Le dictateur syrien Bashar al-Assad s'est dit confiant dans le soutien
de l'allié russe, après des affirmations américaines laissant entendre
que Moscou et Téhéran étaient prêts à lâcher son régime en guerre contre
la rébellion.
Dans une interview à la chaîne du Hezbollah libanais, un autre allié de
son régime, diffusée mardi soir, Bashar a indiqué que la "lutte contre
le terrorisme" devrait être une priorité dans toute initiative de paix.
Le pouvoir syrien considère, dès le début du conflit en mars 2011, comme
"terroristes" aussi bien les militants pacifiques, les rebelles et les
jihadistes.
"Nous avons une grande confiance dans les Russes qui, depuis quatre ans,
ont prouvé au cours de cette crise qu'ils ont entretenu une relation
sincère et transparente avec nous. Ce sont des gens de principe", a-t-il
dit.
Ce sont "les Etats-Unis (qui) abandonnent les alliés, qui abandonnent
les amis. Ca n'a jamais été le cas de la politique de Moscou, ni du
temps de l'Union soviétique, ni du temps de la Russie", a ajouté le
président syrien.
"La politique russe est constante. La Russie ne soutient pas une
personne ou un président en tant que tel (...) La Russie n'a jamais dit
qu'elle soutenait le président un tel pour qu'elle décide ensuite de
l'abandonner", a-t-il souligné.
Bashar était interrogé sur des déclarations du président américain
Barack Obama qui a affirmé le 7 août que "la Russie et l'Iran se rendent
compte que la tendance n'est pas bonne pour Assad" et qu'"aucun de ces
deux mentors n'est particulièrement sentimental".
Washington et d'autres pays occidentaux estiment que le président syrien
ne doit pas faire partie de la solution politique au conflit en Syrie.
Concernant son autre soutien, l'Iran, Bashar a estimé que l'accord sur
le nucléaire entre Téhéran et les grands puissances renforcerait le
rôle iranien sur la scène internationale et que son régime en
bénéficierait.
"La puissance de l'Iran fait la puissance de la Syrie et la victoire de
la Syrie est la victoire de l'Iran", a-t-il dit. "Nous sommes dans un
même axe, celui de la résistance".
Téhéran est le principal soutien régional du régime syrien, notamment à
travers ses conseillers militaires et son aide économique.
Bashar a en outre défendu le soutien militaire du Hezbollah chiite qui combat au côté de ses troupes contre les rebelles.
"La différence (entre le Hezbollah et les jihadistes étrangers, ndlr)
est la légitimité. Qui a invité le Hezbollah en Syrie? Il est venu après
un accord avec l'Etat syrien et l'Etat syrien est un État légitime",
a-t-il dit. "Les autres forces terroristes sont venues pour tuer le
peuple syrien".
Le conflit en Syrie a été déclenché par la répression sanglante de
manifestations antigouvernementales pacifiques, qui ont dégénéré en
révolte armée puis en guerre civile brutale qui a fait plus de 240.000
morts.
M. Assad a critiqué l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de
Mistura, l'accusant d'avoir tenu des "déclarations partiales" après des
raids meurtriers du régime qui ont fait 117 morts dans la ville rebelle
de Douma près de Damas le 16 août.
Il a par ailleurs répété que toute initiative de paix "où la lutte
contre le terrorisme ne figure pas en tant que priorité n'a aucune
valeur".
Le 17 août, le Conseil de sécurité de l'ONU a soutenu unanimement une
initiative visant à favoriser une solution politique à la guerre en
Syrie, mais qui a été accueillie avec méfiance tant par le régime que
par l'opposition.
Cette initiative, basée sur un plan de M. de Mistura et qui doit
démarrer en septembre, devrait permettre la mise en place de quatre
groupes de travail sur la sécurité et la protection, le
contre-terrorisme, les questions politiques et légales ainsi que la
reconstruction.
Durant l'interview, Bashar a accusé les rebelles d'être des "outils aux mains d'Israël".
(26-08-2015)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire