivent se retenir", affirme-t-il.
Le 24 mars, l'actuel envoyé de l'ONU au Moyen-Orient Nickolay Mladenov a accusé Israël de n'avoir pris "aucune mesure" pour se conformer à la résolution.
Mais l'annonce par Donald Trump de sa volonté de réduire la contribution américaine aux Nations unies limite la marge de manœuvre du secrétaire général de l'ONU Antonio Gutteres, estime M. Serry. "Cette situation peut porter atteinte au fonctionnement même des Nations unies", prévient-il.
Le vote de la résolution, même non appliquée, est malgré tout positif pour certains.
"Nous savions tous qu'elle n'aurait aucune conséquence concrète. Il s'agissait avant tout de marquer le coup", estime un diplomate européen.
"Désormais, nous n'avons plus à nous référer à des résolutions des années 1980 mais à quelque chose datant de 2016".
Syrie : L'astrophysicien Ali Sammuneh, de l'enfer d'Alep à l'Observatoire de Paris
Ali Sammuneh, un scientifique syrien d'Alep à l'observatoire de Paris le 23 mars 2017 (Afp)
Forcé de fuir "l'enfer" d'Alep, l'astrophysicien syrien Ali Sammuneh bénéficie d'un programme gouvernemental d'aide aux réfugiés à l'Observatoire de Paris, devenu "sa maison" où il tente "pour ses enfants" de se reconstruire une vie.
"J'ai été licencié en avril 2015, sans raison, juste parce que j'avais été désigné comme +opposant au régime+", explique l'ancien maître de conférences à l'université de génie civil d'Alep.
Privé de tous ses droits, de tout revenu et sachant "par expérience", que son licenciement serait suivi d'une arrestation, le scientifique de 44 ans décide de fuir le pays. "Je devais faire le choix de l’avenir et de la vie pour mes enfants", explique-t-il.
Pourtant en 2011, quand les manifestations pacifiques contre Bashar al-Assad ont gagné le pays, il y a cru. L'homme discret avoue s'être mis à rêver "d'un pays où les gens peuvent exprimer leurs idées, où le président n'est pas un dieu".
Mais dès 2014, ses espoirs sont douchés. "Au départ, c'était un combat du peuple syrien pour la démocratie puis les milices étrangères ont apporté leur combat, un combat contre le peuple syrien", regrette ce père de quatre enfants qui dit ne toujours pas comprendre que des "hommes aient détruit et laissé détruire une ville entière avec des femmes et des enfants".
"On ne savait même plus pourquoi les gens mourraient", raconte-t-il d'une voie calme, sans la moindre haine.
Une fois en Turquie, Ali Sammuneh appelle au secours son ami Florent Deleflie, un astronome français avec qui il avait fait son DEA à l'Observatoire de Paris en 1999, poussé par "leur profonde amitié", le respect mutuel qui les unissait.
"J’adhère pleinement aux valeurs que défend Ali, et il m’offre la possibilité de le montrer", explique Florent Deleflie qui décrit son ami comme étant "un exemple", souriant, plein d'humour et "très gourmand".
Ali Sammuneh se rappelle, ému, son arrivée à l'aéroport de Roissy avec sa femme et ses enfants. Florent Deleflie, "son ange gardien", et une autre collègue étaient là avec "du chocolat et des livres pour les enfants". "C'est un geste que je n'oublierai jamais". Une attention qui lui a permis de ne pas se sentir comme "Armstrong sur la lune".
Mais ce docteur en dynamique des systèmes gravitationnels, au français très riche, peine à trouver un emploi de chercheur même avec un DEA et une thèse faits en France.
La réputation d'un scientifique est fondée sur la publication de résultats importants et "on ne fait pas de recherche emprisonné dans une ville en guerre. En Syrie la recherche est au niveau 0".
Depuis mars et pour un an, Ali Sammuneh bénéficie du programme PAUSE mis en place par le gouvernement pour insérer des scientifiques réfugiés au sein des établissements français. "Avoir un travail m'aide à me reconstruire une vie".
Mais il regrette, que dans nos sociétés, on traite parfois les réfugiés "comme des terroristes, comme des étrangers qui ne sont pas désirables". "Cela complique notre vie, ici et ailleurs". Il voudrait de les gens comprennent que les Syriens qui prennent la route de l'exil y sont forcés.
"Ali a gardé son sourire généreux malgré tout ce qu’il a vécu", raconte son collègue de l'Observatoire de Paris. "Ma crainte aujourd’hui est que ce soit finalement l’état de la société française qui finisse par +abîmer+ sa famille", ajoute-t-il.
Le but ultime du Syrien reste de retourner dans son pays. "La Syrie, c'est comme ma mère, je ne peux pas la laisser tomber. Ce sera un devoir de la reconstruire".
