Les Etats-Unis et leurs alliés arabes ont étendu leurs frappes aux
installations pétrolières contrôlées par le groupe Etat islamique (UE)
en Syrie, tandis que la France bombardait en Irak au lendemain de la
décapitation d'un otage.
Pour la première fois depuis le début des frappes de la coalition
internationale en Syrie mardi, des avions de combat des Etats-Unis,
d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis ont frappé dans la nuit 12
raffineries contrôlées par l'EI dans l'est du pays.
Ces installations pétrolières produisent entre 300 et 500 barils de
pétrole par jour et apportent environ deux millions de dollars par jour
en revenus à l'organisation sunnite extrémiste, selon le Pentagone.
L'objectif de la coalition est ainsi d'assécher la source principale de
financement des jihadistes, qui vendent le pétrole en contrebande à des
intermédiaires des pays voisins.
Fait
notable, dix des seize avions ayant participé aux frappes venaient des
pays arabes engagés dans la coalition, a tenu à faire savoir le
Pentagone.
Des raids ont été également menés en Irak, notamment par l'aviation
française, qui a frappé pour la seconde fois depuis que la France a
rejoint le 18 septembre la campagne aérienne américaine dans ce pays.
L'action française a illustré la détermination de Paris après le choc
provoqué par la décapitation d'Hervé Gourdel, l'otage français enlevé
dimanche en Algérie par le groupe Jund al-Khilafa ("Les soldats du
califat"), lié à l'EI.
En outre, elle "intensifiera son soutien aux forces de l'opposition
syrienne qui combattent les groupes jihadistes", a annoncé le
gouvernement.
En
Algérie, le gouvernement a mobilisé 3.000 militaires pour tenter de
retrouver le corps d'Hervé Gourdel, un guide de montagne de 55 ans, et
de "neutraliser les assassins".
La mise en scène de la décapitation de l'otage français est similaire à
celle récemment utilisée par l'EI pour l'exécution de deux journalistes
américains et d'un humanitaire britannique enlevés en Syrie.
Les frappes de la coalition en Syrie ont tué 129 jihadistes étrangers et
12 autres syriens depuis mardi, selon un décompte effectué par
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). 84 des étrangers,
originaires de pays européens ou arabes notamment, étaient affiliés à
l'EI tandis que 57 l'étaient au Front al-Nosra (branche syrienne
d'Al-Qaïda) dans les régions du nord et de l'est syrien qui échappent au
contrôle du régime.
Selon les renseignements américains, plus de 15.000 combattants
étrangers venus de plus de 80 pays ont rejoint ces groupes en Irak et en
Syrie ces dernières années.
La menace jihadiste a continué à dominer les débats à l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
Le
président iranien Hassan Rohani y a dénoncé "la stratégie erronée" des
pays occidentaux au Moyen-Orient, notamment en Syrie où Téhéran est le
principal soutien du régime de Bashar al-Assad.
"Les agressions militaires contre l'Afghanistan et l'Irak et les
ingérences inappropriées en Syrie sont de clairs exemples de cette
approche stratégique erronée au Moyen-Orient", a dénoncé M. Rohani.
Plusieurs
pays européens ont annoncé une plus grande participation à la
coalition, comme les Pays-Bas et la Belgique qui ont mis des avions de
combats F-16 à sa disposition.
Le Premier ministre britannique David Cameron a convoqué les députés en
session extraordinaire vendredi pour voter sur une participation aux
raids en Irak.
Il les a appelés à ne pas être "pétrifiés de peur" à l'idée de commettre
les mêmes erreurs qu'en 2003 lorsqu'ils avaient approuvé l'engagement
dans la guerre en Irak, toujours très controversé onze ans plus tard.
S'exprimant mercredi à l'ONU, le président américain Barack Obama avait
appelé "le monde à se joindre" au combat contre les "tueurs" de l'EI.
Sur le terrain, les forces irakiennes continuent de combattre les
jihadistes sur plusieurs fronts, notamment dans la province occidentale
d'Al-Anbar. L'EI a fait exploser un sanctuaire musulman et piégé une
église millénaire à Tikrit, une ville qu'ils contrôlent dans le nord du
pays.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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