Le vice-président américain Joe Biden a critiqué mercredi à Jérusalem
les dirigeants palestiniens pour leur refus de condamner les violences
anti-israéliennes qui accompagnent sa visite depuis son arrivée mardi.
Les Etats-Unis "condamnent ces agissements et condamnent ceux qui ne les
condamnent pas", a dit M. Biden devant la presse au côté du Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce dernier venait de réclamer de
la communauté internationale qu'elle condamne le silence observé selon
lui par le président palestinien Mahmud Abbas.
M. Biden devait s'entretenir avec M. Abbas à Ramallah dans la soirée.
Israël, Jérusalem et les Territoires palestiniens ont été le théâtre
depuis le début du séjour de M. Biden d'au moins six attaques
anti-israéliennes qui ont fait un mort - un touriste américain - et une
quinzaine de blessés. Sept auteurs palestiniens ont été tués, selon la
police.
L'une de ces attaques, mardi, est survenue à Tel-Aviv à un quart d'heure
à pied de là où M. Biden était reçu par l'ancien président Shimon
Peres. "Ma femme et deux de mes grands-enfants dînaient sur la plage pas
loin de là où cela s'est passé", a rapporté M. Biden.
Mercredi matin, deux Palestiniens de 20 ans ont ouvert le feu de leur
voiture sur un autobus dans un secteur juif ultra-orthodoxe, puis près
de la Vieille ville à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem
annexée et occupée par Israël. Les deux agresseurs ont été tués.
Un homme de 50 ans a été gravement blessé dans l'échange. La police
cherchait a déterminer s'il avait été atteint par des projectiles des
agresseurs ou des policiers.
En Cisjordanie occupée, un Palestinien a été tué après avoir tenté de
poignarder des membres des forces israéliennes, selon l'armée.
Les services de sécurité israéliens ont souligné que ces attaques ne
semblaient pas coordonnées, sans exclure que la visite de M. Biden n'ait
donné des idées à certains.
"Le genre de violences que nous avons vues hier, l'absence de
condamnation (de ces violences), la rhétorique qui encourage la
violence, les représailles que cela suscite, tout cela doit cesser", a
dit M. Biden.
Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont en proie à des
violences qui ont coûté la vie à 188 Palestiniens, 28 Israéliens, deux
Américains, un Erythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre, selon un
décompte de l'AFP.
La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.
Le vieux conflit-israélo-palestinien n'était annoncé que comme l'un des
sujets à l'agenda de M. Biden, avec la situation en Syrie voisine,
l'Iran ou encore le renouvellement de l'aide américaine à Israël pour
dix ans.
M. Biden a prévenu que les Etats-Unis "agiront" s'il est confirmé que
l'Iran a procédé à de nouveaux essais de missiles balistiques.
Mais, sur le conflit-israélo-palestinien, relégué à un rang secondaire
dans les priorités américaines, l'administration avait indiqué que M.
Biden viendrait sans initiative majeure.
Les perspectives de règlement du conflit semblent totalement bouchées.
La violence résulte des vexations de l'occupation, de l'absence de toute
perspective proche d'indépendance, des frustrations économiques et du
discrédit des autorités palestiniennes, estiment les experts.
Netanyahu a de nouveau reproché au président palestinien de ne pas
condamner les attentats et a dénoncé "les incitations permanentes à la
haine au sein de la société palestinienne qui glorifie le meurtre
d'innocents".
"Le statu quo doit s'arrêter quelque part", s'est contenté de déclarer M. Biden.
Les Israéliens s'inquiètent néanmoins que l'administration Obama,
frustrée par l'enlisement du conflit et exaspérée par le gouvernement
Netanyahu, ne rompe le soutien historique apporté à Israël au sein des
instances internationales, par exemple en soutenant une résolution de
l'ONU critique d'Israël.
Les relations entre l'administration Obama et le gouvernement Netanyahu
sont notoirement tendues. MM. Biden et Netanyahu ont fait assaut
d'assurances sur la force des liens, "alliance remarquable et
infrangible" selon l'Israélien.
"Ne doutez jamais du soutien des Etats-Unis d'Amérique à Israël", a
renchéri M. Biden, qui a rassuré Israël à propos de l'Iran. "Nous
agirons" si l'Iran viole l'accord nucléaire tout juste mis en
application, a-t-il affirmé.
Les deux hommes n'ont rien dit du nouvel accroc ayant précédé la visite
de M. Biden, à savoir la révélation du fait que Netanyahu avait
décliné une offre d'entretien avec le président Barack Obama le 18 mars.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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