Un accord en vue d'une sortie de crise au Yémen entre le pouvoir et la
rébellion chiite est sur le point d'être conclu après un mois de
tensions qui ont paralysé la capitale Sanaa.
"Un règlement est en cours de finalisation sous la supervision de
l'émissaire de l'ONU au Yémen", Jamal Benomar, arrivé jeudi à Sanaa, a
déclaré une source proche de la présidence.
"Les contacts se poursuivent, mais il n'y a pas d'accord formel jusqu'à présent", a-t-il ajouté.
D'autres sources politiques à Sanaa ont indiqué espérer une conclusion
rapide de cet accord avec la rébellion chiite, dont les partisans, en
partie armés, paralysent depuis plus de trois semaines la capitale pour
réclamer l'éviction du gouvernement accusé de corruption.
"Il y a des propositions pour un règlement, qui sont toujours à
l'étude", a précisé un porte-parole de la rébellion, Ali al-Guhoum.
Les négociations portent sur la nomination, sous 48 heures, d'un nouveau
Premier ministre et une nouvelle baisse des prix du carburant, deux
demandes des opposants.
Le pouvoir réclame le démantèlement des campements rebelles installés
depuis le 18 août dans et autour de la capitale Sanaa. Des militants
armés occupent les principaux axes routiers reliant Sanaa au reste des
régions du pays.
La
rébellion chiite d'Ansaruallah, qui accuse l'actuel gouvernement de
corruption, a intensifié ces dernières semaines son mouvement de
protestation, notamment par des manifestations de masse.
Des affrontements avec les forces de sécurité ont fait au moins neuf
morts depuis dimanche, selon la rébellion. Un ambulancier a également
été tué dans les violences du week-end dernier, d'après les autorités.
En vertu de l'accord en discussion, les autorités ont accepté, selon la
source proche de la présidence, de revoir à la baisse les prix du
carburant, pour la deuxième fois depuis le 2 septembre.
L'annonce d'une augmentation de l'essence et du diesel fin juillet avait
été accueillie avec mécontentement par la population, un sentiment vite
récupéré par la rébellion chiite d'Ansaruallah pour lancer son
mouvement de contestation.
En faisant une nouvelle concession, la hausse des prix est révisée à la
baisse de plus de 50%, selon la source proche de la présidence.
La
prudence est cependant de mise à Sanaa. Le président Abd Rabbo Mansour
Hadi avait en effet déjà fait début septembre des propositions, incluant
la nomination d'un nouveau Premier ministre, que les rebelles avaient
rejetées, en maintenant leur bras de fer avec le pouvoir.
La perspective d'un accord intervient alors que la tension était montée
d'un cran cette semaine, notamment à Sanaa où les rebelles avaient tenté
mardi de prendre d'assaut le siège du gouvernement.
Un important chef militaire de la rébellion, Abou Malek Youssef
al-Fishi, et trois commandants rebelles ont été tués mercredi dans de
violents affrontements avec l'armée dans la province voisine d'Al-Jawf
(nord-est), selon des sources proches d'Ansaruallah et tribales.
Ces affrontements se sont produits dans la région d'Al-Ghayl,
frontalière de l'Arabie saoudite, où des accrochages opposent depuis des
semaines les rebelles à l'armée, soutenue par des tribus loyales au
parti islamiste Al-Islah (sunnite), selon les mêmes sources.
Les rebelles d'Ansaruallah, dits houthis, sont soupçonnés de vouloir
élargir leur zone d'influence dans le futur État fédéral qui doit
compter six provinces. Les chiites sont majoritaires dans le nord, alors
qu'à l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire