Les Nations unies ont condamné comme un acte "horrible, immoral et
inique" ce qu'elles ont appelé "l'apparente exécution" jeudi d'un
assaillant palestinien par un soldat israélien.
"Je condamne fermement l'apparente exécution extrajudiciaire d'un
assaillant palestinien à Hébron, en Cisjordanie occupée", a déclaré dans
un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi l'envoyé spécial
de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov.
L'armée israélienne a arrêté jeudi un soldat soupçonné d'avoir achevé un
Palestinien blessé qui avait attaqué des militaires à Hébron, en
Cisjordanie occupée.
"Il s'agit là d'un acte horrible, immoral et inique qui ne peut
qu'attiser la violence et rendre encore plus volatile la situation
actuelle", a estimé M. Mladenov.
Les violences qui secouent Israël et les Territoires palestiniens depuis
le 1er octobre a coûté la vie à 200 Palestiniens, 28 Israéliens, deux
Américains, un Erythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP.
L'envoyé spécial de l'ONU a également salué la condamnation par le
ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon du geste du soldat et
appelé les autorités à le faire juger rapidement.
Les faits, documentés par une vidéo mise en ligne, semblent constituer
l'un des cas les plus flagrants d'usage excessif de la force par les
forces israéliennes depuis le début de la vague actuelle de violences.
Ils ont immédiatement été dénoncés comme une "exécution" par les
défenseurs des droits de l'Homme et comme un "crime de guerre" par les
Palestiniens.
Ils ont été réprouvés par le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu et son ministre de la Défense a promis "la plus grande
sévérité".
D'après un porte-parole militaire, le soldat est "soupçonné de meurtre" et sa garde a vue a été prolongée jusqu'à mardi.
Le chef d'état-major israélien Gadi Eisenkot a affirmé vendredi que
l'armée "soutient totalement ses soldats en cas d'erreur mais pas dans
le cas d'un comportement contraire aux normes et aux valeurs
militaires".
Selon les premiers éléments de l'enquête, le soldat incriminé n'était
pas présent sur place au moment de l'attaque mais était arrivé six
minutes plus tard.
Trois officiers qui étaient sur place ont par ailleurs été réprimandés
pour ne pas avoir apporté une assistance médicale au Palestinien blessé,
selon un porte-militaire.
Cette affaire a échauffé les esprits de la classe politique israélienne
et ravivé la querelle sur la réponse des forces israéliennes aux
violences en cours.
Le ministre de l'Education Naftali Bennett, chef de file du parti
nationaliste religieux Foyer juif, a estimé qu'"attaquer un soldat qui
nous protège tous, avant même que l'enquête ne soit lancée, porte
préjudice à la place d'Israël dans le monde et à nos efforts pour
empêcher de nouvelles attaques".
"Moralement parlant, un terroriste qui essaie d'assassiner des juifs
mérite de mourir", a renchéri un député de son parti, Bezalel Smotrich.
Avigdor Lieberman, un ex ministre des Affaires étrangères connu pour ses
prises de position incendiaires, a jugé "hypocrite et injustifié de se
liguer contre le soldat". "Mieux vaut un soldat qui commet une erreur
mais reste en vie qu'un soldat qui se fait tuer par un terroriste parce
qu'il a hésité", a-t-il dit.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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