Le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a subi un coup sévère
avec la mort de son porte-parole et de 20 autres jihadistes dans des
frappes aériennes en Syrie, où les forces du régime progressaient
toujours dans le centre face au groupe Etat islamique.
Abou Firas al-Souri (le Syrien), de son vrai nom Radwane Nammous, avait
combattu contre les Soviétiques en Afghanistan où ce sexagénaire avait
rencontré Oussama Ben Laden et Abdallah Azzam, père fondateur du Jihad
international, avant de rentrer en Syrie avec le début de la révolte en
2011, selon des experts.
"C'est un ancien d'Al-Qaïda. Il a été ramené du Yémen pour
contrebalancer idéologiquement l'Etat islamique", grand rival jihadiste
d'Al-Nosra en Syrie, affirme à l'AFP Pieter Van Ostaeyen, historien et
observateur des mouvements jihadistes en ligne.
"C'est un coup dur pour Al-Nosra, même cela ne l'affectera pas énormément au niveau opérationnel", a-t-il ajouté.
D'après les sources de l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH) sur le terrain, l'armée de l'air du régime serait à
l'origine des frappes qui ont visé une réunion à laquelle participait
Abou Firas al-Souri avec d'autres jihadistes d'Al-Nosra, de Jound
al-Aqsa et des jihadistes ouzbeks dans une localité de la province
d'Idleb (nord-ouest).
Parmi les morts figurent également le fils d'Abou Firas al-Souri et sept autres responsables jihadistes, d'après l'Observatoire.
Les cibles étaient une position à Kafar Jales, au nord-est de la ville
d'Idleb, où se tenait la réunion et deux autres sièges d'Al-Nosra et
Jound al-Aqsa dans le nord de la province d'Idleb.
La trêve globalement respectée depuis plus d'un mois entre rebelles et
régime de Bashar al-Assad a permis aussi bien à l'armée syrienne qu'à
son allié russe et à la coalition dirigée par les Etats-Unis de se
concentrer sur la lutte contre les jihadistes, exclus de l'accord.
Toutefois depuis le 27 février, Al-Nosra, allié avec les insurgés dans
plusieurs régions syriennes, gardait relativement profil bas.
Mais vendredi, le groupe jihadiste et des rebelles ont chassé le régime
et ses alliés de la localité d'al-Eis, dans la province septentrionale
d'Alep et tué notamment 12 membres du Hezbollah chiite, d'après l'OSDH.
"Il s'agit de la plus grande opération menée par Al-Nosra depuis la trêve", affirme Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Selon lui, la liquidation de Firas al-Souri pourrait être une mise en
garde du régime à Al-Nosra pour que le groupe ne s'engage pas dans des
attaques similaires dans l'avenir.
Rival d'Al-Nosra, Daesh a également a perdu ces dernières semaines
plusieurs de ses commandants dans des frappes de la coalition conduite
par Washington, qui mène depuis 2014 une campagne aérienne visant les
jihadistes en Irak et en Syrie.
Un commandant militaire du groupe, le Tunisien Abou al-Haija, a ainsi
péri mercredi dans une attaque de drone vraisemblablement menée par la
coalition.
Quinze commandants de l'EI accusés d'avoir dévoilé la position d'Abou
al-Haija ont depuis été exécutés par les jihadistes, selon l'OSDH. "Il
s'agit du nombre le plus important d'exécutions de responsables de
sécurité au sein de l'EI", estime-t-il.
Dans le centre de la Syrie, l'armée syrienne s'est emparée dimanche de
la ville d'Al-Qaryatayn, l'un des derniers fiefs de Daesh dans cette
région.
Les jihadistes de Daesh se sont retirés de la ville au terme de cette
offensive lancée il y a près d'un mois par les troupes du régime en même
temps que la bataille de Palmyre, située également dans la province
centrale de Homs. La cité antique a été reprise le 27 mars.
"Il ne restera à l'EI dans cette province que le fief de Sokhné, à 70 km
au nord-est de Palmyre", a expliqué le directeur de l'OSDH.
Lundi, l'armée est arrivée aux abords de Sokhné et de violents combats s'y déroulaient, selon l'OSDH.
La prise d'Al-Qaryatayn, située à 120 km au sud-ouest de Palmyre, permet
de sécuriser la cité antique et d'empêcher un retour des jihadistes qui
y avaient détruit des trésors archéologiques et exécuté 280 personnes
en 10 mois de présence.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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