Un agent de la Garde douanière tunisienne a été tué dimanche soir à
Bouchebka, près de la frontière avec l'Algérie, une attaque revendiquée
par un groupe lié à Al-Qaïda.
"Une patrouille de la Garde douanière dans la région frontalière (de
l'Algérie) a été attaquée près du poste frontalier de Bouchebka",
faisant un mort et trois blessés dont deux graves, a déclaré lundi le
ministre des Finances Slim Chaker à la radio Mosaïque FM.
"Nous sommes en train de prendre les mesures pour les transporter le
plus vite possible à l'hôpital militaire à Tunis", a-t-il ajouté. La
douane dépend du ministère des Finances.
Dans la nuit, la télévision d'Etat Wataniya 1 avait annoncé "un agent
douanier tué et trois autres blessés dans un échange de tirs avec un
groupe terroriste à Bouchebka", dans le gouvernorat de Kasserine
(centre-ouest). Le président d'un syndicat douanier, Ridha Ennasri,
avait indiqué à l'AFP qu'il s'agissait d'"une attaque terroriste contre
une patrouille de la Garde douanière".
L'attaque a été revendiquée par le principal groupe extrémiste armé
tunisien lié à Al-Qaïda, la Phalange Okba Ibn Nafaa, dans un message
publié sur des sites jihadistes, affirmant avoir "tendu une embuscade"
aux douaniers.
Ce groupe est l'auteur de plusieurs attaques meurtrières contre les
forces armées tunisiennes. Selon Tunis, il est aussi responsable de
l'attentat contre le musée du Bardo le 18 mars (21 touristes et un
policier tués). Bien qu'il ait été revendiqué par le groupe Etat
islamique (EI), Tunis a jugé possible une scission au sein de la
Phalange Okba Ibn Nafaa, dont une partie aurait rejoint l'EI.
Les autorités tunisiennes ont annoncé le mois dernier avoir tué trois
dirigeants de la Phalange. Le ministre de l'Intérieur Najem Gharsalli
avait assuré que cette opération avait "cassé le dos de la Phalange Okba
Ibn Nafaa, (....) jusqu'à 90%".
Le chef du groupe, Lokmane Abou Sakr, avait lui été tué fin mars lors
d'une opération des forces spéciales dans la région de Gafsa (centre).
La Tunisie fait face depuis la révolution de 2011 à une progression de
la mouvance jihadiste, responsable de la mort de plusieurs dizaines de
soldats et de policiers et de 59 touristes au total.
Plusieurs attaques ont eu lieu dans la région de Kasserine, notamment
sur le mont Chaambi, le principal maquis jihadiste de Tunisie où l'armée
tente de déloger depuis fin 2012 des groupes armés.
Mercredi dernier, un policier a été tué par deux inconnus à moto dans la
région de Sousse (centre-est), théâtre en juin de la pire attaque
jihadiste de l'histoire du pays. Les autorités ont indiqué ne pas avoir
établi s'il s'agissait d'un attentat, l'enquête étant toujours en cours.
L'EI a aussi revendiqué l'attentat sanglant commis le 26 juin dans un
hôtel près de Sousse qui a tué 38 touristes étrangers, dont 30
Britanniques.
Peu après cette attaque, les autorités tunisiennes ont réintroduit
l'état d'urgence, donnant des pouvoirs accrus aux forces de l'ordre, et
multiplié les descentes.
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