Barack Obama reçoit lundi le président de l’Autorité palestinienne
Mahmud Abbas pour tenter de faire progresser les pourparlers de paix
avec Israël malgré des blocages semblant "difficiles" à surmonter. Deux
semaines après avoir accueilli le Premier ministre israélien Benyamin
Netanyahou dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, le président des
États-Unis doit y rencontrer Mahmud Abbas à partir de 10 h 55 (14 h 55 à
Paris), sur fond de crise aiguë en Ukraine qui a mobilisé l’équipe de
politique étrangère américaine. Les deux dirigeants doivent s’exprimer
face aux journalistes avant la rencontre et enchaîneront par un déjeuner
de travail.
Selon l’exécutif américain, "le président (Obama) a l’intention de
discuter des progrès dans les négociations israélo-palestiniennes" avec
son hôte, et d’aborder avec lui les mesures destinées à "renforcer les
institutions qui pourront soutenir l’établissement d’un État
palestinien". Plus précisément, les entretiens entre Abbas et Obama
devraient porter sur "l’accord-cadre" traçant les grandes lignes d’un
accord de paix, que négocie avec les deux parties le secrétaire d’État
John Kerry afin de les persuader de poursuivre les pourparlers au-delà
du 29 avril. Cet "accord-cadre" tracerait les grandes lignes d’un
règlement définitif sur les questions dites de "statut final" : les
frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les
réfugiés palestiniens.
Dimanche, après des discussions entre John Kerry et Mahmud Abbas, un
responsable du département d’État a affirmé que le chef de la diplomatie
américaine avait exhorté son interlocuteur à oeuvrer à réduire les
énormes différends avec Israël. "Le secrétaire d’État a remercié le
président Abbas pour son leadership et son partenariat durant les
derniers mois et l’a encouragé à prendre des décisions difficiles qui
seront nécessaires dans les semaines à venir", a ajouté ce responsable,
évoquant des entretiens "francs et productifs".
John Kerry "a également réaffirmé que nous nous trouvions à un tournant
dans les négociations, et alors que ces problèmes datent de dizaines
d’années, aucune des parties en présence ne devrait laisser des
décisions politiques difficiles se mettre en travers d’une paix
durable", selon la même source. John Kerry avait reconnu mercredi
n’avoir "jamais vu" un pareil niveau de méfiance entre les deux camps et
qu’un règlement de paix, s’il restait "possible", était "difficile".
À la Maison-Blanche, Mahmud Abbas aura été précédé de deux semaines par
le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, que le président
américain a exhorté lui aussi à prendre des "décisions difficiles",
après une cinglante mise en garde contre les "retombées internationales"
d’un échec pour Israël. Barack Obama s’est engagé auprès du Premier
ministre israélien à exercer des pressions similaires sur les dirigeants
palestiniens, selon un responsable américain.
Mais, se faisant écho des voix les plus à droite au sein du gouvernement
de Netanyahou, le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a
déclaré samedi que le président Abbas n’était "pas un partenaire pour un
accord final". Les dirigeants palestiniens ont exprimé de très fortes
réserves sur les propositions américaines, auxquelles ils reprochent de
trop s’éloigner du droit international, refusant en particulier
catégoriquement la "reconnaissance d’Israël comme État juif" et le
maintien illimité de troupes israéliennes en territoire palestinien.
Malgré les engagements de Barack Obama et de nombreuses tentatives de
relance depuis, le dossier du processus de paix israélo-palestinien lui a
résisté depuis sa prise de fonctions en janvier 2009.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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