Un kamikaze à bord d'une moto s'est fait exploser samedi près d'un
barrage du Hezbollah dans l'est du Liban, tuant des combattants du parti
chiite libanais, selon un responsable des services de sécurité.
Cet attentat est survenu quelques heures après l'annonce par le
gouvernement libanais de l'exécution d'un troisième soldat libanais
otage depuis août de jihadistes qui combattent le régime en Syrie.
"Un kamikaze à bord d'une moto s'est fait exploser près d'un barrage du
Hezbollah dans les environs de la localité de Khraybé", dans la Békaa,
région frontalière de la Syrie, a précisé à l'AFP le responsable de la
sécurité.
"Les combattants du Hezbollah qui tenaient le poste ont été tués",
a-t-il ajouté sans être en mesure d'en confirmer le nombre. D'autres
combattants qui se trouvaient près du barrage ont été blessés.
L'Agence nationale d'information (ANI) a fait état de son côté de trois
morts dans l'attentat contre le barrage du Hezbollah, sans dire qu'il
s'agissait de combattants.
L'attentat intervient dans un climat de fortes tensions dans la région
de la Békaa après l'annonce de l'exécution d'un soldat libanais aux
mains de jihadistes.
Le Front Al-Nosra a revendiqué cette exécution en affirmant que l'armée
libanaise était "devenue une marionnette aux mains" du Hezbollah, bête
noire des jihadistes et des rebelles syriens en raison de son soutien
militaire au régime de Damas.
Les jihadistes de confession sunnite réclament le retrait des
combattants du Hezbollah de Syrie et accuse l'armée libanaise d'être
sous la coupe du parti chiite. Ils demandent aussi un échange avec des
prisonniers islamistes détenus au Liban, ce que Beyrouth refuse.
Après cinq jours de combats début août à Aarsal (est du Liban), les
jihadistes se sont retranchés vers les environs montagneux de cette
région, frontaliers de la Syrie.
Mais des violences sporadiques se sont poursuivies et vendredi, deux
soldats libanais ont été tués dans une attaque contre leur patrouille
dans la région, poussant l'armée à mener des arrestations massives et à
reprendre ses bombardements sur les positions jihadistes.
Samedi, ces bombardements se sont intensifiés selon une source de
sécurité, le gouvernement soulignant la nécessité de "confronter les
forces extrémistes".
Au moins 11 membres d'Al-Nosra et des rebelles islamistes ont péri dans
les bombardements sur la région d'Aarsal, selon l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH).
Le 5 septembre, Al-Nosra a diffusé une nouvelle vidéo des neuf soldats
et policiers libanais en affirmant qu'ils pourraient "payer le prix" de
l'implication du Hezbollah dans le conflit syrien.
Ce conflit en Syrie a fortement déstabilisé le Liban voisin, qui
accueille plus d'un million de réfugiés et est divisé entre partisans et
détracteurs du régime syrien.
Les bastions du Hezbollah et des barrages de l'armée au Liban ont été
visés à plusieurs reprises par des attentats sanglants depuis 2013. Des
groupes ayant revendiqué ces attaques ont affirmé agir en représailles à
l'engagement militaire du Hezbollah en Syrie.
(21-09-2014)
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