vendredi 13 janvier 2012

Yémen: tirs sur une manifestation séparatiste sudiste à Aden, trois morts

Trois personnes ont été tuées et 18 autres blessées lors d’échanges de tirs entre la police et des manifestants séparatistes sudistes vendredi à Aden, dans le sud du Yémen, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon des militants sudistes, la police a ouvert le feu sur des milliers de manifestants dans le quartier de Khor Maksar à Aden, principale ville du sud du Yémen. Selon des témoins, la police a tiré à balles réelles sur les manifestants et des manifestants armés ont riposté.
Deux manifestants ont été tués et 15 autres blessés, selon une source médicale. Un responsable des services de sécurité a ajouté qu’un policier avait été tué et trois autres blessés.
Les manifestants réclamaient la sécession du sud du pays, indépendant jusqu’en 1990, et affirmaient leur refus de l’initiative des pays du Golfe, qui a permis la démission du président Ali Abdallah Saleh en échange d’une immunité.
"Le Mouvement sudiste boycotte la prochaine élection présidentielle", "l’initiative des pays du Golfe ne nous concerne pas", proclamaient les banderoles brandies par les manifestants.
La manifestation était organisée pour commémorer les sanglants affrontements du 13 janvier 1986 entre factions rivales du Parti socialiste yéménite, alors au pouvoir dans l’ex-Yémen du sud.
A travers le pays, des dizaines de milliers de manifestants ont également défilé contre l’immunité accordée à Ali Abdallah Saleh, tout en plaidant pour l’unité du pays autour du slogan "Ni Sud ni Nord, notre unité est dans nos coeurs".
Ali Abdallah Saleh, fortement contesté dans la rue depuis un an après trois décennies à la tête du pays, a accepté fin novembre un plan des monarchies du Golfe prévoyant son départ au terme d’une présidentielle anticipée prévue le 21 février, en échange d’une immunité pour lui-même et ses proches.
Le projet de loi accordant cette immunité a été approuvé par le gouvernement le 8 janvier, mais il doit encore être voté par le Parlement. Amnesty International a appelé au rejet du texte.

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