L'autopsie conduite dimanche sur le corps d'un Palestinien qu'un soldat
israélien est soupçonné d'avoir achevé alors qu'il était blessé et à
terre a déterminé qu'il avait été tué d'une balle dans la tête,
confortant les accusations contre le soldat, selon les médecins
légistes.
Le soldat israélien, dont les médias ne peuvent diffuser ni le portrait
ni l'identité en raison de la censure militaire, est soupçonné d'avoir
achevé d'une balle dans la tête Abdel Fattah al-Sharif, un Palestinien
blessé après avoir tenté d'attaquer des soldats israéliens au couteau.
Les faits se sont déroulés le 24 mars, à Hébron, une ville de
Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
"Il a été déterminé au terme de l'autopsie que la blessure mortelle se
trouvait à la tête", a déclaré à l'AFP le médecin légiste palestinien
Ryan Al Ali, qui a assisté à l'autopsie conduite par des médecins
israéliens.
L'équipe de médecine légale israélienne qui a procédé à l'autopsie est
parvenue aux mêmes conclusions, selon des sources proches du dossier,
citées par les médias israéliens.
Interrogée par l'AFP, une porte-parole militaire israélien n'a pu confirmer l'information dans l'immédiat.
Le soldat, âgé de 19 ans a été arrêté le jour même des faits et la
justice militaire a ouvert une enquête pour "homicide volontaire".
Les faits ont été documentés par une vidéo prise par un militant
palestinien d'une célèbre organisation israélienne de défense des droits
de l'Homme, B'Tselem, qui s'est propagée sur les réseaux sociaux. Les
organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé une exécution
sommaire.
"Plusieurs blessures ont été causées par des balles mais elles se
trouvaient dans les muscles et les membres inférieurs. Il y avait aussi
une blessure au poumon droit mais elle n'était pas mortelle et ce n'est
pas ce qui a conduit à sa mort", a ajouté Ryan Al Ali après l'autopsie.
Le cas du soldat divise profondément les Israéliens, entre ceux qui
plaident pour le respect par l'armée de valeurs éthiques comme l'usage
proportionnel de la force et ceux qui défendent le soldat en justifiant
son acte par la multiplication des attaques palestiniennes.
Le représentant de l'accusation a produit jeudi devant la cour des
témoignages selon lesquels le soldat avait déclaré à des camarades sur
place qu'il était impossible que le Palestinien s'en tire vivant, a
rapporté la presse israélienne.
Il a aussi contesté les déclarations du soldat qui, après coup, avait
justifié son acte par la crainte que le Palestinien ne cache une
ceinture d'explosifs sous ses vêtements.
Depuis le 1er octobre, les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël
sont en proie à une vague de violences qui a coûté la vie à 200
Palestiniens, 28 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un
Soudanais, selon un décompte de l'AFP.
La plupart des Palestiniens tués sont les auteurs ou auteurs présumés d'attaques.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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