mercredi 10 septembre 2014

Irak : Le secrétaire d'État américain s'est rendu à Bagdad pour apporter son soutien au gouvernement irakien.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a apporté son soutien mercredi à Bagdad au nouveau gouvernement irakien qui aura un rôle-clé dans la stratégie contre les djihadistes de l'État islamique (EI), qui sera révélée en soirée par le président Obama. Les efforts internationaux se sont accélérés pour contrer la menace grandissante posée par l'EI, qui multiplie les exactions dans les régions conquises en Irak et en Syrie et a décapité deux journalistes américains, le président français François Hollande se rendant vendredi en Irak avant d'organiser lundi à Paris une conférence sur l'Irak. John Kerry a lancé à Bagdad une tournée destinée à rallier des pays de la région à une coalition internationale que Washington met en place pour tenter d'éradiquer ce groupe extrémiste sunnite, après avoir apporté un soutien aérien et en armes pour freiner la progression de ses combattants dans le nord de l'Irak.
Durant sa visite, marquée par un double attentat qui a fait au moins douze morts, John Kerry a félicité le nouveau Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi pour son "engagement" à combattre l'EI et à entreprendre des réformes "nécessaires" pour impliquer toutes les communautés dans la prise de décisions. Haïdar al-Abadi a affirmé que son pays était "résolu à combattre ce cancer en Irak", affirmant que "la communauté internationale a la responsabilité de protéger l'Irak et la région tout entière" de "cette organisation terroriste". Le secrétaire d'État, qui effectue sa deuxième visite en Irak depuis le début de l'offensive djihadiste le 9 juin, devait évoquer les moyens d'accroître le soutien américain à l'Irak et le "rôle crucial" que doit jouer ce pays dans la construction de la coalition, selon un responsable américain.
Après Bagdad, John Kerry se rendra jeudi à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, pour rencontrer les chefs de la diplomatie des six monarchies arabes du Golfe afin de discuter des moyens d'éliminer à terme toute présence de l'EI dans la région. Des représentants d'Irak, de Jordanie, d'Égypte et de Turquie y seront présents. Pour John Kerry, il s'agit de mettre sur pied "la plus large coalition possible de partenaires (...) afin de faire face, d'affaiblir et au final de vaincre l'EI". Et "presque tous les pays ont un rôle à jouer pour éliminer le mal qu'il représente". Les États-Unis cherchent à élargir leur action militaire alors qu'ils mènent depuis le 8 août des frappes sur des positions de l'EI dans le Nord irakien qui a été déterminante dans la reprise par les forces fédérales et kurdes de certains secteurs après leur initiale déroute au début de l'offensive djihadiste.
Mais, après la décapitation des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et la menace d'exécuter un otage britannique, les États-Unis sont passés à la vitesse supérieure, notamment dans la foulée du sommet de l'Otan vendredi, où plusieurs pays ont jeté les bases d'une coalition anti-djihadistes. Après des hésitations qui lui avaient valu de nombreuses critiques, le président américain présentera mercredi soir (jeudi à 1 heure GMT) la stratégie des États-Unis pour "affaiblir et, à terme, détruire" l'EI, mais restera fidèle à son credo : pas de troupes américaines de combats au sol. Il ne fera pas d'annonces précises sur le calendrier, mais "il ne s'agit pas d'une opération à court terme", a dit la Maison-Blanche, alors que John Kerry a reconnu que ce combat "pourrait prendre un an, deux ans, trois ans".
Le principal point d'interrogation porte sur d'éventuels bombardements sur la Syrie, où les djihadistes sunnites ont profité de la guerre civile pour s'emparer de pans de territoire, déclarant fin juin un califat sur les régions conquises en Syrie et en Irak. Néanmoins, selon les quotidiens américains New York Times et Washington Post, Barack Obama s'apprête à autoriser des frappes aériennes en Syrie dans le cadre de sa stratégie. L'EI "ne respecte pas les frontières internationales. On ne peut pas leur laisser un refuge. (...) Le président va être très clair", a dit au Washington Post Michele Flournoy, ex-secrétaire adjointe à la Défense, qui était parmi des experts ayant rencontré Barack Obama lundi.
Né sous un autre nom en 2006 en Irak comme la branche irakienne d'al-Qaida, ce groupe a ensuite coupé les liens avec al-Qaida après son engagement en Syrie en 2013 et s'est taillé une réputation de groupe sanguinaire commettant exécutions, viols et persécutions. En Syrie, un important groupe rebelle islamiste, Ahrar al-Cham, a nommé une nouvelle direction, au lendemain d'un attentat non revendiqué ayant tué une cinquantaine de chefs politiques et militaires du groupe à Idleb (nord-ouest).

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