« Ils veulent détruire la maison de Muhannad pour tuer notre
détermination, notre force et notre persévérance à vouloir libérer notre
pays, si Dieu le veut. Mais « ils peuvent toujours courir », nous
continuerons notre résistance jusqu’à la disparition de l’occupation,
non seulement de 67 mais aussi de 48. Je n’abandonne pas ma ville Yafa,
je n’abandonne aucun grain de son sol. Si Dieu le veut, avec la
destruction de la maison de Muhannad, c’est tout Israël qui sera détruit
»
(La mère de Muhannad Halabi, martyr tombé début octobre, dont l’opération à Bab al-Amoud a déclenché l’Intifada al-Quds).
**
Depuis le mois d’octobre 2015, les opérations de la résistance
palestinienne se poursuivent, plongeant l’entité sioniste dans la crise :
la fuite en avant de ses dirigeants politiques, la crainte de sa
direction militaire de l’extension du mouvement de la révolte,
l’alignement de plus en plus marqué de sa population vers l’extrémisme
terroriste, des lois à profusion pour enfermer les juifs dans leurs
propres ghettos, une crise économique que les dons américains et autres
ne pourront combler, sauf dans la militarisation poussée de la société
coloniale. Ce sont les résultats de l’Intifada al-Quds, jusqu’à présent,
sur l’entité sioniste.
189 martyrs palestiniens depuis le début d’octobre 2015, ont été
froidement exécutés par les envahisseurs sionistes, aux barrages, dans
les manifestations et lors des affrontements, sur le chemin de l’école
ou lors des actes de résistance. Les exécutions, arrestations,
démolitions des maisons, les chantages divers et l’étouffement de la
population palestinienne que les sionistes appliquent dans la Palestine
occupée ne font que creuser le fossé entre Palestiniens et occupants,
faisant reculer toute possibilité de « règlement » et de négociations.
Ce qui plonge l’Autorité palestinienne dans une crise insurmontable,
malgré les efforts de la France, des USA et de l’entité sioniste,
chacune à sa manière, de la maintenir, coûte que coûte. L’assassinat par
le Mossad sioniste, aidé par les autorités bulgares, du militant Omar
Nayef, qui s’était réfugié à l’ambassade de l’Autorité palestinienne,
démontre une fois de plus l’inutilité d’une Autorité devenue ou conçue
comme la marionnette de la communauté internationale contre son propre
peuple.
Ce qui rendra difficiles toutes les tentatives de réconciliation
inter-palestiniennes, qu’elles soient chapeautées par les régimes arabes
ou turc, ces derniers flirtant sans ambiguité aucune avec l’ennemi
sioniste. L’ouverture de ces régimes en direction de l’entité sioniste
due à leurs crises internes et à la situation régionale et
internationale, alors que le peuple palestinien subit la féroce
répression sioniste, est cependant contrebalancée par des gestes
symboliques (le célèbre normalisateur Akkacha frappé en plein parlement
égyptien par une chaussure, lancée par un député intègre) de refus de la
normalisation, et par de nombreuses initiatives des masses arabes en
soutien à la lutte palestinienne. Le fait que des journalistes
normalisateurs avec l’entité sioniste aient refusé de rendre leurs noms
publics lors de leur rencontre avec Netanyahu indique que la
normalisation des relations avec l’entité sioniste est encore considérée
comme un crime par la majorité des peuples arabes, malgré les
apparences et les cris de victoire des sionistes.
La victoire de Mohammad al-Qiq, journaliste arrêté au cours de
l’Intifada al-Quds, pour « incitation » et placé en détention
administrative, est une nouvelle victoire de la volonté palestinienne
contre la terreur sioniste. Ayant mené une grève de la faim pendant plus
de 3 mois, pour réclamer la fin de son incarcération, Mohammad al-Qiq a
subi diverses pressions, chantages et menaces, par les services du Shin
Bet, pour l’obliger à arrêter son mouvement, qui a été répercuté dans
toute la Palestine et même au-delà dans le monde. Mohammad al-Qiq est
devenu le symbole d’une résistance qui ne fléchit pas et de la volonté
palestinienne qui ne craint pas la mort, quand il s’agit de réclamer son
droit.
