La profanation de la mosquée al-Aqsa a pris une nouvelle tournure le
dimanche 27 juillet, lorsque les forces d’occupation ont sauvagement
attaqué les fidèles musulmans qui s’y trouvaient. Des dizaines de
Maqdissis ont été blessés, d’autres arrêtés, y compris les femmes et les
enfants venus protéger leur mosquée. Une fois de plus, les Palestiniens
affrontent seuls l’occupant sioniste, sans même pouvoir compter sur une
couverture politique officielle arabe ou musulmane. Malgré cette
absence, les Maqdissis résistent et empêchent les autorités coloniales
de proclamer ou même de rêver à la pacification de la ville colonisée.
Al-Quds est en révolte, que ce soit par les actes individuels de
résistance (écrasement, coups de poignard) ou par la révolte de ses
enfants et ses jeunes, ciblés par l’occupant qui vient de promulguer une
loi condamnant tout lanceur de pierres à 20 ans de prison. Plus sauvage
est la répression, plus la résistance s’intensifie et tous les moyens
utilisés par les sionistes ne peuvent parvenir à briser l’âme de la
résistance dans al-Quds et la Palestine. Le sang des martyrs tombés
récemment ne peut que creuser encore plus le fossé entre les
colonisateurs et la population autochtone, et dénoncer tous les projets
de pacification, de normalisation des relations, ainsi que tous les
projets « mixtes » concoctés par les impérialismes, notamment français.
Le sang des martyrs rappelle que la lutte armée contre le colonisateur
reste la meilleure alternative pour au moins stopper la barbarie
coloniale.
Al-Quds occupée : résistance palestinienne
La journée du dimanche 27 juillet a été marquée par une résistance
généralisée dans la mosquée al-Aqsa, contre sa profanation par les
sionistes. Pendant toute la journée, les fidèles ont affronté colons et
forces armées sionistes, qui ont utilisé des balles incendiaires pour
réprimer les Palestiniens et instaurer de nouvelles règles dans la
mosquée. Seuls, les Maqdissis poursuivent leur résistance. Plusieurs
organisations palestiniennes (FPLP, Mouvement du Jihad islamique, Hamas,
Fateh) ont salué le courage et la détermination des Maqdissis,
notamment au cours de leur bataille à mains nues contre les sionistes.
Le mouvement du Jihad islamique a mis en cause le silence arabe et la
division interpalestinienne, responsables de la vague coloniale dans la
ville d’al-Quds : « la situation vécue dans al-Quds et al-Aqsa est la
conséquence des années d’impuissance et d’échec dans l’affrontement aux
plans sionistes… Les tentatives palestiniennes individuelles pour
protéger al-Aqsa ne sont plus suffisantes pour affronter la question la
plus grave des Arabes et musulmans ». Le mufti d’al-Quds, Mohammad
Hussein, qui se trouvait parmi les fidèles dans la mosquée, a mis en
garde les sionistes contre leurs provocations, affirmant que de tels
actes ne peuvent qu’embraser la ville et la région dans son ensemble
tout en appelant les Maqdissis à multiplier leur présence dans la
mosquée. Le mouvement Fateh a salué les fidèles et leur résistance aux
profanateurs. Le mouvement Hamas a déclaré que les forces de la
résistance palestinienne savent comment riposter à de tels actes,
dénonçant en même temps la collaboration sécuritaire entre l’Autorité
palestinienne et l’occupant. Abu Ubayda, porte-parole des Brigades
d’al-Qassam, branche militaire du Hamas, a déclaré que l’ennemi ne
comprend que le langage de la force, ajoutant : « al-Aqsa est une ligne
rouge, et le profaner ne passera pas ainsi ».
350.000 Palestiniens ont célébré dans la mosquée al-Aqsa « Laylat
al-Qadr » cette année, alors que l’occupant avait interdit l’année
dernière cette célébration très importante du mois de Ramadan. Les
restrictions des autorités sionistes ont empêché de nombreux
Palestiniens à se rendre dans al-Quds et la mosquée al-Aqsa pour cette
célébration.
