Un extrémiste retranché dans une maison de la région de Ben Guerdane,
non loin de la Libye, a été abattu par les forces de l'ordre après
plusieurs heures de combats ayant fait 11 blessés, ont indiqué lundi les
autorités tunisiennes.
L'armée et les forces de sécurité multiplient les opérations de
ratissage dans cette région depuis les attaques d'une ampleur sans
précédent ayant visé les forces de sécurité le 7 mars. Deux
"terroristes" ont été tués samedi lors d'un autre assaut.
Le couvre-feu imposé depuis ces attaques à Ben Guerdane a malgré tout
été allégé lundi, de trois heures. Il commencera désormais à 22H00
(21H00 GMT) -au lieu de 19H00- pour prendre fin à 05H00 (04H00 GMT), a
annoncé le ministère de l'Intérieur.
Déclenchée dimanche dans la localité de Sayah, à trois kilomètres au
nord-est de Ben Guerdane, la dernière opération antiterroriste en date
s'est poursuivie jusqu'à ce que l'assaut soit donné lundi matin, a
indiqué une source sécuritaire à un correspondant de l'AFP.
La dépouille du "terroriste" a ensuite été retrouvée à l'intérieur du domicile, selon la même source.
"Un élément terroriste qui s'était retranché dans une maison à Sayah a
été abattu. Une Kalachnikov, des munitions et des grenades ont été
saisies", ont confirmé les ministères de l'Intérieur et de la Défense
dans un communiqué conjoint.
Onze personnes ont été blessées: trois militaires, un agent de la garde nationale, six policiers et un civil, selon le texte.
Les combats ont été particulièrement violents d'après la source
sécuritaire et des témoins, l'homme retranché utilisant des armes
lourdes.
Cette même source a affirmé que l'opération visait l'assassin présumé
d'un responsable des forces de sécurité, tué lors des attaques
jihadistes du 7 mars à Ben Guerdane.
Si ces attaques n'ont pas été revendiquées, les autorités ont affirmé
qu'elles visaient à instaurer un "émirat" du groupe extrémiste Daesh qui se déclare Etat
islamique (EI) dans cette ville de 60 000 habitants proche de la
frontière libyenne.
Le bilan officiel de ces actions et de la riposte sécuritaire avait
atteint 49 extrémistes tués, ainsi que 13 membres des forces de l'ordre
et sept civils.
Dimanche, dans un discours prononcé à l'occasion du 60e anniversaire de
l'indépendance, le président Béji Caïd Essebsi a appelé les Tunisiens à
"l'unité nationale" face à la menace jihadiste. Lundi matin, il s'est
entretenu de "la situation sécuritaire à Ben Guerdane" avec le Premier
ministre Habib Essid, selon un communiqué de la présidence.
A la fois pionnière et unique rescapée des "Printemps arabes", la
Tunisie connaît depuis 2011 un essor de la mouvance jihadiste. La
situation s'est sensiblement dégradée l'an dernier avec trois attentats
majeurs revendiqués par Daesh, qui ont fait 72 morts au total dont 59
touristes étrangers.
La Tunisie compte des milliers de ressortissants dans les rangs
d'organisations jihadistes, en Syrie, en Irak ainsi qu'en Libye voisine,
où le chaos a permis à Daesh de s'implanter.
Tunis, qui exprime régulièrement son inquiétude sur le dossier libyen, accueille mardi une réunion des pays voisins de la Libye.
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