Martyrs palestiniens tombés depuis fin mi-février 2016 :
174 - Kamel Hassan (du Soudan, 32 ans), 7/2/2016 ; 175 - Kalzar Awiwi
(17 ans, al-Khalil), 13/2 ; 176 - Nihad Waked (15 ans, Arka-Jénine),
14/2 ; 177 - Fouad Waked (15 ans, Arka Jénine), 14/2 ; 178 - Na’im Safi
(16 ans, Ubaydiya, Bayt Lahem), 14/2 ; 179 - Omar Mohammad Amrou (21
ans, al-Quds), 14/2 ; 180 - Mansour Shawamra (20 ans, al-Quds), 14/2 ;
181 - Khaled Qataqta (21 ans, Bayt Fujjar), 19/2 ; 182 - Abed Hamed (20
ans, Selwad), 19/2 ; 183 - Mohammad Abu Khalaf (20 ans, Kfar Aqab), 19/2
; 184 - Qusay Abu Rab (16 ans, Qabatia), 21/2 ; 185 - Zaynab Rashayda
(60 ans, Ariha), 23/2 ; 186 - Mahmoud Ali Sha’lan (17 ans, Deir Dabwan,
Ramallah), 26/2 ; 187 - Iyad Omar Sajdieh, 22 ans, camp de Qalandia
(1/3) ; 188 – Labib Anwar Azzam (17 ans, Qaryout, Nablus) 2/3 ; 189 –
Mohammad Ali Zaghlwan (17 ans, Qaryout, Nablus), 2/3.
Scènes de l’Intifada al-Quds
Bab al-‘Amoud dans al-Quds : Les Maqdissis l’appellent désormais « Bab
al-Shuhada’ » (la porte des martyrs). C’est par cette porte que le
martyr Muhannad Halabi est entré pour se diriger à la rue al-Wad pour
mener son opération, et c’est à cette porte que 10 martyrs sont tombés
depuis le début de l’Intifada al-Quds. Pour les sionistes, c’est « Bab
al-Irhab » (la porte du terrorisme), depuis que les jeunes de Qabatia,
venus du nord de la Cisjordanie, ont mené leur opération de tirs contre
la présence armée sioniste. Cette place a été transformée en caserne par
l’armée sioniste, avec la présence de toutes sortes d’armes et des
chiens policiers.
Bab al-Amoud n’est plus comme avant, depuis que les sionistes tentent de
judaïser la place, en coupant les arbres qui empêchaient le bon
fonctionnement des caméras de surveillance installés par l’occupant, et
depuis que les sionistes (mairie et autres institutions) y organisent
des soirées religieuses juives ou profanes, pour cacher le caractère
arabo-musulman de la ville. Dans Bab al-Amoud, ce sont les fouilles
corporelles filmées par les caméras de tous les jeunes Palestiniens qui y
passent. Mais les Maqdissis tiennent bon, ils résistent. « Nous
resterons jusqu’au Jour du Jugement, l’occupant pense que ses mesures
répressives et barbares vont limiter les opérations des fidayis, mais
cela ne fait qu’augmenter la haine et alimenter le conflit » dira un
Maqdissi.
Chaînes de lecteurs dans les universités palestiniennes : initiée par le
martyr Baha’ Alayan de Jabal Mukabber, presque un an avant son
opération contre l’occupant dans al-Quds, qui avait formé une chaîne de
lecteurs autour de la vieille ville d’al-Quds, pour affirmer le
caractère palestinien arabe de la ville, plusieurs chaînes de lecteurs
ont été organisées dans les universités palestiniennes, en hommage au
martyr, en présence des parents du martyr Baha’ Alayan et des parents
d’autres martyrs, dont la mère du martyr Muhannad Halabi. Par ces
chaînes de lecteurs, où les étudiants se plongent dans la lecture d’un
livre, côte à côte, les étudiants entendent affirmer leur soutien à
l’Intifada al-Quds, dans un geste collectif et sumbolique.