Mais quand ? se demande-t-il. "Je ne vois que le chaos". Les Iraniens, les Turcs, les Russes ... ont-ils la volonté d'aider les Syriens a reconstruire leur pays ou "considèrent-ils mon pays comme un gâteau à se partager ?", s’interroge-t-il.
Forcé de fuir "l'enfer" d'Alep, l'astrophysicien syrien Ali Sammuneh bénéficie d'un programme gouvernemental d'aide aux réfugiés à l'Observatoire de Paris, devenu "sa maison" où il tente "pour ses enfants" de se reconstruire une vie.
"J'ai été licencié en avril 2015, sans raison, juste parce que j'avais été désigné comme +opposant au régime+", explique l'ancien maître de conférences à l'université de génie civil d'Alep.
Privé de tous ses droits, de tout revenu et sachant "par expérience", que son licenciement serait suivi d'une arrestation, le scientifique de 44 ans décide de fuir le pays. "Je devais faire le choix de l’avenir et de la vie pour mes enfants", explique-t-il.
Pourtant en 2011, quand les manifestations pacifiques contre Bashar al-Assad ont gagné le pays, il y a cru. L'homme discret avoue s'être mis à rêver "d'un pays où les gens peuvent exprimer leurs idées, où le président n'est pas un dieu".
Mais dès 2014, ses espoirs sont douchés. "Au départ, c'était un combat du peuple syrien pour la démocratie puis les milices étrangères ont apporté leur combat, un combat contre le peuple syrien", regrette ce père de quatre enfants qui dit ne toujours pas comprendre que des "hommes aient détruit et laissé détruire une ville entière avec des femmes et des enfants".
"On ne savait même plus pourquoi les gens mourraient", raconte-t-il d'une voie calme, sans la moindre haine.
Une fois en Turquie, Ali Sammuneh appelle au secours son ami Florent Deleflie, un astronome français avec qui il avait fait son DEA à l'Observatoire de Paris en 1999, poussé par "leur profonde amitié", le respect mutuel qui les unissait.
"J’adhère pleinement aux valeurs que défend Ali, et il m’offre la possibilité de le montrer", explique Florent Deleflie qui décrit son ami comme étant "un exemple", souriant, plein d'humour et "très gourmand".
Ali Sammuneh se rappelle, ému, son arrivée à l'aéroport de Roissy avec sa femme et ses enfants. Florent Deleflie, "son ange gardien", et une autre collègue étaient là avec "du chocolat et des livres pour les enfants". "C'est un geste que je n'oublierai jamais". Une attention qui lui a permis de ne pas se sentir comme "Armstrong sur la lune".
Mais ce docteur en dynamique des systèmes gravitationnels, au français très riche, peine à trouver un emploi de chercheur même avec un DEA et une thèse faits en France.
La réputation d'un scientifique est fondée sur la publication de résultats importants et "on ne fait pas de recherche emprisonné dans une ville en guerre. En Syrie la recherche est au niveau 0".
Depuis mars et pour un an, Ali Sammuneh bénéficie du programme PAUSE mis en place par le gouvernement pour insérer des scientifiques réfugiés au sein des établissements français. "Avoir un travail m'aide à me reconstruire une vie".
Mais il regrette, que dans nos sociétés, on traite parfois les réfugiés "comme des terroristes, comme des étrangers qui ne sont pas désirables". "Cela complique notre vie, ici et ailleurs". Il voudrait de les gens comprennent que les Syriens qui prennent la route de l'exil y sont forcés.
"Ali a gardé son sourire généreux malgré tout ce qu’il a vécu", raconte son collègue de l'Observatoire de Paris. "Ma crainte aujourd’hui est que ce soit finalement l’état de la société française qui finisse par +abîmer+ sa famille", ajoute-t-il.
Le but ultime du Syrien reste de retourner dans son pays. "La Syrie, c'est comme ma mère, je ne peux pas la laisser tomber. Ce sera un devoir de la reconstruire".
Mais quand ? se demande-t-il. "Je ne vois que le chaos". Les Iraniens, les Turcs, les Russes ... ont-ils la volonté d'aider les Syriens a reconstruire leur pays ou "considèrent-ils mon pays comme un gâteau à se partager ?", s’interroge-t-il.
Maroc : Le Royaume chérifien lance la construction d'une centrale solaire photovoltaïque
Située
à 20km de Ouarzazate, la centrale photovoltaïque Noor IV occupera une
surface de 137 hectares avec une production de 72 mégawatts (Afp)
Le roi du Maroc Mohammed VI a lancé samedi dans le sud du pays la construction du dernier volet du projet Noor, l'une des plus grandes centrales solaires au monde.