Sheikh Khodr Adnane, sitôt libéré de prison, grâce à la lutte menée
pendant 56 jours de grève de la faim, s’est rendu à al-Quds pour se
diriger vers la mosquée al-Aqsa pour « Laylat al-Qdr ». Il a été
aussitôt arrêté et détenu pendant la nuit. Mais il avait réussi
auparavant à se rendre dans al-Issawiya et visiter la famille de Samer
et Shirine Issawi, dont les enfants sont tous détenus.
Des affrontements ont eu lieu le 16 juillet à Abu Diss, après les
incursions de l’occupant et l’arrestation du jeune Salame Arafat
Hadidoun (20 ans). Les affrontements se sont étendus jusqu’à
al-Izariyyeh.
La police sioniste a annoncé le 17 juillet qu’un colon a été poignardé
dans « Neve Yacoub » mais qu’il s’en est sorti, avec des blessures.
Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
La colonisation s’étend autour de la colonie sioniste « Beit Orot »,
située dans le quartier Sawwane, à l’est d’al-Quds. Selon Khodr Abu
Sbaytan, les colons se sont emparés il y a plus de trente ans d’un
ancien bâtiment qui faisait office de couvent et des terres autour, qui
appartiennent à la famille Sbaytan,. Depuis les colons y ont bâti des
logements et ont posé des caméras et un poste de police. Mais ce terrain
était prévu pour y construire une école. A présent, le gouvernement
sioniste a approuvé un plan de construction de 40 logements coloniaux.
Depuis leur installation dans ce quartier, les colons et les forces
armées sionistes lancent régulièrement des attaques contre la population
palestinienne.
Un rapport du « International Crisis Group » du mois de juin 2015, sur
la ville occupée d’al-Quds apporte son soutien à la version sioniste
concernant la ville sainte. Sous prétexte de neutralité, le rapport ne
mentionne pas une fois que la ville est occupée, et traite les
événements qui s’y déroulent comme s’il s’agissait de « forces de
l’ordre » envers « leurs citoyens » et non pas comme des occupants
envers une population occupée. Non seulement le rapport ne prend pas en
compte les résolutions internationales concernant au moins la partie Est
de la ville, mais il utilise les termes et la logique sioniste pour
décrire la mosquée al-Aqsa et les lieux saints, ayant intégré la version
mensongère et falsifiée sioniste de l’histoire.
Le mardi 28 juillet, les bulldozers de l’occupation détruisent des
magasins dans le quartier Ayn Lawze, à Selwan, au sud de la mosquée
al-Aqsa, sous prétexte qu’ils n’ont pas reçu d’autorisation de
construire. Ces magasins appartiennent à la famille al-Absi, qui vit à
l’étage au-dessus.
La municipalité de l’occupation a l’intention de réaliser un projet
colonial sur un cimetière musulman datant de la période mamelouke
(pré-ottoman). Le cimetière Zaytoun al-Malek est une extension du
cimetière historique de Ma’manullah. Selon la presse sioniste, le plan
colonial consiste à construire 192 unités de logements et un hôtel ainsi
qu’un centre commercial sur le cimetière.
L’occupant a décidé de confisquer 25 dunums de She’fat au profit d’un
projet colonial et 30 dunums de Issawiya au profit de la colonie «
Tallat al-Faransiya ». Par ailleurs, des ordres d’expulsion ont été
remis aux habitants de l’agglomération Abu Nawwar des Bédouins Jahhalin
le 8 juillet dernier. Le projet de l’occupation consiste à regrouper
tous les Bédouins dans la zone située à l’est d’Abu Diss, zone
inhabitable située près d’une déchetterie.
Une responsable du ministère sioniste des affaires étrangères aurait
envoyé, selon la presse sioniste, un courrier aux fonctionnaires du
ministère leur demandant de mettre la vieille ville et la mosquée
al-Aqsa dans le programme des visites à effectuer par les diplomates
étrangers qui se rendent dans l’état sioniste.
Al-Quds occupée : répression
12 Palestiniens maqdissis, dont 7 enfants, ont perdu un œil, depuis un
an, ayant été touchés par des balles « spongieuses » noires utilisées
par l’armée d’occupation. La plus jeune victime est un enfant de 6 ans.
La dernière victime est un homme âgé de 55 ans, Nafez Dumayri, de Ras
al-Khamis, dans al-Quds.
