Les candidats à l'élection présidentielle 2016 Jeb Bush et Hillary
Clinton ont croisé le fer sur l'Irak mardi, le Républicain
n'écartant pas dans un discours la possibilité d'augmenter de
renforcer les troupes américaines dans le pays s'il était élu.
Douze ans après que le président George W. Bush eut mené les
Etats-Unis dans un conflit contesté, son frère, l'un des candidats
du camp républicain, a accusé les démocrates d'avoir abandonné
l'Irak avant d'avoir terminé le travail de reconstruction du pays.
Selon Jeb Bush, l'administration Obama, dont sa rivale démocrate
est l'ex-secrétaire d'Etat, a permis l'émergence du groupe Etat
islamique en retirant trop tôt les troupes américaines d'Irak.
"C'était une erreur fatale", a-t-il martelé lors d'un discours de
politique étrangère en Californie à la Reagan Library, dénonçant
"une précipitation aveugle".
"Où était Madame Clinton pendant tout ce temps ?", a-t-il
interrogé, faisant remarquer qu'elle ne s'était rendue qu'une fois
en Irak lorsqu'elle était à la tête de la diplomatie américaine.
L'Irak a contribué à coûter à Hillary Clinton la victoire aux
primaires démocrates en 2008 face à Barack Obama, qui s'était
opposé à cette entrée en guerre.
En 2002, Clinton, alors sénatrice de l'Etat de New York, avait
voté en faveur de l'invasion, estimant par la suite que cela avait
été une erreur.
Mardi, son équipe de campagne est montée au front pour défendre
son bilan.
Son conseiller en politique étrangère Jake Sullivan - qui pourrait
devenir son conseiller à la sécurité nationale si elle était élue
- a accusé Jeb Bush de s'essayer à "une tentative audacieuse de
réécrire l'histoire".
"(Les républicains) ne peuvent échapper à leur responsabilité" en
la matière, a-t-il affirmé, ajoutant que l'EI était issu
d'Al-Qaïda en Irak, qui a pris de l'ampleur pendant l'occupation
américaine.
L'EI s'est développé dans le pays "en enrôlant d'anciens officiers
militaires sunnites - des officiers de l'armée (de Saddam Hussein)
que le gouvernement de George W. Bush a dissoute", a estimé M.
Sullivan.
Dans son discours, Jeb Bush a estimé que les Etats-Unis devaient à
présent prendre l'offensive face à au groupe Etat islamique "au
lieu de réagir à chaque avancée que les terroristes décident de
faire".
Jake Sullivan l'avait mis au défi plus tôt mardi de dire quelles
actions concrètes il prendrait au-delà de l'entraînement de
rebelles et de bombardements, comme le fait déjà l'administration
Obama: "s'il a l'intention d'augmenter les troupes en Irak, qu'il
le dise clairement".
M. Bush n'a pas écarté un renforcement des troupes: "nous avons à
présent 3.500 soldats et Marines en Irak, plus pourraient être
nécessaires", tout en soulignant que "nous n'avons pas besoin, et
ce n'est pas ce que nos amis nous demandent, d'un engagement
majeur de forces armées américaines".
Il s'est contenté d'évoquer par ailleurs l'aide à "la
reconstruction du secteur irakien de la sécurité", "plus de
soutien aux Kurdes" dans leur lutte contre l'EI.
En Syrie, le candidat républicain a évoqué une action "coordonnée
internationale pour aider les modérés à prendre le dessus. Les
Qataris, Turcs, Saoudiens et d'autres ont soutenu des groupes de
combattants en Syrie mais ces derniers ne tendent pas tous au même
but".
?Mon but serait de rassembler les modérés et de les soutenir en
tant que force unique", a-t-il précisé.
Enfin, il a dénoncé l'accord signé avec l'Iran sur le nucléaire,
avertissant que si le Congrès ne le rejetait pas, il s'emploierait
à le faire dès son accession à la Maison Blanche, s'il est élu.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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