La répression menée depuis plus de neuf mois par le régime de Bashar contre les manifestants pro-démocratie a fait mercredi au moins trois morts selon des militants, alors que l’opposition peine à présenter un front uni.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), deux civils ont été tués et quatre autres ont été blessés à Homs (centre), haut-lieu de la contestation contre le régime, lorsque des coups de feu ont été tirés d’une voiture appartenant probablement à des milices pro-régime. Un autre a été tué à Hama (centre), selon l’OSDH, basé en Grande-Bretagne.
Les observateurs de la Ligue arabe se sont rendus mercredi dans ces deux villes dans le cadre de leur mission entamée le 26 décembre et visant à rendre compte de la situation sur le terrain. Ils se trouvaient également à Daël (région de Deraa) et à Harasta, près de Damas, selon la télévision publique.
Des militants pro-démocratie les ont appelés à se rendre sur la place Sabaa Bahrat, au coeur de Damas, où ils avaient prévu de manifester contre le régime.
"Nous invitons les observateurs de la Ligue arabe à assumer leur responsabilité en protégeant les manifestants pacifiques. Nous disons au régime que nos droits sont violés et que nous luttons pour les récupérer", ont écrit les militants sur Facebook.
Mais ce sont des centaines de partisans du régime qui se sont rassemblés sur cette place, arborant des drapeaux syriens et scandant des slogans pro-Assad, selon une journaliste de l’AFP.
Cette manifestation "soutient les réformes et rejette le terrorisme", a indiqué la télévision publique. Les autorités imputent à des groupes "terroristes" les violences qui ensanglantent le pays.
Mardi, le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants de l’opposition, a démenti avoir conclu un accord avec le Comité national pour le changement démocratique (CNCD), un autre groupe de l’opposition.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, il a expliqué avoir signé le 30 décembre au Caire un texte qui "ne constituait pas un document politique" comme il avait été présenté par le CNCD.
"Les membres du bureau exécutif ont appelé à l’unanimité à l’adoption d’un nouveau document qui sera présenté par le CNS aux forces et personnalités politiques", ajoute le communiqué.
Samedi, le CNCD avait annoncé dans un communiqué la signature d’un accord politique "définissant les principes de la lutte démocratique pour la période de transition" en Syrie.
Selon le CNCD, cet accord, signé par le chef du CNS Burhan Ghaliun et un membre du CNCD, Haytham Manaa, "rejette toute intervention militaire qui porte atteinte à la souveraineté et à l’indépendance du pays".
Les deux groupes ont salué par ailleurs les "positions adoptées par les officiers et soldats qui ont refusé les ordres du régime de tuer les manifestants civils pacifiques", poursuivait le CNCD, mais sans référer directement à l’Armée syrienne libre (ASL), une force d’opposition armée fondée par un colonel déserteur.
Selon des analystes syriens et arabes, les principaux points de désaccord entre ces deux formations portent sur une éventuelle intervention militaire étrangère en Syrie et sur le soutien à l’ASL.
Le CNS est une coalition des plus importants partis de l’opposition dont des partis islamistes, notamment des membres des Frères musulmans, libéraux et nationalistes.
Le CNCD, dirigé par Hassan Abdel Azim, regroupe des partis "nationalistes arabes", kurdes, socialistes et marxistes ainsi que des personnalités indépendantes comme l’économiste Aref Dalila.
Une personnalité de l’opposition a déploré mercredi "les divisions" au sein de l’opposition.
"Il faut du temps avant de voir l’opposition s’unir. Si elle l’était, le régime serait tombé l’été dernier", a-t-il affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat. Selon le département d’Etat, le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, se trouvait mercredi au Caire pour des entretiens à la Ligue arabe sur le dossier syrien.
"Nous voulons nous enquérir (...) en personne de leur évaluation" (des observateurs, NDLR) de la mission et "nous n’allons pas porter de jugement sur cette mission avant la réunion de la Ligue arabe samedi", a dit la porte-parole Victoria Nuland, interrogée sur les critiques qui se sont multipliées ces derniers jours quant à cette mission.
Les Etats-Unis ont estimé mardi que la Syrie n’avait pas respecté ses engagements vis-à-vis de la Ligue arabe et qu’il était "largement temps" pour le Conseil de sécurité de l’ONU d’agir pour "soutenir les aspirations légitimes des Syriens".
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