dimanche 2 mars 2014

Liban : « Nous assurons la protection des camps palestiniens et empêchons les infiltrations » (Abu Imad Rifa’î)

Entretien avec le représentant du mouvement du Jihad islamique au Liban, Abu Imad Rifa’î :

Au cours d’un entretien avec l’agence Quds Net, le représentant du mouvement du Jihad islamique au Liban, Abu Imad Rifa’î, a décrit la situation palestinienne actuelle comme étant très préoccupante, et qu’elle passait par une phase « extrêmement critique et dangereuse » à cause des pressions américaines exercées sur l’Autorité palestinienne pour arriver à un règlement conforme à l’intérêt « d’Israël ». Il a considéré que le point le plus critique est la division palestinienne, qui n’a pas encore été réglée et la préoccupation des Arabes par les crises internes. Il a mis en garde contre les tentatives d’enliser la situation palestinienne dans l’exil dans les conflits et les divisions de la région, pour détruire le fondement de la question palestinienne, la question des réfugiés.
A propos de la relation du mouvement avec le Hezbollah libanais, dans le cadre des conflits en cours, Rifa’î a déclaré : « la relation du Jihad islamique avec le Hezbollah est semblable au passé, elle n’a pas été influencée par les événements en cours, elle est toujours aussi solide et est basée sur le principe de la protection du projet de la résistance et du peuple palestinien, et notamment la question des réfugiés, pour contrer le projet sioniste ». Il a ajouté « nous sommes concernés par le renforcement de cette relation dans le contexte des tentatives visant à liquider la question palestinienne ». Répondant à la question sur l’attaque ciblée contre le mouvement à cause de sa relation avec l’Iran et le Hezbollah, Rifa’î a dit : « le mouvement du Jihad islamique est visé parce qu’il protège le projet de la résistance et parce qu’il représente l’avant-garde qui s’oppose au projet sioniste, et parce qu’il a rejeté tout compromis. Il a maintenu ses positions relatives à la libération de la terre spoliée, il refuse la politique des négociations et l’abandon des droits et des lieux saints, islamiques et chrétiens ».

La "maîtrise de soi"
Il a poursuivi : « L’entité israélienne cible le mouvement du Jihad islamique à cause de son rôle dans la lutte contre son projet dans la région », indiquant que le fait d’ajouter le nom de l’adjoint du secrétaire général du mouvement, Ziyad Nakhalé, sur la liste du « terrorisme international », par décision du secrétaire d’Etat américain, peut être lu comme une décision de cibler directement le mouvement.
A propos de la politique de la « maitrîse de soi » adoptée par le mouvement du Jihad et le Hamas, envers les violations « israéliennes » à Gaza, et si elle émanait de la crainte d’un affrontement prochain, Rifa’î a répondu : « Certes, le mouvement du Jihad et le Hamas et la résistance palestinienne ne craignent pas l’occupation, nous avons consacré nos vies pour affronter l’occupant et nous savons parfaitement que tout affrontement réclame des sacrifices. Toutes les menaces ne nous empêcheront pas de défendre notre cause sacrée, et nous sommes prêts à protéger notre peuple, quels que soient les sacrifices ».
Il a poursuivi, disant que des « estimations internes imposent l’ampleur de la riposte aux crimes sionistes, sans cependant enterrer le droit de riposte, et le moment de cette riposte doit être entre les mains de la résistance, c’est elle qui doit commencer et non l’occupation, il faut que la résistance à Gaza soit en mesure de prévoir les intentions sionistes, et la nature de la riposte doit être basée sur une stratégie claire et une estimation du terrain, politique et régional. »

Un scénario en cours
Le représentant du mouvement du Jihad islamique en Palestine au Liban a affirmé que « nous ne devons pas parler d’incapacité de la résistance, ni croire à un recul de la ligne de la résistance, la résistance est concernée par la protection du peuple palestinien. Et « je crois que nous devons étudier les conditions qui entourent la réalité palestinienne et la réalité de l’entité sioniste sur le terrain, pour élaborer une politique claire et riposter à l’agression ». Il a ajouté que la « riposte doit se réaliser à partir d’une étude précise du conflit, dans le cadre d’une situation arabe changeante. Nous avons besoin d’une stratégie basée sur une vision claire ». Il a cependant affirmé qu’il ne pensait pas à une « agression prochaine sur Gaza, à court terme, ni contre le mouvement du Jihad, mais nous ne rejetons pas l’idée qu’un scénario est en préparation pour Gaza, et cela est en lien avec la situation dans le monde arabe et probablement, avec les résultats des défis en cours. »

A propos du Hamas et de l’Iran
A la question à propos des relations entre le Hamas et le Hezbollah, qui a assisté à un certain recul sur la base de l’attitude envers le conflit en Syrie, Rifa’î a dit : « je ne vais pas parler au nom du Hamas, mais nous assistons à un retour au normal des relations entre le Hamas et la république islamique d’Iran, il y a des rencontres et des liaisons permanentes ». Il a ajouté que « les relations entre le Hamas et le Hezbollah sont également revenues à leur situation normale, après le différend à propos de la Syrie ». « Les relations ont été tièdes », a-t-il ajouté, « mais elles n’ont jamais été coupées, la liaison se poursuit entre les frères du Hamas et du Hezbollah, et les choses reviennent à leur cours presque naturel ».
Abu Imad Rifa’î a cependant affirmé que « nous, au mouvement du Jihad, nous sommes concernés par le fait que les meilleures relations entre le Hamas, le Hezbollah et l’Iran existent, car nous avons tous le même projet de résistance dans la confrontation avec l’entité sioniste occupante ».

Les camps palestiniens au Liban
Répondant à la question relative aux tentatives d’impliquer les réfugiés palestiniens dans le conflit entre les Libanais, après que fut dévoilée la présence de noms Palestiniens dans les événements vécus à Beyrouth récemment, Rifa’î a déclaré : « Certains palestiniens ont été impliqués dans une explosion qui a été dénoncée par tout le peuple palestinien à Beyrouth, le but ayant été d’impliquer les Palestiniens dans le conflit en cours, pour frapper le milieu protecteur du peuple palestinien, puis la résistance au Liban et la question des réfugiés. Le but est donc double ». Il a clarifié que « cette politique hypocrite vise à couper les liens entre le peuple palestinien et le peuple libanais, notamment les frères shi’ites, dans le but de détruire la résistance au Liban et la question des réfugiés. Ce projet est dangereux et menace toute la cause palestinienne. Mais il ne pourra réussir, car il y a, à tous les niveaux, une prise de conscience concernant ce qui se trame contre le peuple palestinien et le projet de résistance et de soutien aux Palestiniens. »
Il y a « une entente entre les forces palestiniennes et libanaises pour élaborer un plan de protection des camps palestiniens et empêcher leur infiltration, et renforcer les relations entre les deux peuples », ajoutant que « nous, en tant que forces palestiniennes au Liban, nous assurons le suivi de ces questions avec les comités et les cadres politiques dans les camps de réfugiés, pour consacrer la participation de tous et les mettre face à leurs responsabilités et protéger les jeunes palestiniens contre leur implication dans l’exécution d’agendas étrangers, qui détruisent le projet de résistance et les relations entre les peuple palestinien et libanais ».

(01-03-2014 - "Baladi")

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