lundi 4 avril 2016

Israël/Palestine : Un soldat soupçonné d'avoir achevé un Palestinien, l'autopsie confirme

L'autopsie conduite dimanche sur le corps d'un Palestinien qu'un soldat israélien est soupçonné d'avoir achevé alors qu'il était blessé et à terre a déterminé qu'il avait été tué d'une balle dans la tête, confortant les accusations contre le soldat, selon les médecins légistes.
Le soldat israélien, dont les médias ne peuvent diffuser ni le portrait ni l'identité en raison de la censure militaire, est soupçonné d'avoir achevé d'une balle dans la tête Abdel Fattah al-Sharif, un Palestinien blessé après avoir tenté d'attaquer des soldats israéliens au couteau.
Les faits se sont déroulés le 24 mars, à Hébron, une ville de Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
"Il a été déterminé au terme de l'autopsie que la blessure mortelle se trouvait à la tête", a déclaré à l'AFP le médecin légiste palestinien Ryan Al Ali, qui a assisté à l'autopsie conduite par des médecins israéliens.
L'équipe de médecine légale israélienne qui a procédé à l'autopsie est parvenue aux mêmes conclusions, selon des sources proches du dossier, citées par les médias israéliens.
Interrogée par l'AFP, une porte-parole militaire israélien n'a pu confirmer l'information dans l'immédiat.
Le soldat, âgé de 19 ans a été arrêté le jour même des faits et la justice militaire a ouvert une enquête pour "homicide volontaire".
Les faits ont été documentés par une vidéo prise par un militant palestinien d'une célèbre organisation israélienne de défense des droits de l'Homme, B'Tselem, qui s'est propagée sur les réseaux sociaux. Les organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé une exécution sommaire.
"Plusieurs blessures ont été causées par des balles mais elles se trouvaient dans les muscles et les membres inférieurs. Il y avait aussi une blessure au poumon droit mais elle n'était pas mortelle et ce n'est pas ce qui a conduit à sa mort", a ajouté Ryan Al Ali après l'autopsie.
Le cas du soldat divise profondément les Israéliens, entre ceux qui plaident pour le respect par l'armée de valeurs éthiques comme l'usage proportionnel de la force et ceux qui défendent le soldat en justifiant son acte par la multiplication des attaques palestiniennes.
Le représentant de l'accusation a produit jeudi devant la cour des témoignages selon lesquels le soldat avait déclaré à des camarades sur place qu'il était impossible que le Palestinien s'en tire vivant, a rapporté la presse israélienne.
Il a aussi contesté les déclarations du soldat qui, après coup, avait justifié son acte par la crainte que le Palestinien ne cache une ceinture d'explosifs sous ses vêtements.
Depuis le 1er octobre, les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont en proie à une vague de violences qui a coûté la vie à 200 Palestiniens, 28 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP.
La plupart des Palestiniens tués sont les auteurs ou auteurs présumés d'attaques.

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