Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a mis en garde mercredi
contre un retard des élections du 30 avril et plaidé pour un amendement
de la loi électorale pour régler la crise née de la démission de la
commission électorale.
Les neuf membres de la Haute commission électorale irakienne
indépendante (IHEC), chargée d’organiser les élections, ont démissionné
mardi pour protester contre des ingérences politiques et judiciaires.
Selon une source diplomatique, il est peu probable que le Parlement
accepte la démission des membres de la commission électorale, mais Maliki a d’ores et déjà prévenu que leur démission pourrait retarder
les élections, dans son intervention télévisée hebdomadaire.
"Si la IHEC continue dans cette voie, cela signifie (...) que l’élection
sera retardée. Nous entrerons alors dans un tunnel dont nous pourrions
ne pas sortir", a-t-il averti.
Maliki a appelé la commission à retirer sa démission et exhorté le
Parlement à voter un amendement à la loi électorale "aussi vite que
possible".
Après la démission surprise de la IHEC, le président de la commission
Sarbat Rachid a déclaré qu’une révision de la loi électorale pourrait
résoudre la crise.
"S’il y a le moindre problème, il faut le résoudre par la législation", a
déclaré M. Rachid à l’AFP, après des entretiens avec des diplomates des
missions de l’ONU, de l’Union européenne et des Etats-Unis, ainsi
qu’avec le président du Parlement Ussama al-Nujaifi.
La commission électorale est particulièrement irritée par une clause de
cette loi qui stipule que les candidats doivent avoir "bonne
réputation".
S’appuyant sur cette clause, un comité de juges a invalidé plusieurs
candidatures, dont celles des opposants à Maliki comme l’ancien
ministre des Finances Rafa al-Essawi, sans qu’une procédure d’appel ne
soit possible.
Mais, interprétant différemment cette clause, le Parlement a lui donné
pour consigne à la commission de n’exclure que les candidats n’ayant pas
un casier judiciaire vierge.
Selon une source diplomatique, il est peu probable que le Parlement
accepte la démission des membres de la commission électorale, "parce que
le calendrier des élections est très important".
"Le problème de l’IHEC, c’est qu’il est pris en tenailles entre le
comité des juges et le Parlement, et qu’il essaie de s’en sortir", a
indiqué cette source.
Le diplomate a estimé cependant que les démissions avaient peu de
chances d’être acceptées par le Parlement, et que les élections
devraient se tenir à la date prévue.
Maliki, un chiite fortement contesté par la minorité sunnite et
accusé par ses détracteurs d’accaparer le pouvoir, brigue un troisième
mandat dans un pays miné par les violences qui ont fait plus de 2.100
morts depuis le début de l’année, selon un décompte réalisé par l’AFP à
partir de sources médicales et policières.
En outre, des insurgés contrôlent toujours la ville de Fallujah, à 60 km
à l’ouest de Bagdad, malgré les tentatives de l’armée de la rependre.
Les violences sont alimentées par le conflit en Syrie voisine et par le
mécontentement de la minorité sunnite qui s’estime discriminée par les
forces de sécurité et les autorités, dominées par les chiites.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire