Abdelaziz Bouteflika, qui brigue à 77 ans un quatrième mandat
présidentiel, estime dans une lettre diffusée samedi par l’agence de
presse algérienne APS que sa santé fragile n’est pas un obstacle à sa
réélection, et il promet des réformes constitutionnelles s’il l’emporte
le 17 avril.
Le président sortant, qui a annoncé ce mois-ci sa candidature, s’est
rarement exprimé en public depuis qu’il a été victime l’année dernière
d’une attaque cérébrale. Ses détracteurs le disent dans l’incapacité
d’assumer ses fonctions.
"Il m’en coûterait beaucoup de rester sourd à vos appels. J’ai décidé de
ne pas vous décevoir et de me présenter comme candidat à l’élection
présidentielle (...) et de consacrer toute mon énergie à la réalisation
de vos aspirations", lit-on dans la lettre, qui est à ce jour le compte
rendu le plus détaillé des intentions du chef de l’Etat sortant. Avec le
soutien du FLN (Front de libération nationale), de l’armée et des
syndicats, il est pratiquement assuré de l’emporter.
"Je propose de consacrer ce nouveau mandat (... à préserver notre pays
des hostilités intérieures comme extérieures", écrit Abdelaziz
Bouteflika.
S’il est réélu, il dit vouloir lancer des réformes destinées à créer un
modèle politique avec différents segments de la société qui "répondront
aux attentes et aux espoirs du peuple", lit-on dans la lettre.
"Cela sera accompli au moyen d’une réforme constitutionnelle, qui pourrait intervenir au cours de cette année", continue-t-il.
Quatre autres candidats vont de nouveau tenter leur chance à la
magistrature suprême : Louisa Hanoune qui dirige le Parti des
Travailleurs (gauche), le président du Front national algérien
(nationaliste), Moussa Touati, et le chef d’un parti nationaliste, Ahd
(Serment) 54, Ali Fawzi Rebaïne. Enfin le dernier et plus jeune candidat
est Abdelaziz Belaid, 50 ans, un ancien du FLN qui a fondé en 2012 le
Front El Moustakbel.
Fait inédit : le favori ne devrait pas participer en personne à la campagne électorale, vu son état de santé.
Ce sera M. Sellal, devenu son directeur de campagne, qui donnera le coup
d’envoi des 22 jours de campagne en se rendant à Tamanrasset, fief des
Touaregs dans le Sahara.
M. Bouteflika sera aussi soutenu dans sa campagne par deux ex-Premiers
ministres ramenés au coeur du pouvoir -Ahmed Ouyahia et Abdelaziz
Belkhadem- et par les ministres Amara Benyounes et Amar Ghoul.
M. Benflis, lui, entraînera ses partisans à Mascara (350 km à l’ouest
d’Alger), ville de l’émir Abdelkader, considéré comme le fondateur de
l’Etat moderne algérien.
La perspective d’un nouveau mandat pour M. Bouteflika a provoqué une
polémique au sein de la hiérarchie militaire, le général à la retraite
Hocine Benhadid l’ayant appelé en février à partir "dignement", au nom
de plusieurs collègues.
Il s’en est pris particulièrement au frère du président, Saïd
Bouteflika, "premier et principal acteur" du clan, ainsi qu’à un autre
de ses membres, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah accusé de n’avoir
"aucune crédibilité".
La rue n’est pas non plus restée silencieuse.
Depuis plus d’un mois, les rassemblements contre un 4e mandat se sont multipliés.
Jusqu’à la semaine dernière, la police dispersait à coups
d’interpellations ces manifestations. Elle a changé de tactique et se
contente désormais de les encadrer.
Cinq partis d’opposition et l’ex-chef du gouvernement, Ahmed Benbitour
ont pour leur part créé une Coordination nationale pour le boycottage du
scrutin. Ils ont réuni vendredi des milliers de partisans dans une
salle d’Alger.
Enfin, pour la première fois depuis son retrait de la présidence en
1999, Liamine Zeroual, est sorti de son silence en réclamant
l’"alternance du pouvoir" et en critiquant la révision de la
Constitution qui avait permis à M. Bouteflika de briguer en 2009 un 3e
mandat.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire