Les Etats-Unis, la France, l'Italie, la Grande-Bretagne et l'Allemagne
ont appelé dimanche le nouveau gouvernement libyen à s'installer
rapidement à Tripoli et menacé les opposants à la réconciliation
nationale de sanctions, dont les Européens discuteront lundi à
Bruxelles.
"Nous appelons toutes les institutions publiques libyennes à faciliter
un transfert ordonné et pacifique du pouvoir afin que les nouveaux
dirigeants libyens puissent commencer à gouverner à partir de la
capitale", a déclaré le secrétaire d'Etat américain John Kerry à l'issue
d'une réunion à Paris.
L'appui d'une partie des responsables politiques libyens au gouvernement
d'union nationale de Fayez al-Sarraj doit "se traduire rapidement par
de premières mesures pour établir ce gouvernement à Tripoli", a ajouté
son homologue italien Paolo Gentiloni.
Le conseil présidentiel, composé de membres de factions rivales
libyennes, a proclamé samedi l'entrée dans ses fonctions du gouvernement
d'union nationale qu'appelle de ses voeux l'ONU, bien qu'un vote de
confiance requis du Parlement n'ait pas eu lieu.
Il a dit se baser sur le soutien d'une centaine de membres du Parlement
reconnu par la communauté internationale. Faute de quorum, ce Parlement,
basé à Tobrouk (est), n'a pu se réunir en février pour voter la
confiance. La France pointe la responsabilité du président de la
chambre, Aguila Saleh, dans ce blocage.
Les ministres des Affaires étrangères des cinq pays représentés à la
réunion de Paris ainsi que la chef de la diplomatie européenne Federica
Mogherini ont agité la menace de sanctions contre ceux qui s'opposent au
processus.
"Nous travaillons à cela avec l'Union européenne et avec les Etats-Unis
pour adopter rapidement des sanctions si cela s'avère nécessaire", a
déclaré le ministre français Jean-Marc Ayrault.
Les 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE vont se pencher lundi à
Bruxelles sur l'adoption de sanctions, demandée par Paris. "Demain, le
processus (en vue) de sanctions va commencer", a déclaré le chef de la
diplomatie italienne, Paolo Gentiloni.
Les sanctions, qui pourraient comprendre des gels d'avoirs et des
interdictions de voyager dans l'UE, visent, outre M. Saleh, le président
du Parlement de Tripoli Nouri Abou Sahmein et le chef du gouvernement
de Tripoli Khalifa al-Ghweil.
La Libye est actuellement déchirée entre deux gouvernements qui se
disputent le pouvoir. L'un, basé à Tripoli, la capitale, n'est pas
reconnu par la communauté internationale. L'autre, basé dans l'est du
pays, est le seul reconnu à ce jour internationalement.
Le pays risque de se trouver avec un troisième gouvernement dirigé par
l'homme d'affaires libyen Fayez al-Sarraj qui se trouve au Maroc et dont
les ministres pressentis sont éparpillés dans différentes régions et
certains hors de Libye.
Depuis la chute de son dirigeant Muammar Kadhafi en 2011, la Libye est
en proie au chaos, déchirée par les violences entre factions armées. Une
instabilité dont profite le groupe jihadiste Daesh qui se proclame comme Etat islamique (EI) pour
accroître son influence.
Les Occidentaux, inquiets de l'implantation de Daesh à 400 km seulement
des côtes italiennes, se disent prêts à contribuer au rétablissement de
la sécurité en Libye à condition qu'un gouvernement d'union en fasse la
demande.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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