Le vice-président américain Joe Biden est arrivé mardi en Israël au
coeur d'un nouvel accès de violences palestiniennes qui ont coûté la vie
à un compatriote, à proximité du lieu où le vice-président rencontrait
l'ancien président Shimon Peres.
Le conflit israélo-palestinien ne s'annonçait pas comme la dominante de
la visite de M. Biden, précédée d'une nouvelle polémique sur les
relations entre l'administration Obama et le gouvernement de Benjamin
Netanyahu.
Mais Israël et Jérusalem, en proie depuis cinq mois à un enchaînement de
violences quasiment quotidiennes, ont été le théâtre mardi d'au moins
trois attaques anti-israéliennes qui ont fait un mort (un touriste
américain), une quinzaine de blessés, et dont les trois auteurs
palestiniens ont été abattus.
La police enquêtait sur une quatrième agression, dont l'auteur a
également été tué, penchant fortement pour un acte de même nature.
L'une des attaques s'est produite à Tel-Aviv, à seulement une quinzaine
de minutes à pied du Centre pour la paix du prix Nobel Shimon Peres qui
recevait M. Biden.
Un Palestinien d'une vingtaine d'années, originaire de Qalqiliya, dans
le nord de la Cisjordanie occupée, a semé l'effroi sur le front de mer
en poignardant plusieurs passants à Jaffa, quartier historique et l'un
des sites touristiques les plus fréquentés, selon la police.
Une vidéo le montre courant le long de la mer et poignardant apparemment
au passage des automobilistes. Un policier a fini par le tuer.
Un touriste américain est mort et 12 personnes ont été blessées, dont plusieurs gravement, ont dit la police et les secours.
"Je rentrais du travail quand j'ai vu deux gars s'enfuir en criant
qu'une attaque était en cours", a raconté à l'AFP une jeune femme,
Emily. "J'ai couru à mon tour et je suis tombée un peu plus loin sur
quelqu'un d'allongé au sol, dans son sang. Je l'ai couvert de ma veste
et nous avons attendu les secours".
Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée, a
connu deux attaques dans et aux environs de la Vieille ville.
Une Palestinienne d'une cinquantaine d'années a tenté de poignarder des
garde-frontières avant d'être tuée, a dit la police israélienne. Plus
tard, un Palestinien a ouvert le feu sur des policiers israéliens et
gravement blessé deux d'entre eux avant d'être tuée, selon la police.
Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont en butte à des
violences qui ont coûté la vie à 184 Palestiniens, 28 Israéliens, deux
Américains, un Erythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre, selon un
décompte de l'AFP.
La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.
Le mouvement résulte des vexations de l'occupation, de l'absence de
toute perspective proche d'indépendance et des frustrations économiques,
selon les experts.
Le gouvernement israélien accuse la direction palestinienne d'inciter à
la haine et de refuser de reprendre les négociations de paix.
Les perspectives de règlement du conflit semblent totalement bouchées.
Dans ce contexte, le vice-président américain rencontrera mercredi matin Netanyahu à Jérusalem et le président palestinien Mahmud Abbas dans
la soirée à Ramallah (Cisjordanie).
M. Biden "ne présentera aucune nouvelle initiative majeure" quant au
conflit israélo-palestinien, a dit l'administration américaine.
Pour Ahmed Majdalani, membre de la direction palestinienne, M. Biden ne
vient que pour parler de Syrie avec les Israéliens et "ne nous rencontre
que pour la forme".
La visite de M. Biden doit toucher aux nombreux intérêts communs:
situation en Syrie, influence iranienne dans la région, menaces
jihadistes etc. Il devrait aussi aborder la question cruciale du
renouvellement de l'aide américaine à Israël.
Après des années de crispations bilatérales et le pic de tensions de
2015 sur la question iranienne, cette aide et la visite de M. Biden sont
censées matérialiser la robustesse des liens.
La visite a toutefois été précédée d'un accroc de plus avec la
révélation du fait que Netanyahu avait décliné une offre d'entretien
avec le président américain le 18 mars.
"Mon engagement envers la sécurité d'Israël est total", a dit M. Biden auprès de Peres.
Les Israéliens s'inquiètent cependant que l'administration Obama,
frustrée par l'enlisement du conflit israélo-palestinien, ne rompe dans
ses derniers mois le soutien historique apporté à Israël au sein des
instances internationales, par exemple en soutenant une résolution de
l'ONU appelant Israéliens et Palestiniens au compromis, comme le Wall
Street Journal en évoquait la possibilité mardi.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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Biden arrive en Israël, au plus près d'un nouvel accès de violences...
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