jeudi 11 septembre 2014

Yémen: accord en vue pour sortir de la crise politique

Un accord en vue d'une sortie de crise au Yémen entre le pouvoir et la rébellion chiite est sur le point d'être conclu après un mois de tensions qui ont paralysé la capitale Sanaa.
"Un règlement est en cours de finalisation sous la supervision de l'émissaire de l'ONU au Yémen", Jamal Benomar, arrivé jeudi à Sanaa, a déclaré une source proche de la présidence.
"Les contacts se poursuivent, mais il n'y a pas d'accord formel jusqu'à présent", a-t-il ajouté.
D'autres sources politiques à Sanaa ont indiqué espérer une conclusion rapide de cet accord avec la rébellion chiite, dont les partisans, en partie armés, paralysent depuis plus de trois semaines la capitale pour réclamer l'éviction du gouvernement accusé de corruption.
"Il y a des propositions pour un règlement, qui sont toujours à l'étude", a précisé un porte-parole de la rébellion, Ali al-Guhoum.
Les négociations portent sur la nomination, sous 48 heures, d'un nouveau Premier ministre et une nouvelle baisse des prix du carburant, deux demandes des opposants.
Le pouvoir réclame le démantèlement des campements rebelles installés depuis le 18 août dans et autour de la capitale Sanaa. Des militants armés occupent les principaux axes routiers reliant Sanaa au reste des régions du pays.
La rébellion chiite d'Ansaruallah, qui accuse l'actuel gouvernement de corruption, a intensifié ces dernières semaines son mouvement de protestation, notamment par des manifestations de masse.
Des affrontements avec les forces de sécurité ont fait au moins neuf morts depuis dimanche, selon la rébellion. Un ambulancier a également été tué dans les violences du week-end dernier, d'après les autorités.
En vertu de l'accord en discussion, les autorités ont accepté, selon la source proche de la présidence, de revoir à la baisse les prix du carburant, pour la deuxième fois depuis le 2 septembre.
L'annonce d'une augmentation de l'essence et du diesel fin juillet avait été accueillie avec mécontentement par la population, un sentiment vite récupéré par la rébellion chiite d'Ansaruallah pour lancer son mouvement de contestation.
En faisant une nouvelle concession, la hausse des prix est révisée à la baisse de plus de 50%, selon la source proche de la présidence.
La prudence est cependant de mise à Sanaa. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi avait en effet déjà fait début septembre des propositions, incluant la nomination d'un nouveau Premier ministre, que les rebelles avaient rejetées, en maintenant leur bras de fer avec le pouvoir.
La perspective d'un accord intervient alors que la tension était montée d'un cran cette semaine, notamment à Sanaa où les rebelles avaient tenté mardi de prendre d'assaut le siège du gouvernement.
Un important chef militaire de la rébellion, Abou Malek Youssef al-Fishi, et trois commandants rebelles ont été tués mercredi dans de violents affrontements avec l'armée dans la province voisine d'Al-Jawf (nord-est), selon des sources proches d'Ansaruallah et tribales.
Ces affrontements se sont produits dans la région d'Al-Ghayl, frontalière de l'Arabie saoudite, où des accrochages opposent depuis des semaines les rebelles à l'armée, soutenue par des tribus loyales au parti islamiste Al-Islah (sunnite), selon les mêmes sources.
Les rebelles d'Ansaruallah, dits houthis, sont soupçonnés de vouloir élargir leur zone d'influence dans le futur État fédéral qui doit compter six provinces. Les chiites sont majoritaires dans le nord, alors qu'à l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants.

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