La résistance du camp de Qalandia saluée par les organisations
palestiniennes : L’invasion du camppar l’armée sioniste , dans la nuit
du 29 février, a été un véritable fiasco pour cette armée, qui a dû
dépêcher 1000 soldats, ses chars et ses hélicoptères pour affronter une
poignée de jeunes, décidés à se battre contre l’envahisseur. Deux
soldats sionistes s’étaient infiltrés dans le camp, pour mener
probablement un acte de kidnapping ou d’assassinat. Ils furent
immédiatement encerclés par les jeunes du camp. Les soldats, pris de
panique, ont fait appel à leur armée, qui a voulu les sauver. Plusieurs
heures d’affrontements entre une armée super équipée et des jeunes se
sont soldés par l’assassinat de Iyad Sajdieh, étudiant de 22 ans, et
plusieurs dizaines de blessés palestiniens. Du côté des sionistes, 10
soldats ont été blessés, et un char détruit.
Résistance
Plusieurs opérations de la résistance ont eu lieu près des colonies
implantées dans la région de Ramallah et al-Bireh. Deux jeunes âgés de
14 ans poignardent un colon dans le centre commercial « Rami Lavi » près
de Ramallah. Le colon est tué, il appartenait à la troupe d’élite
Nahal. Suite à cette opération, les dirigeants sionistes ont donné
l’autorisation à leurs soldats de rester armés, même en dehors de leurs «
services ». Les jeunes résistants, Ayham Ibrahim Sabah (14 ans) et Omar
Salim Taha Rimawi (14 ans) ont été gravement blessés et arrêtés.
Le jeune martyr Mohammad Abu Khalaf, qui a mené une opération contre les
sionistes dans Bab al-Amoud, le 26 février, avait lancé un appel, sur
sa page Facebook, pour sauver le journaliste Mohammad al-Qiq, de la
mort. Il a réussi à blesser deux soldats.
De nombreux affrontements ont eu lieu entre les Maqdissis et les forces
de l’occupation en plusieurs lieux et bourgs situés à proximité
d’al-Quds. A Abu Diss, les Palestiniens ont affronté les forces
sionistes qui les empêchaient de protester contre la détention
administrative de Mohammad al-Qiq, le 17 février. Le 18, la population
du quartier Sheikh Saad ont protesté contre l’installation d’un barrage
de l’armée d’occupation devant le quartier. Le 19, les Palestiniens ont
accompli la prière du vendredi sur les terres visées par la confiscation
sioniste à al-Issawiya.
Les sources sionistes rapportent que 40 attaques (lancement de pierres,
de bouteilles incendiaires et d’explosifs) ont eu lieu le 22 février,
sur les voitures et bus des colons, et les forces armées sionistes dans
plusieurs lieux de Cisjordanie, y compris al-Quds. Le 26 février, des
ordres ont été donnés aux colons de Beit Horon, près de Ramallah, de ne
pas sortir de la colonie, suite à une attaque menée par des Palestiniens
qui ont attrapé quelques-uns et les ont frappés.
La résistance palestinienne dans l’Intifada al-Quds a déjà porté un coup
dur à la judaïsation de la ville d’al-Quds, même si les sionistes
poursuivent les confiscations et constructions : selon les dernières
statistiques, 17.000 juifs âgés entre 15 et 29 ans ont abandonné la
ville, pour raisons sécuritaires et à la recherche d’emplois.
Un centre d’études a annoncé (20 février) que sur les 184 martyrs
palestiniens tombés depuis octobre 2015, 53 martyrs sont de la province
d’al-Khalil. Les martyrs âgés de moins de 18 ans sont au nombre de 40.