Le tribunal sioniste dans al-Quds a condamné le 8 juillet le prisonnier
maqdissi Mohammad Khways, 19 ans, à 13 mois de prison, et Anas Ahmad
Ubayd, 22 ans, à 5 mois de prison. Le 12 juillet, Mohammad Salayma, 22
ans, a été condamné à 25 ans de prison, accusé d’avoir écrasé 5 colons
il y a quelques mois.
Le tribunal de l’occupation a prolongé la détention de Akram Sharfa,
sous le prétexte d’un dossier secret l’incriminant. Le Maqdissi Anouar
Jamjoum (33 ans) de Issawiya a été condamné à 17 mois de prison, accusé
d’avoir affronté les colons dans la mosquée al-Aqsa.
Des dizaines de Maqdissis ont été arrêtés au cours de ce mois, parmi
eux, Sulayman Qara’in, 17 ans, dans Ras al-Amoud, Ahmad Ghoul, 17 ans,
Fathi Nasser, 18 ans, Nour Zaghal, 17 ans. Sanaa Rajabi a été arrêtée
dans la mosquée al-Aqsa, pour avoir protesté contre la profanation des
colons et Mohammad Bayoumi a été arrêté à Bab Hatta.
Le 13 juillet, l’occupant a arrêté Taysseer Hijazi, 17 ans, et Mohammad
Tufaha, 16 ans, dans la vieille ville, et 3 jeunes dans al-Issawiya :
Firas Mahmoud (17 ans), Abdel Razek Mustafa (15 ans) et Imad Mahmoud Abu
Sbaytan (16 ans).
L’occupant installe des caméras de surveillance dans plusieurs endroits
de la ville occupée d’al-Quds, pour maîtriser la situation, et notamment
dans la mosquée al-Aqsa. Les anciennes caméras installées autour de la
mosquée ont été remplacées par des caméras high-tech mobiles à laser,
pour la nuit. L’institution des Awqaf a protesté et empêché d’installer
ces caméras à l’intérieur de l’esplanade de la mosquée, mais la police
de l’occupation a réussi, par la force des armes, à en installer une
près du poste de police, sur le Dôme des Rochers.
Les forces sionistes ont lancé une vague de répression le dimanche 27
juillet pour empêcher les Palestiniens de se rendre à la mosquée al-Aqsa
et la protéger contre les incursions profanatrices de la mosquée par
les colons. Des dizaines de fidèles ont été blessés et plusieurs d’entre
eux ont été arrêtés.
Al-Quds occupée : les lieux saints
Juste après la fin du mois de Ramadan, les autorités sionistes
autorisent les colons à profaner la mosquée al-Aqsa, en y pénétrant par
plusieurs portes. L’attaque sioniste a culminé le dimanche 27 juillet
qui a vu plusieurs centaines de colons déferler dans la mosquée, sous la
protection des forces armées de l’occupation. Les fidèles musulmans qui
avaient passé la nuit dans la mosquée dans l’attente des profanateurs
ont été sauvagement tabassés par les sionistes et expulsés.
Le cimetière historique musulman de Ma’manullah est la cible d’une
nouvelle destruction et judaïsation. D’une superficie de 200 dunums, le
cimetière est l’un des plus grands en Palestine. Après les vagues de
destruction, il n’en reste à présent que 10 dunums. Parce que le
cimetière est situé dans la partie ouest de la ville, l’occupant agit
comme s’il s’agissait d’un lieu qui lui appartiendrait, alors qu’il fait
partie du waqf musulman, ainsi que tous les lieux saints situés dans la
partie de la Palestine occupée en 1948.
L’association estudiantine fasciste Im Tirzu a organisé un sondage
d’opinion auprès des étudiants sionistes pour prouver que 63% d’entre
eux souhaitent instaurer une « souveraineté israélienne » sur la mosquée
al-Aqsa.
L’Union des « institutions du temple » a appelé à une manifestation de
protestation le 14 juillet pour protester contre la fermeture temporaire
de Bab al-Maghariba, donnant sur la mosquée al-Aqsa, mesure prise par
les autorités sionistes au cours du mois béni de Ramadan, afin d’éviter
les heurts entre les fidèles et les sionistes.
