lundi 9 janvier 2012

Syrie : La Turquie appelle l’opposition syrienne à résister par des "voies pacifiques"

Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a appelé l’opposition syrienne à continuer sa résistance contre le régime de Damas par des "voies pacifiques" lors d’une rencontre dimanche avec une délégation du Conseil national syrien (CNS), a indiqué, lundi 9 janvier, un porte-parole de son ministère. "L’opposition syrienne demande la démocratie et nous leur avons dit durant une rencontre hier [dimanche] que cela devait être fait par des voies pacifiques", a déclaré cette source, indiquant que le président du CNS, Burhan Ghaliun, faisait partie de la délégation de 10 personnes.
Il s’agissait de la troisième rencontre depuis octobre entre Ahmet Davutoglu et le CNS, qui regroupe la majorité des courants de l’opposition en Syrie. La Turquie, autrefois en bons termes avec le régime du dictateur syrien Bashar Al-Assad, s’est jointe à la Ligue arabe pour imposer des sanctions au régime de Damas.
C’est aussi depuis la Turquie, où il s’est réfugié, que le colonel Riad Al-Assaad commande l’Armée syrienne libre. Mais le gouvernement turc a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’autorise pas que des attaques soient lancées en Syrie à partir du territoire turc, réagissant à des accusations de médias syriens, selon lesquels des éléments armés syriens se sont infiltrés dans le pays, venant de Turquie.
La Ligue arabe a de nouveau appelé, dimanche, le gouvernement syrien à mettre fin à la répression des manifestations contestant le régime de Bashar Al-Assad et à permettre à ses observateurs de travailler de manière plus indépendante.
Les Frères musulmans syriens accusent la Ligue arabe de "couvrir les crimes" du régime du dictateur Bashar Al-Assad, après la décision de l’organisation panarabe de maintenir ses observateurs en Syrie malgré les critiques et la poursuite sanglante de la répression. "Il est clair que la mission des observateurs cherche à couvrir les crimes du régime syrien en lui donnant davantage de temps et d’occasions pour tuer notre peuple et briser sa volonté", affirme le porte-parole de la confrérie, Zuhair Salem, dans un communiqué reçu lundi à Nicosie. Il déplore le fait que la Ligue arabe n’ait pas "mentionné la responsabilité du régime dans la mort de milliers de Syriens, dont des centaines d’enfants".
Le rapport de la mission des observateurs, chargés de veiller à l’application du protocole arabe prévoyant la fin des violences, "met sur un même pied d’égalité le bourreau et la victime et fait un parallèle entre la machine à tuer officielle avec les chars et les roquettes et les opérations individuelles d’autodéfense", accuse Zuheir Salem. Le communiqué des Frères musulmans affirme la volonté du mouvement d’"avancer sur le chemin de la libération de notre pays".
Le comité ministériel de la Ligue arabe en charge du dossier syrien a décidé dimanche de "donner aux observateurs le temps nécessaire pour poursuivre leur mission conformément au protocole", après avoir examiné le premier rapport du chef des observateurs, le général soudanais Mohammed Ahmed Mustafa Al-Dabi. Le protocole arabe accepté par le pouvoir syrien prévoit, outre la mission d’observation, l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse. Mais la répression sanglante par le régime de la contestation populaire a continué malgré la présence des observateurs, arrivés le 26 décembre en Syrie, et fait des centaines de morts selon l’opposition. La mission arabe doit en principe durer un mois.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire