Le plan du président américain Barack Obama pour armer les rebelles
syriens a reçu un premier feu vert au Congrès américain mercredi, alors
qu'en Irak l'armée épaulée par des raids aériens américains a combattu
l'organisation Etat islamique (EI) près de Bagdad.
La Chambre des représentants dominée par les républicains a approuvé en
un temps record un plan d'équipement et d'entraînement de groupes
rebelles syriens modérés, destinés à conduire l'offensive terrestre
contre l'EI en Syrie. Ce plan, premier volet de la stratégie présentée
par Barack Obama la semaine dernière, devait être adopté définitivement
par le Sénat d'ici vendredi.
Le Congrès s'apprête donc à autoriser Barack Obama à lancer un ambitieux
plan d'aide aux rebelles syriens, près de quatre mois après que le
président a promis de soutenir significativement l'opposition syrienne,
dans un discours à l'académie militaire de West Point.
Mais le président américain, qui s'est rendu mercredi au quartier
général du Commandement central pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale
(Centcom), basé à Tampa, en Floride (sud-est des Etats-Unis), a répété
qu'il n'enverrait pas de soldats américains au combat.
Le
président iranien Hassan Rohani, dans un entretien à la chaîne
américaine NBC, a toutefois semblé douter de la possibilité que les
Etats-Unis puissent vaincre l'organisation EI sans combattants au sol.
"Est-ce vraiment possible de combattre le terrorisme sans épreuve, sans
sacrifice ?", a-t-il lancé. "Dans tous les conflits régionaux et
internationaux, ceux qui gagnent sont ceux qui sont prêts à se
sacrifier".
Sur le terrain, des troupes d'élite irakiennes ont combattu mercredi
pour la deuxième journée les jihadistes à moins de 50 km de Bagdad, dans
le secteur de Fadhiliya.
Des avions de chasse américains ont frappé trois cibles de l'EI au sud
de la capitale irakienne, tuant au moins quatre jihadistes, selon
l'armée et des chefs tribaux.
Les soldats irakiens "ont combattu jusqu'au milieu de la nuit mais ne
sont pas parvenus à y pénétrer", a indiqué un chef de la tribu des
Janabi, en précisant qu'ils faisaient partie de la "Golden Brigade",
réputée pour être la meilleure force du pays.
Plus
loin de la capitale, sept personnes sont mortes et un pont stratégique a
été détruit mercredi dans un attentat suicide à la voiture piégée à
Ramadi, chef-lieu de la province occidentale d'Al-Anbar, où l'armée
irakienne affronte l'EI.
Ce pont, le quatrième à être détruit par une attaque à Ramadi, était "le
dernier que les civils pouvaient emprunter" pour traverser l'Euphrate, a
indiqué un colonel de la police.
Mais un peu plus de deux ans et demi après le retrait des derniers
soldats américains d'Irak, M. Obama a martelé que "les forces
américaines qui ont été déployées en Irak n'ont pas et n'auront pas de
mission de combat".
"Ce n'est pas la guerre du Golfe de 1991. Ce n'est pas la guerre d'Irak
de 2003", a renchéri le secrétaire d'Etat John Kerry lors d'une audition
au Sénat, où des militants pacifistes ont brandi dans la salle des
pancartes affirmant que "davantage d'invasion ne protégerait pas notre
pays". "Il n'y a pas d'invasion. L'invasion c'est celle du groupe EI en
Irak", a rétorqué le chef de la diplomatie.
Il a ainsi tâché de clarifier les propos du général Martin Dempsey, plus
haut gradé américain, qui avait suggéré la veille que des conseillers
militaires pourraient être envoyés au combat.
Les responsables américains ont par ailleurs affiché leur détermination à
viser les "sanctuaires" de l'EI en Syrie, ainsi que "ses centres de
commandement, ses capacités logistiques et ses infrastructures".
En Syrie, des raids de l'aviation militaire ont fait au moins 50 morts
depuis deux jours à Talbissé (centre), une localité rebelle assiégée
depuis deux ans, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme
(OSDH).
Barack Obama a aussi confirmé mercredi que l'Arabie saoudite avait
accepté d'accueillir des troupes de l'opposition syrienne pour les
entraîner et les équiper.
L'Australie et le Canada vont en outre envoyer en Irak des conseillers
militaires, tandis que des parachutistes allemands vont entraîner des
forces kurdes, a-t-il ajouté.
Le Conseil des oulémas, la plus haute autorité religieuse en Arabie
saoudite, a mis en garde mercredi les Saoudiens qui rallient des groupes
jihadistes car "il est interdit (en vertu de la charia) d'aller
combattre dans les zones de conflit".
A cet égard, le directeur général du FBI, James Comey, a rapporté
mercredi que le soutien à l'organisation EI et le nombre de ses
combattants avaient progressé depuis le début des frappes américaines en
Irak, motivés par l'intense propagande de l'EI sur internet.
Les
députés français ont approuvé mardi une interdiction administrative de
sortie du territoire visant les candidats au jihad en Syrie et en Irak.
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