Le martyr Omar Youssef Madi Jawabra (16 ans) vivait avec sa famille dans
le camp de Arroub, dans la province d’al-Khalil. Il a été assassiné par
un tireur de l’armée sioniste le 10 février, alors qu’il participait à
la lutte contre la présence des colons dans la région. Ce jour-là, après
l’école, il se dirige vers le point d’affrontements avec les soldats et
colons, appelé « Askar », zone dangereuse pour les habitants du camp,
située sur la coloniale 60, face à l’armée d’occupation. Omar a pris les
pierres pour les lancer sur les voitures des colons, mais le sniper
tire et le tue. Le martyr Omar était un enfant aimé par son entourage,
dans le camp. Il était serviable, aimable, souriant. Son frère Khodr lui
promettait de lui payer ses études futures, quand il serait grand. Son
frère Mu’tassem dit : mon frère était comme un ange, descendu sur terre
pendant 16 ans pour éclairer la vie des gens. Beaucoup de ses amis m’ont
affirmé avoir été guidés vers la religion par lui » Hadeel, sa sœur,
dit : « Omar était tendre avec nous, il nous visitait souvent ». Ses
enseignants et ses frères de la mosquée témoignent de sa moralité et de
son engagement ». Son père affirme « Omar est martyr, et nous en sommes
fiers. Les murs du camp al-Arroub gardent le souvenir de ce jeune
martyr, tombé pour avoir affronté l’occupant.
Répression et purification ethnico-religieuse
Dans la ville al-Quds :
La profanation de la mosquée al-Aqsa se poursuit, quotidiennement. Début
mars, les autorités de l’occupation ont autorisé à nouveau le sioniste
Glick de profaner la mosquée. Il avait été blessé par balle par le
résistant Mu’tazz Hijazi, en novembre 2014. Le 17 février, 122 colons
juifs ont pénétré dans la mosquée, sous la protection des forces
sécuritaires sionistes, qui empêchent les Palestiniens d’y entrer. Le
vendredi 19 février, 50.000 Palestiniens ont été autorisés à prier dans
la mosquée, mais sous haute surveillance, les forces sionistes étant
postées aux portes de la mosquée et de la ville d’al-Quds pour fouiller
les fidèles. Le 22 février, les sionistes ont empêché des dizaines de
Palestiniens d’entrer dans la mosquée et ont confisqué leurs cartes
d’identité aux barrages installés, alors qu’elles ont facilité sa
profanation par 8 colons. Le 23 février, les sionistes ont empêché les
femmes interdites d’entrer dans la mosquée de manifester dans les rues
d’al-Quds. Elles ont alors organisé un rassemblement devant la porte
Hatta. Hanadi Hilwani, qui en fait partie a déclaré que l’occupant
interdit à 55 femmes d’entrer dans la mosquée depuis plus de 6 mois.
Les forces de l’occupation ont démoli le 17 février plusieurs
constructions et installations agricoles dans al-Issawiya, au nord-est
de la ville occupée d’al-Quds, en vue de la construction d’un parc pour
les colons. Le plan du parc prévoit la confiscation de 740 dunums de
al-Issawiya et at-Tur. Le 21 février, l’occupant a démoli l’école Abu
Nuwar, financée par la France, et a confisqué tout le mobilier et
matériel. C’est la seule école pour les enfants de la zone visée par les
envahisseurs sionistes.
Une association sioniste prétend détenir des maisons palestiniennes.
Elle a remis des ordres d’expulsion à quatre membres de la famille
Rajabi, qui possèdent un immeuble habité par 93 personnes. L’association
sioniste prétend que le terrain appartiendrait à trois juifs du Yémen.
La présence militaire sioniste dans la ville d’al-Quds s’étend et se
renforce, notamment devant la porte al-Amoud, transformée en forteresse
militaire. Le 23 février, les forces de l’occupation ont envahi
al-Issawiya, et leurs snipers sont montés sur les toits des maisons.
Plusieurs maisons ont été éventrées pour laisser passer les forces des
renseignements sionistes. Elles ont arrêté Le jeune Mohammad Abdel Raouf
Mahmoud, 16 ans.
L’occupation sioniste prévoit d’agrandir la colonie de Ramot sur les
terres des villages palestiniens de Lifta, Bayt Iksa et Bayt Hanina, sur
419 dunums. Par ailleurs, des ordres de confiscation de terrains des
villages de She’fat, Anata et al-Walaja ont été émis, soi-disant pour
raisons sécuritaires.
Ayant accepté les conditions inhumaines de l’occupation pour récupérer
le corps de leur fils, Mus’ab al-Ghazali (26 ans), exécuté il y a plus
de deux mois, la famille du martyr, de Silwan, accuse les sionistes de
n’avoir pas rempli les conditions de la famille, dont celle de le rendre
« décongelé », et non dans un état insupportable. La sœur du martyr,
Rawan, 22 ans, a été interdite par l’occupation d’assister aux
funérailles.
Le corps du martyr maqdissi Ahmad Shaaban a été rendu à la famille. Il a
été enterré dans le cimetière Al-Youssefiya, dans al-Quds. Les
sionistes ont imposé que seuls14 membres de la famille participent aux
funérailles. Il avait été assassiné le 14 octobre dernier.
Le « tram colonial » est le nom donné au tram qui passe par She’fat pour
relier les colonies sionistes dans la ville d’al-Quds. Ce tram est
l’objet de la colère des enfants palestiniens, qui lancent régulièrement
les pierres. Ayant subi des dommages importants, après l’assassinat de
Mohammad Abu Khdayr, en juin 2014, qui ont coûté des millions de
dollars, le tram est aujourd’hui la cible des enfants de She’fat. 37
jeunes, dont 14 mineurs, ont été arrêtés par les sionistes depuis le
mois d’octobre, accusés d’avoir lancé des pierres sur ce symbole
colonial.
Dans le reste de la Cisjordanie :
Les nouvelles données sur la colonisation indiquent que 406.302 colons
se sont incrustés en Cisjordanie, sans compter al-Quds, et ce dans 128
colonies implantées. La plupart des colonies sont regroupées en blocs.
11 blocs coloniaux pourrissent la vie des Palestiniens, dont celui de
Benyamin, qui regroupe 26 colonies, et 83.000 colons.
Toutes les nuits, les forces de l’occupation envahissent les villages et
les bourgs palestiniens de la Cisjordanie.Dans la province de Salfit,
le village de Yassouf a été envahi le 27 février, dans la province de
Bayt Lahem, par des colons protégés par l’armée d’occupation, le village
de Harmala a été envahi et un jeune a été blessé par balles. Dans le
village de Qabatia, dans la province de Jénine, les sionistes ont arrêté
deux jeunes au barrage qu’ils ont installé et des affrontements ont eu
lieu pendant plusieurs jours, lorsqu’ils ont envahi le village. Des
affrontements ont eu lieu dans le village de Ya’bud et dans la ville
d’al-Khalil, le 27 février.
38 Palestiniens du camp al-Am’ari dans al-Bireh, ont été blessés par
balles lors d’affrontements avec les forces sionistes qui ont envahi le
camp pour arrêter 5 Palestiniens (14 février). L’incursion sioniste a
duré deux heures dans ce camp qui compte 6500 habitants réfugiés. Les
Palestiniens arrêtés sont Diya’ Jabr, Baha’ Jabr, Wissam Jabr, Daoud
Haboub, Nasser Hizi.
9 Palestiniens ont été blessés à l’entrée de la ville de Nablus par les
sionistes qui ont envahi le camp de Balata, de Askar et d’al-Ayn, ainsi
que le village Kfar Qalil.
Des affrontements ont eu lieu entre Palestiniens et occupants à l’entrée
de la tombe de Youssef, que les sionistes considèrent comme un site «
juif », et que les colons avaient envahi pour y réciter des prières
talmudiques. La tombe de Youssef est devenue depuis quelques années un
prétexte pour étendre l’invasion sioniste dans la région de Nablus.
L’occupant a démoli plus de vingt bâtiments appartenant à des Bédouins
palestiniens qui vivent dans la zone Ayn Rashash, près de Douma, au
sud-est de la ville de Nablus.
L’occupant prétend avoir arrêté les tireurs d’al-Khalil, qui opèrent
depuis des mois. Selon l’occupant, il s’agirait de Nasser Badawi, 23
ans, du mouvement Hamas, et son frère Akram Badawi, 33 ans.