Le centre Qpress a signalé que l’occupant a transformé les abords de la
mosquée al-Aqsa, du côté ouest, en une salle d’activités pour les juifs.
Cette zone est située au bas de « Hammam al-‘Ayn » et Bab al-Mutahhara,
où se trouvent des vestiges musulmans de toutes les époques). Les
excavations sionistes durent depuis 2002 dans cette zone, l’occupant
voulant construire des salles au-dessus et au-dessous du sol pour
présenter une histoire falsifiée de la ville.
Al-Quds occupée : la bataille de la libération d’al-Quds en 1938
Le commandant de la révolution Aref Abdel Razeq décide en 1938 de
libérer la ville d’al-Quds de la présence britannique, après avoir
libéré d’autres villes et régions palestiniennes. Les révolutionnaires
n’ont pas tenu compte de la féroce répression lancée par l’occupant
britannique (pendaisons, démolition des maisons), au contraire, ils ont
multiplié leurs efforts pour expulser les forces britanniques hors des
villes, ce qui fut réalisé pendant des semaines.
Les révolutionnaires ont commencé de l’intérieur de la ville, attaquant
les hommes des renseignements. Plusieurs d’entre eux furent assssinés.
Les révolutionnaires sont parvenus, en quelques jours (13 – 20 septembre
1938), à nettoyer la vieille ville de toute présence britannique, en
attaquant toute force essayant d’y entrer. Sous la direction de Aref
Abdel Razeq, les révolutionnaires de l’intérieur ont coordonné leurs
efforts avec ceux de l’extérieur de la ville, en founissant tous les
renseignements nécessaires pour une attaque à partir de l’extérieur.
Parmi les révolutionnaires de l’intérieur, ont figuré Bahgat Abu
Gharbiyyé, Fawzi et Shaqib al-Qutb.
Les révolutionnaires sont parvenus à libérer la ville pendant plus de
trois jours, maîtrisant tous les postes de police, abandonnés par les
Britanniques et leurs subordonnés. Les révolutionnaires se sont emparés
des armes qui s’y trouvaient. Au cours de ces trois jours, les drapeaux
palestiniens ont flotté dans la ville et ses murs, au-dessus des postes
de police et des minarets. Seul le poste de police d’al-Qishali, situé
dans Bab al-Khalil, est demeuré entre les mains des britanniques.
Bahgat Abu Gharbiyyé raconte comment les Britanniques sont parvenus
ensuite à réoccuper la ville, d’abord en bombardant les divers quartiers
au canon, puis en lançant des bombes et tirant à la mitraillette en
survolant la ville, ce qui a permis aux forces britanniques de réoccuper
certaines rues. Le 18 septembre, l’aviation a balancé des tracts
menaçant la population, mais les révolutionnaires ont refusé de se
rendre, alors que les morts et blessés se comptaient par dizaines,
abandonnés dans les rues. Les britanniques ont réoccupé la ville par la
ruse, après avoir annoncé la fin des batailles. La population est sortie
dans les rues, et les forces britanniques s’y sont mêlées pour éviter
d’être visées par les révolutionnaires. La répression s’est alors
abattue, et le révolutionnaire Shakib al-Qutb fut arrêté et sauvagement
torturé dans la prison de Akka, puis d’al-Mazraa. (à partir d’un article
paru dans Hawliyyat Maqdissiya, 2013).
VI – Al-Quds occupée : solidarité
Plusieurs partis et associations politiques en Jordanie ont appelé à un «
vendredi de la colère » en soutien aux lieux saints d’al-Quds, et
notamment la mosquée al-Aqsa, contre la profanation systématique menée
par les sionistes. De son côté, l’institution d’al-Azhar a condamné la
profanation de la mosquée le 27 juillet dernier et appelé à
l’intervention de la « communauté internationale » pour protéger la
mosquée et tous les lieux saints. Le parlement du Koweit a également
protesté contre la profanation de la mosquée et la répression sioniste.
Le ministère des affaires étrangères de la Turquie a dénoncé la
profanation de la mosquée al-Aqsa appelant l’Etat de l’occupation «
Israël » à mettre fin à « ses agissements illégaux ».
("Baladi", Juillet 2015)
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