Vladimir Poutine a annoncé à la surprise générale le retrait de
Syrie de la majeure partie de son contingent militaire, alors que les
négociations intersyriennes se poursuivent à Genève mardi et que le
conflit entre dans sa 6e année. L'annonce du Kremlin a été accueillie
avec prudence par les Occidentaux comme par l'opposition syrienne. Le
Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que l'Iran, par la voix du ministre
des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, l'ont jugée « positive ».
Selon la Maison-Blanche lundi soir, Vladimir Poutine a évoqué par
téléphone avec son homologue américain Barack Obama « le retrait partiel
» des forces russes de Syrie. Josh Earnest, le porte-parole de Barack
Obama, avait auparavant souligné qu'il était « difficile » de mesurer
l'impact de cette annonce sur les négociations en cours.
Le chef de l'État russe, qui a toujours la main sur l'échiquier syrien
depuis l'irruption des avions russes dans le ciel syrien le 30
septembre, a annoncé son dernier coup de poker après avoir appelé le dictateur syrien Bashar el-Assad. « La tâche qui avait été demandée à
notre ministère de la Défense et aux forces armées a été globalement
accomplie et j'ordonne donc au ministère de la Défense d'entamer, à
partir de demain [mardi], le retrait de la majeure partie de nos
contingents », a dit à la télévision Vladimir Poutine. « Néanmoins, pour
permettre la surveillance de la trêve dans les combats [entrée en
vigueur le 27 février], la partie russe conserve sur le territoire
syrien un site de maintenance de vols », selon un communiqué du Kremlin.
La présidence russe ne précise pas quels types d'aéronefs doivent
assurer cette surveillance. Elle ne dit pas non plus si des avions de
combat resteront basés en Syrie. Le Kremlin n'a pas précisé non plus où
est situé ce site de maintenance, mais il s'agit, selon toute
vraisemblance, de la base aérienne de Hmeïmim, dans la province de
Lattaquié, le fief de Bashar el-Assad, dans le nord-ouest de la Syrie.
Depuis septembre, Moscou y avait déployé une cinquantaine d'avions de
combat, ainsi que des militaires. La Russie et la Syrie avaient signé,
avant le début le 30 septembre de l'intervention militaire russe, un
accord permettant à la Russie de disposer d'une base aérienne en Syrie.
Les Occidentaux ont accusé la Russie de frapper les rebelles syriens
modérés alors que Moscou affirme bombarder les groupes terroristes, dont
les djihadistes de Daesh. La trêve en vigueur
depuis le 27 février tient toujours mais ne concerne pas les groupes Daesh
et le Front al-Nosra.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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