Située à 20km de Ouarzazate, aux portes du désert, la centrale photovoltaïque Noor IV sera développée sur une surface de 137 hectares et aura une capacité de production de 72 mégawatts, a indiqué l'agence officielle MAP.
Cette production électrique correspond aux besoins énergétiques de 17.000 foyers.
Mobilisant un investissement de 750 millions de dirhams (70 millions d'euros), elle produira de l’énergie électrique directement à partir du rayonnement solaire capté par des cellules semi-conductrices.
Financée principalement par la banque allemande KfW Bankengruppe à hauteur de 659 millions de dirhams (61 millions d'euros), Noor IV entrera en service au premier trimestre de 2018, selon ses promoteurs.
Elle sera exploitée par un consortium entre l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (Masen) et la société saoudienne Acwa Power, qui avait également remporté l'appel d'offres pour les autres phases du projet.
Le Maroc avait inauguré en février 2016 le projet Noor I, et lancé la construction des volets II et III de ce complexe scolaire, dont les travaux sont avancés à respectivement 76% et 74%, selon la MAP.
Le royaume avait accueilli en novembre de la même année la Conférence internationale sur le climat COP22.
Une fois finalisé, le complexe Noor aura une capacité de production de 582 mégawatts.
Dépourvu d'hydrocarbures, le Maroc a lancé un ambitieux plan de développement pour subvenir, à terme, à près de la moitié de ses besoins énergétiques par le biais des énergies renouvelables.
Le roi du Maroc Mohammed VI a lancé samedi dans le sud du pays la construction du dernier volet du projet Noor, l'une des plus grandes centrales solaires au monde.
Située à 20km de Ouarzazate, aux portes du désert, la centrale photovoltaïque Noor IV sera développée sur une surface de 137 hectares et aura une capacité de production de 72 mégawatts, a indiqué l'agence officielle MAP.
Cette production électrique correspond aux besoins énergétiques de 17.000 foyers.
Mobilisant un investissement de 750 millions de dirhams (70 millions d'euros), elle produira de l’énergie électrique directement à partir du rayonnement solaire capté par des cellules semi-conductrices.
Financée principalement par la banque allemande KfW Bankengruppe à hauteur de 659 millions de dirhams (61 millions d'euros), Noor IV entrera en service au premier trimestre de 2018, selon ses promoteurs.
Elle sera exploitée par un consortium entre l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (Masen) et la société saoudienne Acwa Power, qui avait également remporté l'appel d'offres pour les autres phases du projet.
Le Maroc avait inauguré en février 2016 le projet Noor I, et lancé la construction des volets II et III de ce complexe scolaire, dont les travaux sont avancés à respectivement 76% et 74%, selon la MAP.
Le royaume avait accueilli en novembre de la même année la Conférence internationale sur le climat COP22.
Une fois finalisé, le complexe Noor aura une capacité de production de 582 mégawatts.
Dépourvu d'hydrocarbures, le Maroc a lancé un ambitieux plan de développement pour subvenir, à terme, à près de la moitié de ses besoins énergétiques par le biais des énergies renouvelables.
Égypte : Trump reçoit Sissi, changement de ton face au Caire
Le président égyptien Abdelfattah al-Sissi, au Caire, le 17 avril 2016 (Afp)
Le président américain Donald Trump accueille lundi son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, avec la volonté affichée de renforcer les liens et de mettre en sourdine les critiques sur les droits de l'homme de l'administration Obama.
Pour l'homme fort de l'Egypte, qui fut l'un des premiers à féliciter chaleureusement le républicain lors de sa victoire surprise, le tête-à-tête dans le Bureau ovale aura une saveur particulière; il n'avait jamais été invité à la Maison Blanche par son prédécesseur démocrate.
Le magnat de l'immobilier et l'ancien général, qui n'ont pas prévu de conférence de presse commune, s'étaient déjà rencontrés à New York en septembre, lorsque la campagne battait son plein.
Donald Trump n'avait alors pas tari d'éloges sur son interlocuteur: "C'est un type fantastique. Il a pris le contrôle de l'Egypte, vraiment pris le contrôle".
L'administration Trump loue aujourd'hui avec force celui qui dirige l'Egypte d'une main de fer, saluant ses "mesures courageuses" dans le domaine économique et dans la lutte contre le terrorisme.
La lutte contre Daesh, le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI), mais aussi la façon dont la Maison Blanche entend esquisser des propositions sur le conflit israélo-palestinien, devraient être au coeur des discussions.
Mais la rencontre donnera aussi de précieuses indications sur la façon dont le nouveau occupant de la Maison Blanche entend aborder la question des droits de l'homme avec des dirigeants montrés du doigt sur ce thème.
Son équipe a déjà donné une indication: ce sera de façon "privée et discrète". "Nous pensons que c'est la façon la plus efficace d'aborder ces sujets", a indiqué un responsable américain.
