Quelque 700 autres partisans du président islamiste Mohamed Morsi
destitué par l’armée doivent comparaître mardi devant un tribunal
égyptien qui en a déjà condamné 529 à mort la veille, de manière si
expéditive que les peines seront très probablement annulées. Le verdict
de lundi au tribunal de Minya, dans le sud, a provoqué un tollé dans la
communauté internationale préoccupée, depuis que l’armée a renversé le 3
juillet le seul président jamais élu démocratiquement en Égypte, par
l’implacable et très sanglante répression qui s’est abattue sur ses
partisans, en particulier sa confrérie des Frères musulmans.
Lundi, un juge manifestement courroucé par une demande de récusation
formulée par les avocats des accusés, a prononcé la peine capitale pour
529 d’entre eux - la grande majorité par contumace car en fuite - dès le
lendemain de l’ouverture du procès de 1 200 islamistes et autres
manifestants pro-Morsi. Ils comparaissent pour leur implication présumée
dans des violences ayant causé la mort de deux policiers dans le
gouvernorat de Minya et d’attaques contre des biens publics et privés,
survenues le 14 août, le jour où soldats et policiers tuaient plus de
700 manifestants pro-Morsi au Caire.
Les experts dans le domaine judiciaire sont unanimes : ce verdict, qui
n’est pas définitif même en première instance et susceptible d’appel,
sera probablement annulé ou les peines commuées parce que le tribunal
n’a respecté ni la procédure, ni les droits les plus élémentaires de la
défense. Mais dans l’attente, mardi, le reste des accusés doivent
comparaître devant le même tribunal et le même juge : quelque 700
pro-Morsi, dont Mohammed Badie, le guide suprême des Frères musulmans,
qui avaient remporté tous les scrutins démocratiques depuis la chute du
président Hosni Moubarak début 2011.
Il s’agit "du plus grand nombre de condamnations à mort simultanées que
nous ayons vu ces dernières années, pas seulement en Égypte, mais dans
le monde entier", s’est émue lundi Amnesty International.
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