Les dirigeants des pays arabes se réunissent mardi à Koweït pour leur
sommet annuel, appelé à se focaliser sur l’enlisement du sanglant
conflit syrien après qu’ils ont décidé de surseoir à tout débat sur
leurs divergences internes.
La récente escalade de tension entre le Qatar d’une part, l’Egypte,
l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn de l’autre, n’a
pas été retenue au menu du sommet, selon des responsables.
Le chef de la coalition de l’opposition nationale syrienne, Ahmad
al-Jarba, doit prononcer un discours à l’ouverture du sommet, bien qu’il
ne pourra pas occuper le siège de la Syrie car sa coalition n’a pas
encore rempli les conditions requises, selon le secrétaire général de la
Ligue arabe, Nabil al-Arabi. Ce siège est vacant depuis la suspension
de Damas en 2011.
Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi
fera le point pour sa part devant les dirigeants des 22 membres de la
Ligue arabe sur les perspectives d’un règlement politique en Syrie après
l’échec des négociations de paix à Genève.
Il a affirmé lundi qu’une reprise de ces négociations était "exclue pour le moment".
Une deuxième session de négociations, dite Genève II, s’était terminée
le 15 février sur un constat d’échec en raison d’un désaccord entre le
gouvernement et l’opposition sur l’ordre du jour des travaux. Aucune
date n’a été fixée pour un nouveau round.
En Syrie, où une révolte pacifique s’est transformée en insurrection
armée face à la répression menée par le régime de Bashar al-Assad, le
conflit entré dans sa quatrième année a fait plus de 146 000 morts et
quelque 9 millions de réfugiés et déplacés.
Signe de l’impuissance de leurs pays, plusieurs ministres arabes des
Affaires étrangères, réunis dimanche à Koweït, s’en sont remis au
Conseil de sécurité de l’ONU, l’appelant à adopter une résolution sous
le Chapitre VII, prévoyant le recours à la force, pour imposer un
cessez-le-feu en Syrie.
Les divergences inter-arabes semblent avoir influencé le niveau de représentation au sommet de Koweït.
Selon le pays hôte, seuls 13 des 22 membres de la Ligue ont confirmé la
présence de leurs chefs d’Etat, avec une présence a minima des pays du
Golfe.
Les Emirats, dont le président cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane n’est
plus apparu en public depuis qu’il a été opéré fin janvier d’un AVC, se
font représenter par le souverain de Foujairah, un petit membre de la
fédération.
Le souverain saoudien a délégué son prince héritier, Salmane Ben Abdel
Aziz, tout comme Bahreïn qui se fait représenter par l’héritier du
trône, Salman Ben Hamad Al-Khalifa, et Oman par l’émissaire spécial du
sultan Qabous.
Seul l’émir du Qatar fait le déplacement à Koweït, au moment où les
efforts déployés pour aplanir les différends inter-arabes semblent
marquer le pas, en l’absence de compromis envisageables durant le
sommet, selon des responsables.
Ainsi, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmi, a
déclaré aux journalistes qu’un compromis était impossible avec le Qatar
car "les blessures sont trop profondes".
Le secrétaire d’Etat koweïtien aux Affaires étrangères, Khaled
al-Jarallah, a indiqué que le conflit opposant Doha à Ryad, Abou Dhabi
et Manama "sera résolu au sein du CCG", le Conseil de coopération du
Golfe, et non durant le sommet arabe.
Dans une initiative sans précédent, l’Arabie saoudite, les Emirats et
Bahreïn ont rappelé début mars leurs ambassadeurs de Doha pour protester
contre ce qu’ils considèrent comme des ingérences du Qatar dans leurs
affaires, et contre son soutien inconditionnel aux Frères musulmans, que
Le Caire et Ryad considèrent comme une "organisation terroriste".
Par ailleurs, les dirigeants arabes devront approuver une résolution les
engageant à apporter une aide financière mensuelle de 100 millions de
dollars à l’Autorité palestinienne et à refuser la reconnaissance
d’Israël comme un Etat juif.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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