Ban Ki-moon est attendu vendredi au Liban pour des discussions avec le gouvernement dominé par le Hezbollah et ses alliés axées notamment sur la crise en Syrie et le Tribunal spécial pour le Liban, vilipendé par la formation chiite.
"M. Ban est très inquiet au sujet des incursions syriennes au Liban", a indiqué à l’AFP un responsable gouvernemental sous couvert de l’anonymat, en référence aux incursions de soldats syriens en territoire libanais qui ont fait au moins six morts et plusieurs blessés dans des villages frontaliers depuis octobre.
Au cours de cette visite de trois jours — sa quatrième dans le pays depuis 2007—, le chef de l’ONU évoquera également la question des Syriens qui affluent au Liban depuis le début de la révolte en mars 2011, et dont le nombre s’élève désormais à plus de 4.500 personnes, réfugiées notamment dans le nord du pays et vivant dans des conditions misérables.
Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU "discutera des engagements du Liban à l’égard du Tribunal spécial pour le Liban (TSL)", qui a déjà accusé quatre membres du Hezbollah d’implication dans l’assassinat en 2005 de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, a affirmé à l’AFP un responsable gouvernemental.
Ce tribunal créé par l’ONU et basé près de La Haye est la pomme de discorde entre le Hezbollah et ses alliés qui refusent toute coopération avec cette instance, et l’opposition pro-occidentale menée par le fils de Rafic Hariri, Saad, ex-Premier ministre.
Le Hezbollah, qui accuse le TSL d’être un complot israélo-américain visant à le détruire, a d’ores et déjà annoncé que Ban n’était "pas le bienvenu" au Liban. "Le Hezbollah n’a jamais été accueillant à l’égard de Ban Ki-moon", affirme à l’AFP Timur Goksel, ancien porte-parole de la Force des Nations unies au Liban (Finul) et conférencier en sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth.
"Au-delà de M. Ban, je pense que leur réaction est dirigée surtout contre les rapports de l’ONU" concernant l’arsenal du Hezbollah, le plus puissant parti au Liban, indique-t-il.
Il faisait référence aux rapports sur l’application des résolutions 1559 et 1701 qui appellent au désarmement de tous les groupes armés au Liban. Le Hezbollah refuse de déposer les armes, arguant qu’elles sont nécessaires pour faire face à une éventuelle attaque israélienne.
D’après le responsable gouvernemental, M. Ban évoquera aussi la situation de la Finul déployée dans le sud du pays, alors que l’ONU doit rendre prochainement un rapport sur la "stratégie" de sa force de maintien de la paix qui a été la cible de plusieurs attaques ces derniers mois.
Créée en 1978 pour surveiller la frontière entre le Liban et Israël, la Finul a été renforcée en 2006 après le conflit entre Israël et le Hezbollah. Elle compte actuellement environ 13.500 soldats et civils. La France est l’un de ses plus gros contributeurs (1.300 soldats).
Le 9 décembre, cinq Casques bleus français ont été blessés à Tyr, dans le sud, dans le troisième attentat en un an contre une patrouille de la Finul.
Le chef de l’ONU, qui arrivera vendredi vers midi (10H00 GMT), doit rencontrer le chef de la force de l’ONU, Alberto Asarta.
Dimanche, M. Ban va prononcer un discours à l’occasion d’un colloque sur la transition démocratique après le "printemps arabe", un événement qui rassemblera plusieurs personnalités arabes et internationales, comme Michelle Bachelet, ex-président du Chili, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, ou encore Amr Moussa, ex-secrétaire général de la Ligue arabe et candidat à la présidence égyptienne.
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Avant sa visite, Ban Ki-moon critique l’arsenal du Hezbollah
Le chef de l’ONU, Ban Ki-moon, qui entame vendredi une visite de trois jours au Liban, a affirmé dans une interview qu’il s’attendait à ce que les dirigeants du pays prennent des "mesures concrètes" en vue du désarmement des groupes armés, en référence au puissant Hezbollah.
"Aucun Etat ne peut fonctionner avec succès s’il n’a pas le monopole légitime (du recours à) la force", a affirmé M. Ban au quotidien à gros tirage An Nahar, selon la traduction en arabe de ses propos.
Il a dit s’attendre à une nouvelle réunion de dialogue entre le Hezbollah et ses alliés d’une part et l’opposition pro-occidentale qui déboucherait sur "des mesures concrètes" en vue du désarmement des milices au Liban, selon le quotidien.
"Cela ne peut pas se faire du jour au lendemain", a toutefois reconnu le secrétaire général de l’ONU, alors que l’arsenal du Hezbollah est l’un des principaux dossiers qui divisent au Liban.
Les résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU appellent au désarmement de tous les groupes armés au Liban. Le Hezbollah refuse de déposer les armes, arguant qu’elles sont nécessaires pour faire face à une éventuelle attaque israélienne.
Le Hezbollah, qui domine le gouvernement avec ses alliés, a d’ores et déjà affirmé que le chef de l’ONU n’était "pas le bienvenu" au Liban.
M. Ban, qui effectue sa quatrième visite dans le pays depuis 2007, doit évoquer un autre sujet contentieux impliquant le Hezbollah, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), qui a accusé quatre membres du parti d’implication dans l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005.
M. Ban a affirmé qu’il allait renouveler prochainement le protocole de coopération entre les Nations unies et le Liban concernant le TSL, accusé par le Hezbollah d’être un complot israélo-américain visant à le détruire.
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