Ces trois Rafale auraient dû rejoindre l’armée française, ils volent
finalement sous les couleurs égyptiennes. Lundi 20 juillet, sur la base
militaire d’Istres, dans les Bouches-du-Rhône, les premiers avions de
combat d’une série de 24 appareils destinés au Caire ont été
officiellement remis aux autorités militaires du pays.
La cérémonie s’est déroulée devant une petite centaine de personnes, en
présence de Ebad Badawy, ambassadeur d’Egypte en France, et d’Eric
Trappier, PDG de Dassault Aviation. « Ces Rafale contribueront à
l’instauration de la paix et de la sécurité ainsi qu’à notre combat
contre le terrorisme, qui est un objectif commun que la France et
l’Egypte se sont fixé », a affirmé l’ambassadeur lors de cette remise de
clés.
Ainsi se concrétise la première vente à l’exportation de l’avion de
Dassault, au terme d’une négociation éclair de cinq mois. Du jamais vu
dans la mesure où, généralement, les discussions d’armement durent
souvent des mois, voire des années.
Confronté aux offensives de l’Etat islamique sur la frontière avec la
Libye et dans le Sinaï, le maréchal-président Abdel Fattah Al-Sissi
avait décidé, à l’automne 2014, de renforcer son armement.
Cela s’est traduit, mi-février cette année, par la signature d’un
contrat d’une valeur de 5,2 milliards d’euros portant sur 24 avions de
chasse, une frégate multimissions Fremm et des missiles de courte et
moyenne portée.
Dans cette négociation rondement menée, l’une des conditions des
Egyptiens était de pouvoir disposer très rapidement des équipements et
plus précisément de pouvoir présenter un navire de combat et des Rafale
pour les cérémonies d’élargissement du Canal de Suez, prévues le 6 août.
Pour satisfaire cette demande, le gouvernement français a donc décidé de
prélever des équipements sur ceux qui étaient destinés aux militaires
français. C’est ainsi que, le 23 juin, la frégate « La Normandie », qui
devait être livrée à la Marine, a changé de pavillon pour devenir «
Tahya Misr » (soit « Longue vie à l’Egypte »). Ce bateau s’apprête à
quitter Lorient pour Le Caire.
Quant aux Rafale, ils ont été prélevés sur les onze que devaient
recevoir cette année les aviateurs français. Cinq seulement seront
produits à leur intention, les six autres étant destinés à l’Egypte.
Si trois appareils sont livrés aujourd’hui, les trois autres le seront
en 2016, le temps d’être modifiés. Ces avions sont semblables à ceux
fournis à l’armée française. On leur a toutefois ôté la capacité de
mission nucléaire et les standards de communication OTAN.
Quatre pilotes égyptiens ont été formés pour ramener les trois premiers
appareils et quatre autres le sont actuellement pour les trois suivants,
ainsi que des mécaniciens.
Pour Dassault Aviation, ce contrat égyptien constitue la première des
trois annonces à l’exportation faites depuis le début de l’année : le
groupe a aussi conclu la vente de 24 avions avec le Qatar et il est en
cours de finalisation pour la vente de 36 appareils avec l’Inde.
Ces contrats signent la fin de la malédiction pour le Rafale, qui a eu
du mal à se vendre. « C’était une question de patience », souligne Eric
Trappier, rappelant, au passage, que l’Egypte a aussi été le premier
acheteur export du Mirage 2000. « Le Rafale égyptien, qui vole déjà
au-dessus du Rhône, survolera demain les pyramides », apprécie-t-il.
Le PDG de Dassault Aviation a aussi annoncé que le groupe avait décidé
d’augmenter la production de Rafale pour anticiper de nouvelles
commandes à l'export.
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