Même s'il garde le goût des projets grandioses, le marché de
l'immobilier se stabilise à Dubaï, où les professionnels assurent avoir
retenu les leçons de l'éclatement de la bulle durant la crise mondiale
de 2009.
Au salon spécialisé Cityscape, qui s'est ouvert dimanche, les promoteurs
présentent les maquettes de leurs derniers projets, dont le "Mall of
the World", une cité commerciale aux rues à température contrôlée et
dotée d'un parc à thème, d'hôtels et d'un théâtre.
Sont également exposées des maquettes de maisons à des prix de plus de 25 millions de dollars l'unité.
De tels prix témoignent de la richesse de la capitale de l'émirat de Dubaï et ville la plus peuplée des Emirats arabes unis.
Porté par des programmes parmi les plus gigantesques au monde,
l'immobilier y a d'abord connu une progression impressionnante, qu'a
notamment dopée son ouverture en 2002 aux investissements étrangers.
Mais en 2009, avec la crise financière, la valeur des unités
immobilières a été brutalement divisée par deux par rapport au pic de
2008.
Une reprise de la demande a ensuite fait de nouveau monter les prix et
les loyers à un rythme effréné, faisant craindre une nouvelle bulle
immobilière.
Les prix de vente ont ainsi bondi de 56% et les loyers de 41% depuis
août 2012, indique Dana Salbak, analyste chez Jones Lang LaSalle (JLL).
"Nous avons pris conscience qu'une telle évolution était insoutenable",
précise-t-elle en marge du salon annuel de l'immobilier, se félicitant
d'"une stabilisation" des prix de vente et des loyers dans le secteur
résidentiel au cours du troisième trimestre de 2014.
"Nous assistons à une stabilisation du marché résidentiel à un niveau sain et durable qui nous réjouit", ajoute-t-elle.
Selon une étude de JLL, la hausse des prix à la vente et des loyers au
troisième trimestre n'a été que de 2% et de 1% respectivement.
Knight Frank, une agence de conseil en immobilier, confirme que les prix
et les loyers sont orientés à la baisse. "La hausse s'est tassée",
note-t-elle dans son dernier rapport.
Elle souligne que la décision du gouvernement de doubler les taxes sur
les ventes et de placer le financement hypothécaire sous le contrôle de
la Banque centrale, une mesure introduite au dernier trimestre de 2013,
étaient à l'origine du ralentissement.
"Le gouvernement a joué un rôle majeur dans la lutte contre la spéculation", a déclaré Dana Salbak.
Dans la période d'avant la crise, les promoteurs de Dubaï avaient lancé
des projets grandioses, transformant les étendues de désert de l'émirat
en jungle urbaine hérissée de gratte-ciels aux lignes audacieuses.
L'appétit
des investisseurs combiné aux liquidités de l'époque avaient permis de
lancer des dizaines de projets en même temps, souvent vendu sur plan.
L'éclatement de la bulle a entraîné l'annulation ou le report de nombreux projets.
Les promoteurs ont appris la leçon, estime Mme Salbak, qui note que les
nouveaux projets sont plus étalés et les ventes sur plan évités.
Mohammed al-Habbai, responsable du Dubai Properties Group, qui a exécuté
des projets d'envergure, évoque un changement d'attitude chez les
promoteurs et une meilleure gouvernance du secteur.
Il note toutefois qu'il y a toujours "une énorme demande pour l'immobilier de Dubaï", provenant des cinq continents.
Les Indiens sont en tête de la liste des investisseurs étrangers, ayant
injecté 10,2 milliards de dirhams (2,8 milliards de dollars) dans le
secteur au premier semestre de 2014, selon Knight Frank.
Ils arrivent juste derrière les ressortissants des Émirats arabes unis
qui ont acheté pour 12,6 milliards de dirhams durant la même période.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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