Une réfugiée sahraouie marche au milieu des ruines du
camp de Samara au Sahara occidental, détruit par les pluies
torrentielles, le 4 mars 2016 (AFP)
Le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a appelé mardi Paris à soutenir un processus conduisant à l'autodétermination du Sahara occidental reconnaissant que ce sujet ultra sensible était un point de "désaccord" entre Paris et Alger.
"Nous avons toujours bon espoir que l'administration du président François Hollande va aider la région à régler cette question dans le cadre de la légalité internationale", a déclaré M. Lamamra lors d'une conférence de presse commune avec son homologue français Jean-Marc Ayrault, en visite à Alger.
"Pendant 40 ans, ce sujet a constitué un point de désaccord entre la politique extérieure de l'Algérie et celle de la France", a ajouté M. Lamamra, en appelant "la communauté internationale à s'acquitter de ses responsabilités historiques pour l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental". "La France trouverait un rôle à sa mesure dans le soutien de ce processus", a-t-il ajouté.
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole annexée par Rabat en 1975 est revendiquée par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger.
Depuis 2007, Rabat propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire de moins d'un million d'habitants, riche en phosphates et aux côtes poissonneuses, alors que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination.
Le Polisario accuse régulièrement Paris de faire obstruction au plan de règlement de l'ONU par son droit de véto au Conseil de sécurité.
"C'est une question délicate, difficile, qui ne doit pas être une pierre d'achoppement dans l'amitié entre la France et l'Algérie", a déclaré Jean-Marc Ayrault, dont le pays soutient le plan d'autonomie de Rabat.
"Nous souhaitons que le mandat de la Minurso (la mission de l'ONU au Sahara occidental) soit renouvelé, a-t-il ajouté en prônant "l'apaisement" dans les relations entre le Maroc et l'ONU.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a fortement irrité récemment le gouvernement marocain en parlant d'"occupation" du Sahara occidental, avant de plaider le "malentendu".
Furieux, le gouvernement marocain a expulsé la quasi totalité des experts civils expatriés de la Minurso et fait fermer un bureau de liaison militaire.
La Minurso, dont le mandat arrive à échéance fin avril, est chargée de superviser un cessez-le-feu instauré en 1991 et préparer un référendum d'auto-détermination. Mais une médiation menée par l'ONU depuis 2007 pour tenter de définir le statut final du territoire est dans l'impasse.
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