La presse palestinienne
« L’intifada al-Quds pose la question de l’occupation et Israël fuit dans d’autres directions » al-Istiqlal 18 février 2016
Les sionistes sont inquiets de la couverture médiatique internationale
de l’Intifada al-Quds. Après l’arrestation pour une heure du
correspondant du Washington Post américain, les sionistes ont organisé
une réunion avec la presse internationale, pour lui offrir sa version
des faits. Les correspondants se sont crus dans un tribunal, et Livni a
dit : Il y a une orientation, non seulement dans les médias
internationaux, qui montre que dans le conflit, Israël est l’agresseur
et les Palestiniens la victime ». Ne pouvant faire face à l’Intifada,
l’occupant la relie à des acteurs extérieurs, comme l’Iran par exemple,
qui a déclaré être prête à financer la reconstruction des maisons
démolies. Les sionistes pensent que les Palestiniens ont besoin de
mobiles pour les pousser à se battre contre l’occupant, comme si ses
crimes et ses profanations des lieux saints, ses démolitions des maisons
et des structures agricoles n’étaient pas suffisants pour déclencher
une révolte.
L’Intifada al-Quds a créé une nouvelle situation, unique dans le conflit
avec l’occupation. Les Palestiniens mènent leur vie quotidienne et en
même temps affrontent l’occupant, dans les centres où il se trouve et où
il s’est déployé. L’armée a été obligée de se déployer et de mobiliser
de nouvelles troupes et d’envahir les villes, ce qui entraîne les
affrontements.
« Les constituants populaires de l’Intifada : la jeunesse » par Mohammad Al-Abdallah (al-Akhbar, Beirut, 29 février)
L’auteur insiste sur le rôle de la jeunesse dans l’Intifada al-Quds, et
en explique les raions : 1) les pratiques des envahisseurs occupants,
qu’ils soient en uniforme ou non, qui ont augmenté de 300% depuis
l’arrivée de Netanyahu au pouvoir. 2) l’attitude du pouvoir autonome
palestinien (Autorité palestinienne), qui a compté sur les négociations
sans rien obtenir. Cette jeunesse a été éduquée par des parents qui ont
caressé l’espoir de la libération au cours des Intifada précédentes,
mais est en train de subir les actes sauvages des colonialistes. Ces
jeunes, même s’ils n’ont pas rejoint les organisations existantes, se
sont organisés d’une autre manière, et ont affronté l’ennemi et ses
barrages. Ils ont enflammé les quartiers d’al-Quds, et chacun de ces
jeunes se considère comme un martyr en puissance. Issus en majorité des
quartiers pauvres, des camps et des villages, ces jeunes ont agi, en
majorité, hors des cadres des organisations (70% d’entre eux sont «
indépendants »). Il n’est pas possible de parler d’Intifada des jeunes
sans prendre en compte la situation environnante. Si les funérailles des
martyrs et martyres témoignent du nombre croissant des participants, le
manque de participation populaire n’est pas seulement dû à la
répression sioniste, mais est dû aussi à l’Autorité qui « refroidit »
les affrontements et « éteint » les incendies de la lutte, en
l’empêchant de s’étendre. Cela s’est vu en Cisjordanie et dans les
territoires occupés en 48. Les ONGS agissent également dans cette voie,
par une destruction systématique consistant à aliéner les masses
palestiniennes par la consommation et la recherche du bien-être.
C’est par l’engagement des organisations palestiniennes dans l’Intifada
et leurs coordinations avec la jeunesse active que pourra s’élargir le
mouvement, ainsi que l’élaboration d’un programme de résistance. La
participation de tous à cette révolte, sur la base nationale, et
éloignée des calculs partisans, aidera le mouvement à s’étendre.
Communiqués et déclarations
Le dirigeant au Mouvement Hamas, Wasfi Qubbaha, ancien ministre, a
déclaré : « Ceux qui pensent que l’Intifada va s’arrêter, se trompent,
et doivent revoir leurs calculs en s’appuyant sur les signes qui
montrent que l’Intifada va se poursuivre jusqu’à l’expulsion de
l’occupant de notre terre. Cette Intifada a créé ses propres moyens et
se développe par elle-même, personne ne peut définir sa forme ou son
chemin, à l’exception du peuple et de ces jeunes qui nous étonnent tous
les jours par leur résistance et leur résilience ».
