Le médiateur de l'ONU au Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a annoncé
mercredi un cessez-le-feu dans tout le pays pour le 10 avril et la
reprise de négociations de paix le 18 avril au Koweït.
"Les parties au conflit ont accepté une cessation des hostilités dans
tout le pays à partir du 10 avril à minuit, avant la nouvelle session de
négociations de paix qui aura lieu le 18 avril au Koweït", a-t-il
déclaré à la presse à New York.
Il a précisé qu'après des consultations extensives -- notamment dans la
capitale Sanaa, tenue par les rebelles chiites Houthis, et à Riyad -- il
avait reçu des assurances que "toutes le parties (yéménites)
participeraient" à ces discussions qui devraient se dérouler "en face à
face".
Il a souhaité que la cessation des hostilités permette un "accès
humanitaire sûr, rapide et sans entraves" aux millions de civils
yéménites qui en ont besoin.
Il faudra aussi, a-t-il dit, "augmenter dans les prochaines semaines le
flot de marchandises commerciales" qui parviennent dans les ports du
Yémen, malgré un blocus naval saoudien.
Ismaïl Ould Cheikh Ahmed n'a pas précisé si ce blocus serait totalement
levé, se contentant d'indiquer que le système d'inspection des
cargaisons mis en place par l'ONU, pour s'assurer que les navires ne
transportent pas d'armes, resterait en place. Le Yémen importe
l'essentiel de ses fournitures et de son carburant.
L'objectif des négociations "est de parvenir à un accord pour mettre fin
au conflit et permettre la reprise d'un dialogue politique inclusif, en
conformité avec les résolutions de l'ONU dont la résolution 2216",
a-t-il souligné.
La résolution 2216 stipule notamment que les rebelles houthis doivent se retirer des territoires dont ils ont pris le contrôle.
Les deux autres "piliers" des négociations, a-t-il ajouté, seront
"l'initiative du Conseil de coopération du Golfe et le dialogue
national" yéménite.
Le Yémen est en guerre depuis l'intervention en mars 2015 d'une
coalition arabe conduite par l'Arabie Saoudite en soutien au
gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre les
rebelles houthis.
La dernière session de pourparlers entre le gouvernement yéménite et les
rebelles, qui sont soutenus par l'Iran, avait eu lieu du 15 au 20
décembre 2015 en Suisse sous l'égide de l'ONU.
La guerre au Yémen a fait près de 6.300 morts, pour moitié des civils,
selon l'ONU. Les rebelles houthis contrôlent toujours Sanaa et de larges
territoires du nord du pays.
"L'absence de l'Etat dans de nombreuses régions du Yémen, a souligné le
médiateur, a aussi permis l'expansion de groupes terroristes qui
représentent une menace à long terme pour le pays et la région", une
référence à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.
Les Yéménites font face à "une tragédie sans nom", où les civils
notamment sont soumis à "un niveau extrêmement élevé de souffrances", a
déploré Ismaïl Ould Cheikh Ahmed.
Il a précisé que "les négociations inter-yeménites se concentreraient
sur cinq dossiers: retrait des milices et des groupes armés, restitution
à l'Etat des armes lourdes, arrangements de sécurité intérimaires,
restauration des institutions de l'Etat et reprise du dialogue politique
inclusif, création d'un comité spécial pour les prisonniers et les
détenus".
Des comités seront constitués pour débattre séparément de ces cinq
points et le médiateur a demandé aux protagonistes de lui soumettre des
propositions sur chacun d'eux d'ici le 3 avril.
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