Le martyr dirigeant Abdel Qader Abul Fahm fut le premier martyr de
l’alimentation forcée dans les prisons de l’occupation sioniste. Il est
décédé en juillet 1970, lorsque les prisonniers avaient décidé d’entamer
la grève illimitée de la faim, dans la prison de Ascalan. C’est alors
que la direction des prisons a décidé d’ôter l’arme de la grève des
mains des prisonniers, en utilisant l’alimentation forcée à leur
encontre. Le but était de torturer et de démolir le dirigeant fondateur
des Forces Populaires de la libération, dix jours seulement après le
début de la grève de la faim. Il ne s’agissait pas, en alimentant de
force le prisonnier, de protéger sa vie, car il n’était qu’à son dixième
jour de la grève, et cela ne représente pas un danger pour sa vie, mais
le but état de casser la grève et de détruire la volonté du prisonnier.
Abul Fahm est décédé immédiatement, au moment de l’introduction du tuyau
d’alimentation dans son corps, ayant été introduit dans les bronches au
lieu de l’estomac. Ce fut un acte barbare ayant pour objectif de
dissuader les prisonniers. C’est pourquoi le prisonnier Abul Fahm fut
attaché et alimenté de force devant les prisonniers, qui ont assisté à
la scène et à son martyre, comme en témoigne le prisonnier libéré Moussa
Sheikh Bakr.
Le crime israélien fut répété en 1980, lorsque la direction des prisons a
isolé les deux prisonniers, Rassim Halaweh, un des dirigeants du FPLP,
et Ali Jaafari, qui décédèrent de la même manière, après la grève de la
faim menée par les prisonniers, en protestation à l’ouverture de la
prison de Nafha et l’isolement des dirigeants des formations de la
résistance palestinienne (ceux que la direction des prisons a dénommés «
les têtes brûlées ») dans le désert du Naqab pour leur donner une
leçon. Le prisonnier Ali Jaafari, dirigeant au mouvement Fateh, est
décédé à l’âge de 34 ans. Il était condamné à 13 ans de prison. Les
informations recueillies signalent que sa dépouille n’a toujours pas été
rendue à sa famille, et qu’elle se trouve dans le cimetière « des
nombres » (cimetière où sont enfouies les dépouilles de centaines de
Palestiniens et autres Arabes, tués par les sionistes).
Le quatrième martyr fut le prisonnier Mohammad Bretij, décédé suite à
l’alimentation forcée au cours de la grève de la faim menée par les
prisonniers en 1984 dans la prison de Junayd, à Nablus.
Le cinquième martyr fut Hussayn Nimr Ubaydat, décédé en 1992 au cours de
la grève de la faim menée par les prisonniers dans toutes les prisons «
israéliennes ». La direction des prisons n’a toujours pas reconnu que
son martyre est dû à son alimentation forcée, mais a prétendu qu’il
était décédé à l’hôpital par suite d’un arrêt cardiaque.
Dans tous les cas, les prisonniers grévistes de la faim ne couraient
aucun danger lorsqu’ils ont subi ces tentatives d’alimentation forcée,
qui se sont toutes soldées par le martyre des prisonniers, ce qui prouve
que l’alimentation forcée avait pour but de torturer, de briser la
volonté et de dissuader les prisonniers de poursuivre la grève de la
faim. Par conséquent, l’ordre est une décision sécuritaire et politique.
C’est ce qui a amené le Knesset extrémiste à modifier la loi le 9 juin
2014, et à l’adopter en première lecture, autorisant le juge du tribunal
central de prendre la décision concernant l’alimentation forcée. La loi
a été adoptée dans sa forme définitive en juillet 2015 à une majorité
de 46 voix contre 40.
Le syndicat des médecins (« israélien ») a publié un communiqué refusant
l’utilisation de l’alimentation forcée, même en cas de danger sur la
vie du prisonnier, considérant que le préjudice d’un tel acte sur le
prisonnier n’est pas seulement corporel, mais que la contrainte
représente également un préjudice, l’intérêt du malade n’étant pas
nécessairement de le maintenir en vie. Il a réclamé qu’aucune partie non
médicale n’intervienne dans les mesures prises à l’encontre du gréviste
de la faim, et a accusé Netanyahu de porter atteinte aux valeurs
morales de la profession médicale. Il a réclamé aux médecins d’être
fidèles à leur serment en faveur du malade et non en faveur de leurs
dirigeants.
Le prisonnier Mohammad Allan n’est certainement pas un danger pour la
sécurité « d’Israël », en considération des intentions qu’il pourrait
mettre à exécution s’il était libéré, mais il est devenu un symbole de
la destruction de la volonté du Shabak. Ce dernier est dans l’impasse
depuis l’arrestation du prisonnier Allan, n’ayant pas réalisé que sa
libération incitera les autres prisonniers à faire de leurs corps un
pont, les uns à la suite des autres, pour également briser la volonté du
Shabak.
Centre d’Etudes Atlas
Mardi, 18 août 2015
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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