mardi 3 janvier 2012

Egypte : Moubarak décrit comme "un dirigeant tyrannique" à son procès

"Un dirigeant tyrannique qui a cherché à céder le pouvoir à son fils cadet, Gamal". C’est en ces termes que le procureur Mustafa Suleyman a décrit le président égyptien déchu Hosni Moubarak mardi 3 janvier lors d’une nouvelle audition. Hosni Moubarak "a répandu la corruption, ouvert la porte à ses amis et ses proches, et a ruiné le pays sans rendre de comptes", a-t-il poursuivi devant la cour.
Hosni Moubarak, 83 ans, en détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire, a une nouvelle fois comparu allongé sur une civière. Son procès a repris le 28 décembre, après trois mois d’interruption. Le président de la Cour, Ahmed Refaat, a ajourné le procès à mercredi, où l’accusation doit poursuivre ses arguments jusqu’à jeudi.
Le raïs déchu est jugé dans le cadre de la recherche des responsabilités dans la répression du soulèvement contre son régime début 2011, qui a fait officiellement 850 morts. La Cour cherche notamment à établir s’il a donné l’ordre de tirer sur la foule durant les événements. Il est passible de la peine de mort s’il est reconnu coupable.
Le procès s’est ouvert le 3 août, avant d’être suspendu fin septembre en raison d’une demande de récusation du président de la Cour, jugé partial par les avocats des parties civiles. Le magistrat a finalement été maintenu, permettant la reprise du procès. Les témoignages de policiers recueillis publiquement à l’audience jusqu’à présent ont été globalement favorables à l’ancien chef de l’Etat, laissant entendre qu’il n’y avait pas eu d’ordres de sa part pour ouvrir le feu sur les manifestants.
L’ancien ministre de l’intérieur Habib El-Adli et six de ses conseillers sont jugés en même temps que Hosni Moubarak pour ces accusations.Moubarak est également inculpé de corruption, des accusations qui visent aussi ses fils Alaa et Gamal, jugés en même temps.

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