La campagne électorale s’est officiellement ouverte dimanche en Algérie
en vue de la présidentielle du 17 avril qui ne présente qu’un faible
suspense, la victoire semblant promise à Abdelaziz Bouteflika, et qui ne
suscite pour l’heure aucune effervescence.
Pour l’occasion, le président au pouvoir depuis 15 ans n’a pas prévu de
grand rassemblement mais s’est contenté d’une lettre diffusée samedi
pour assurer que son âge - 77 ans - et sa santé fragile n’étaient pas
des obstacles à sa réélection.
Ses partisans continuent à le voir comme le garant de la stabilité et à
porter à son crédit la fin de la guerre civile qui a fait 200.000 morts
dans les années 1990.
Ses opposants estiment en revanche que la course est faussée par la
mainmise du Front de libération nationale (FLN), qui domine la vie
politique depuis l’indépendance en 1962, et se demandent comment
Abdelaziz Bouteflika pourra exercer un quatrième mandat alors qu’il ne
peut même pas mener campagne.
Depuis janvier et son retour de Paris où il a été hospitalisé pour une
attaque cérébrale, le chef d’Etat sortant ne s’est exprimé qu’une fois
en public, début mars, pour annoncer sa candidature.
Les partis d’opposition, notamment le Rassemblement pour la culture et
la démocratie (RCD) et les islamistes du Mouvement de la société pour la
paix (MSP), ont appelé au boycott du scrutin, mais leur voix n’a qu’une
faible portée.
Dimanche, quasiment aucune affiche de campagne n’était visible sur les
Murs des artères les plus fréquentées d’Alger, la capitale.
"Pour moi, ce sera Bouteflika", anticipe un Algérois de 29 ans, Abdel
Waheed. "Il a remis l’Algérie sur les rails et il a apporté la
réconciliation."
Mais beaucoup d’électeurs se montrent plus désabusés sur l’avenir du
pays, malgré les réformes constitutionnelles promises samedi par
Abdelaziz Bouteflika dans son courrier aux électeurs.
"Est-ce que ça change quelque chose ? Rien ne change de toute façon",
déplore Linda, une étudiante de 20 ans, interrogée sur son intention
d’aller voter ou non. "C’est toujours la même chose, il n’y a pas de
solution en Algérie."
Le journal El Watan, souvent critique à l’égard du président en
exercice, a publié dimanche un dessin sur lequel figure une affiche
électorale avec un trou en lieu et place du portrait de Bouteflika et un
électeur qui s’interroge : "Il y a quelqu’un ?"
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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