Cette approche a provoqué l'indignation des ONG de défense des droits de l'homme.
"Inviter M. Sissi pour une visite officielle à Washington au moment où des dizaines de milliers d'Egyptiens croupissent en prison et où la torture est de nouveau à l'ordre du jour est une étrange façon de bâtir une relation stratégique stable", a estimé Sarah Margon, responsable de Human Rights Watch dans la capitale fédérale américaine.
L'administration Obama avait gelé son aide militaire à l'Egypte en 2013 après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi et la répression sanglante de ses partisans.
Mais le rôle incontournable de l'Egypte, le plus peuplé et le mieux armé des pays arabes, avait poussé la Maison Blanche à infléchir sa position et à reprendre les livraisons d'armes lourdes en 2015.
Les Etats-Unis allouent chaque année environ 1,5 milliard de dollars d'aide à l'Egypte, dont 1,3 milliard dans le domaine militaire.
La Maison Blanche, qui vient de lancer un débat budgétaire qui s'annonce houleux sur fond de réduction drastique de l'aide internationale, a promis de maintenir un niveau d'aide "fort" à l'Egypte. Mais ne s'est engagée sur aucun chiffre.
La nouvelle administration républicaine serait-elle prête à désigne la confrérie des Frères musulmans de Mohamed Morsi comme une "organisation terroriste" ?
"Le président souhaite entendre la position du président Sissi sur le sujet", a répondu, prudent, un haut responsable américain avant la visite. "Comme d'autres pays, nous avons des inquiétudes concernant diverses activités des Frères musulmans dans la région".
Le président américain Donald Trump accueille lundi son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, avec la volonté affichée de renforcer les liens et de mettre en sourdine les critiques sur les droits de l'homme de l'administration Obama.
Pour l'homme fort de l'Egypte, qui fut l'un des premiers à féliciter chaleureusement le républicain lors de sa victoire surprise, le tête-à-tête dans le Bureau ovale aura une saveur particulière; il n'avait jamais été invité à la Maison Blanche par son prédécesseur démocrate.
Le magnat de l'immobilier et l'ancien général, qui n'ont pas prévu de conférence de presse commune, s'étaient déjà rencontrés à New York en septembre, lorsque la campagne battait son plein.
Donald Trump n'avait alors pas tari d'éloges sur son interlocuteur: "C'est un type fantastique. Il a pris le contrôle de l'Egypte, vraiment pris le contrôle".
L'administration Trump loue aujourd'hui avec force celui qui dirige l'Egypte d'une main de fer, saluant ses "mesures courageuses" dans le domaine économique et dans la lutte contre le terrorisme.
La lutte contre Daesh, le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI), mais aussi la façon dont la Maison Blanche entend esquisser des propositions sur le conflit israélo-palestinien, devraient être au coeur des discussions.
Mais la rencontre donnera aussi de précieuses indications sur la façon dont le nouveau occupant de la Maison Blanche entend aborder la question des droits de l'homme avec des dirigeants montrés du doigt sur ce thème.
Son équipe a déjà donné une indication: ce sera de façon "privée et discrète". "Nous pensons que c'est la façon la plus efficace d'aborder ces sujets", a indiqué un responsable américain.
Cette approche a provoqué l'indignation des ONG de défense des droits de l'homme.
"Inviter M. Sissi pour une visite officielle à Washington au moment où des dizaines de milliers d'Egyptiens croupissent en prison et où la torture est de nouveau à l'ordre du jour est une étrange façon de bâtir une relation stratégique stable", a estimé Sarah Margon, responsable de Human Rights Watch dans la capitale fédérale américaine.
L'administration Obama avait gelé son aide militaire à l'Egypte en 2013 après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi et la répression sanglante de ses partisans.
Mais le rôle incontournable de l'Egypte, le plus peuplé et le mieux armé des pays arabes, avait poussé la Maison Blanche à infléchir sa position et à reprendre les livraisons d'armes lourdes en 2015.
Les Etats-Unis allouent chaque année environ 1,5 milliard de dollars d'aide à l'Egypte, dont 1,3 milliard dans le domaine militaire.
La Maison Blanche, qui vient de lancer un débat budgétaire qui s'annonce houleux sur fond de réduction drastique de l'aide internationale, a promis de maintenir un niveau d'aide "fort" à l'Egypte. Mais ne s'est engagée sur aucun chiffre.
La nouvelle administration républicaine serait-elle prête à désigne la confrérie des Frères musulmans de Mohamed Morsi comme une "organisation terroriste" ?
"Le président souhaite entendre la position du président Sissi sur le sujet", a répondu, prudent, un haut responsable américain avant la visite. "Comme d'autres pays, nous avons des inquiétudes concernant diverses activités des Frères musulmans dans la région".
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