Le porte-parole du mouvement Fateh, Ussama al-Qawasmi, a déclaré que
l’exécution des enfants dans les rues de la Cisjordanie par l’occupant
ne pourra briser « notre détermination, ni accepter la politique du
terrorisme organisé de l’Etat israélien, ou l’abandon de nos principes,
de nos valeurs, de nos buts et de nos constantes. Au contraire, les
pratiques de l’occupant renforcent notre détermination et notre
insistance à aller de l’avant vers la liberté, l’indépendance et
l’achèvement de l’occupation honnie. »
Khaled al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad islamique, a considéré
que pour sauver la vie du prisonnier en lutte, Mohammad al-Qiq, il est
nécessaire de descendre dans les rues et d’empêcher les colons de se
déplacer, par le biais des manifestations et des affrontements.
Le syndicat des journalistes palestiniens a appelé au boycott des médias
sionistes, suite à la recrudescence des attaques sionistes contre les
journalistes palestiniens, étant donné que les médias sionistes font
partie « du système de l’occupation ». Le syndicat a rappelé que les
médias sionistes pénètrent dans les territoires occupés en 67 en
accompagnant l’armée de l’occupation, qui les protège.
Ahmad Tibi, député palestinien au Knesset sioniste, a déclaré, en
réponse au député du Likoud qui a remis en cause la présence millénaire
des Palestiniens dans leur pays : « Nous avons besoin de psychologues
pour traiter ces malades incurables (les députés sionistes). Nous sommes
ici avant vous, et nous resterons après vous, et vous n’avez qu’à boire
l’eau de la mer de Haïfa ».
Du côté des sionistes
Le spécialiste des questions sionistes, Wadi’ Abu Nassar, a déclaré que
les dirigeants sionistes sont incapables de mettre des scénarios pour
arrêter l’Intifada, et semblent inquiets à cause de l’état d’insécurité
qu’elle a provoqué dans l’entité coloniale, que ce soit dans les
colonies gisant en Cisjordanie ou dans les territoires occupés en 48.
Les dirigeants sionistes appellent à présent les colons à s’armer, car
les services sécuritaires sionistes ne peuvent eux-mêmes assurer leur
sécurité.
Les dirigeants sionistes sont en train d’étudier les moyens « juridiques
» pour expulser les familles des Palestiniens martyrs, ayant mené des
opérations contre l’occupation. Il faut dire que les sionistes trouvent
tous les prétextes pour exécuter leur plan d’expulsion des Palestiniens
et de démolition de leurs maisons. C’est le « nettoyage
ethnico-religieux » de la Palestine pratiquée depuis 1947.
Dans le quotidien sioniste Haaretz, Ifrayim Seniye, ancien membre du
Knesset approuve le 17 février la proposition du dirigeant travailliste
Herzog de séparer une partie de l’Est d’al-Quds du reste de la ville
occupée en la reliant à la Cisjordanie. Selon Herzog, il faut séparer
les « quartiers juifs » de la ville des quartiers arabes par un mur. Les
habitants des quartiers arabes abandonneraient leurs « identité » en
tant que Maqdissis et iraient rejoindre les citoyens palestiniens de la
Cisjordanie. Une telle proposition signifie en fait que le solgan «
toute al-Quds est unifiée sous la souveraineté d’Israël » est
irréaliste. La « partie juive » d’al-Quds ne serait pas divisée, seule
la partie arabe le serait. Toutes négociations entre Palestiniens et
Israël devraient commencer par ce point, « al-Quds d’abord » et non plus
« Ariha ou Gaza d’abord ». Si un tel plan se réalisait, et la majorité
des habitants d’Israël soutiennent cette séparation, il serait possible
d’avancer vers la solution de deux Etats. La communauté internationale
et les Etats engagés dans l’initiative de paix arabe devraient adopter
les pas vers « la séparation » dans al-Quds.
La « séparation » dont parlent les sionistes signifie en réalité la
légalisation de la judaïsation dans la partie orientale d’al-Quds,
l’expulsion d’une majorité de Maqdissis vers la Cisjordanie et
l’achèvement du « nettoyage ethnico-religieux » des trois quart de la
ville.
"Baladi"
N° 8 – Mars 2016
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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