Un cadre du Hamas a menacé samedi l'Autorité palestinienne de
représailles après l'arrestation en Cisjordanie d'une centaine de
membres du mouvement, envenimant un peu plus la crise désormais ouverte
entre les deux rivaux politiques.
Réconciliés il y a un an, le Hamas, au pouvoir dans la Bande de Gaza, et
le Fatah du président Mahmud Abbas, sont de nouveau à couteaux tirés:
leur gouvernement d'union basé à Ramallah ne peut plus se rendre à Gaza,
les membres du Fatah à Gaza disent vivre dans la "peur" et des
militants du Hamas en Cisjordanie occupée sont arrêtés chaque mois.
Dans un communiqué, Ismaïl al-Achqar, cadre du Hamas, a dit "redouter
que les forces de sécurité (de l'Autorité palestinienne) ne deviennent
une cible pour la résistance (ndlr, le Hamas) si elles continuent leurs
rafles en Cisjordanie".
"Le Hamas ne peut pas se rendre face à une bande de traîtres et de
mercenaires et exhorte les esprits éclairés au sein du Fatah et tous les
patriotes à faire cesser cette série d'arrestations", poursuit le
texte. "Nous condamnons ces arrestations politiques en Cisjordanie et
nous faisons porter l'entière responsabilité de leurs conséquences
dangereuses au président Mahmud Abbas et au Premier ministre Rami
Hamdallah", ajoute-t-il.
Le Hamas accuse régulièrement l'Autorité de se compromettre avec
l'ennemi israélien en poursuivant sa coopération sécuritaire avec l'Etat
hébreu, qui est la pierre angulaire des accords sur l'autonomie mais
que les Palestiniens menacent régulièrement de rompre.
Pour les Israéliens, cette coopération a permis de déjouer des attaques
mais côté palestinien, opposants et militants y voient surtout une arme
anti-Hamas tout aussi utile à Ramallah qu'à Israël.
Vendredi, un responsable palestinien avait annoncé à l'AFP l'arrestation
d'une centaine de membres du Hamas qui "avaient l'intention de
perpétrer des attaques contre l'Autorité palestinienne". Le Hamas avait
aussitôt dénoncé une "dangereuse escalade qui bloque la réconciliation".
Samedi, des dizaines de dirigeants et de militants du Hamas se sont rassemblés à Gaza pour dénoncer ces arrestations.
En 2007, le Hamas, privé de sa victoire aux législatives, et le Fatah
s'étaient livrés une guerre fratricide pour le pouvoir à Gaza. Depuis,
le mouvement islamiste tient toujours les rênes du pouvoir dans
l'enclave pauvre et surpeuplée, sous strict blocus israélien.
Au printemps 2014, les deux mouvements palestiniens avaient signé une
réconciliation qui devait sceller la fin de la division de fait des
Territoires occupés. Mais l'union sacrée a fait long feu et alors que M.
Hamdallah a été chargé de procéder à un remaniement de son cabinet
d'indépendants, la fracture se creuse toujours plus.
M. Abbas semble réticent à l'idée de laisser le Hamas, considéré comme
terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, intégrer le futur
gouvernement alors que le mouvement réclame, avec d'autres partis, une
refonte de ce cabinet pour en faire un gouvernement politique.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire