Roszke, Hungary.
Syrian refugees wait at a barbed wire fence on the border between Hungary and Serbia.
(Photograph: Darko Bandic)
En 1963, l’écrivain palestinien Ghassan Kanafani a publié un premier roman, intitulé رجال في الشمس dans lequel il raconte le drame de 4 réfugiés palestiniens qui tentent d'entrer clandestinement au Koweït, cachés dans une citerne d’eau et qui meurent à la frontière, enfermés dans le camion, sous un soleil torride.(Le roman a été traduit par Michel Seurat sous le titre Des hommes dans le soleil (Actes Sud) Plus tard,le même Michel Seurat payera de sa vie son œuvre La Syrie, l’État de Barbarie (Le Seuil) dans lequel il analyse la nature de l'oppression construite par le régime syrien et la montée en puissance de l'islamisme dans le pays. Les 2 livres sont à lire toute affaire cessante.)
Aujourd’hui l’argument du roman de Kanafani devient une information répétée et répercutée par les quotidiens, les stations de radios et les journaux télévisés partout dans le monde. Il s’agit de la réalité, triste et sinistre, des réfugiés syriens désespérés qui tentent de fuir une mort assurée par barils d’explosifs, bombes, balles ou épées. Ils meurent, noyés dans la Méditerranée, au fond d’une cale d'un rafiot ou dans un camion frigorifique à la frontière entre la Hongrie et l’Autriche, livrés aux passeurs sans foi ni loi.Aujourd’hui, l’Europe s’inquiète semble-t-il du nombre et de la répartition des « migrants » qu’elle pourrait accueillir sur son sol. Où sont les Européens? Prendront-ils enfin la mesure des événements qui se passent en Syrie? S'opposeront-ils au massacre des Syriens qui se poursuit depuis cinq ans, à cette tragédie qui ne cesse de s'amplifier et qui devient presque une fiction, un mythe lointain, coupé de toute réalité?
Rania Samara
Samedi, 29 août 2015
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