L'ONU a acheminé mardi par voie maritime une cargaison d'aide
humanitaire à Aden, la première de l'organisation internationale à
arriver dans cette ville du sud du Yémen depuis le début du conflit armé
il y a près de quatre mois.
La livraison de secours à Aden, jugés essentiels par des ONG pour
atténuer une catastrophe humanitaire, a été favorisée par la reprise par
les forces progouvernementales d'une grande partie de la ville, aux
mains des rebelles chiites Houthis depuis fin mars.
"C'est le premier bateau de l'ONU à accoster à Aden pour livrer une
assistance humanitaire, depuis le début de la guerre", a déclaré le
gouverneur de la ville, Nayef al-Bakri aux journalistes sur les quais du
port.
Selon lui, un deuxième bateau était attendu mardi à Aden pour acheminer
une autre cargaison humanitaire envoyée par les Emirats arabes unis,
membres de la coalition arabe qui, sous commandement saoudien, mène
depuis le 26 mars des frappes aériennes contre les rebelles.
Les Emirats avaient réussi en mai à acheminer des aides humanitaires par voie maritime à Aden, mais sans bannière de l'ONU.
Le navire de l'ONU est affrété par le Programme alimentaire mondial
(PAM), qui avait tenté en vain ces dernières semaines de livrer une aide
humanitaire en raison des combats.
"Ce sera le premier bateau affrété par le PAM à atteindre un port
d'Aden", a déclaré à l'AFP une porte-parole de cet organisme
international, Reem Nada.
Le navire de l'ONU a été accueilli à son arrivée par des membres du
gouvernement en exil, rentrés la semaine dernière à Aden peu après
l'annonce par les autorités de la "libération" de la ville.
Une trêve humanitaire, annoncée par l'ONU pour le 10 juillet, n'a jamais
pu se concrétiser avec la poursuite du conflit, qui a fait selon
l'Organisation mondiale de la santé (OMS) 3.640 morts. Parmi ces morts
1.693 sont des civils, a précisé le Haut commissariat de l'ONU aux
droits de l'Homme.
De plus, 80% de la population -soit 21 millions de personnes- ont besoin
d'aide ou de protection et plus de 10 millions ont du mal à se nourrir
ou à trouver de l'eau, selon l'ONU.
Le conflit oppose les forces progouvernementales, soutenues par la
coalition arabe, aux rebelles Houthis appuyés par des soldats restés
fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.
L'insécurité persiste à Aden où les forces progouvernementales peinent
encore à reconquérir le palais présidentiel d'Al-Maachiq, dans le
quartier de Crater, où persistent des poches de résistance de la
rébellion.
Des affrontements se déroulaient mardi autour de la banlieue nord d'Aden
où les combattants progouvernementaux tentaient de déloger les rebelles
pour poursuivre leur contre-offensive en direction de la province
voisine de Lahj, selon des sources militaires.
Aidés par l'aviation de la coalition, "des centaines de combattants,
équipés de véhicules militaires, ont progressé dans la nuit vers
l'entrée nord d'Aden pour repousser les Houthis et avancer en direction
de Lahj", a déclaré à l'AFP l'une de ces sources.
Dans la capitale Sanaa, les rebelles ont annoncé la mort de quatre
personnes dans un attentat à la voiture piégée, perpétré lundi soir près
d'une mosquée chiite et revendiqué par le groupe jihadiste sunnite Etat
islamique (EI), qui a multiplié les attaques au Yémen depuis ses
premiers attentats ayant fait 142 morts le 21 mars à Sanaa.
D'autre part, onze rebelles ont été tués dans la nuit de lundi à mardi
dans des attaques à Sanaa, selon des témoins et des sources médicales.
Les Emirats ont pour leur part annoncé mardi la mort d'un de leurs
officiers, le troisième tué dans le cadre des opérations militaires de
la coalition au Yémen.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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