Amnesty International a accusé mercredi Israël d'avoir commis "des
crimes de guerres" en tuant "au moins 135 civils" en représailles à la
capture d'un de ses soldats lors de la guerre de l'été 2014 dans la
bande de Gaza.
"De nouvelles preuves montrent que les forces israéliennes ont perpétré
des crimes de guerre en représailles à la capture d'un soldat (...) Le
caractère systématique et apparemment délibéré des attaques aériennes et
terrestres sur Rafah qui ont tué au moins 135 civils pourraient
également constituer un crime contre l'humanité", accuse l'ONG dans un
rapport publié avec l'équipe de recherche londonienne Forensic
Architecture.
Israël "a mené une séries d'attaques disproportionnées et sans
discrimination" sur la région de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza,
et "n'a pas mené d'enquête indépendante sur ces agissements", poursuit
l'ONG.
Le rapport "Black Friday: carnage à Rafah" se fonde sur "des centaines
de photos et de vidéos, des images satellite et les témoignages de
personnes ayant assisté aux événements", qui retracent le cours des
attaques qui ont débuté le 1er août à Rafah.
Ce jour-là, le lieutenant Hadar Goldin disparaissait. Le lendemain,
Israël le déclarait officiellement mort. Aujourd'hui, il serait en
négociations avec le Hamas, au pouvoir à Gaza, pour le retour de son
corps en échange de la libération de prisonniers palestiniens.
Le 1er août, Amnesty affirme qu'Israël a lancé sa "procédure Hannibal",
une mesure controversée qui consisterait à mener des raids pouvant
mettre en danger la vie du soldat pour empêcher sa capture vivant. Une
procédure que l'armée ne reconnaît pas employer, mais que médias et
observateurs lui attribuent régulièrement.
Selon Amnesty, "la mise en oeuvre de la directive Hannibal a entraîné le lancement d'attaques illégales contre des civils".
Le rapport cite des témoins évoquant "des scènes de panique et de chaos
sous un déluge de feu des avions F-16, des drones, des hélicoptères et
de l'artillerie, tuant des civils à pied ou à bord de véhicules évacuant
des blessés".
Les autorités israéliennes ont dénoncé "un faux récit des événements",
accusant Amnesty "d'obsession compulsive dès qu'il s'agit d'Israël".
"On dirait qu'Amnesty a oublié qu'un conflit était en cours (...) et que
des organisations terroristes palestiniennes menaient des attaques
intensives contre l'armée israélienne depuis des zones civiles", affirme
un communiqué du ministère des Affaires étrangères envoyé à l'AFP.
"Contrairement à ce qu'Amnesty affirme, l'armée mène toutes ses
opérations conformément au droit international", poursuit le texte,
renvoyant au rapport des autorités israéliennes concluant à la
"légalité" de la guerre, la troisième sur Gaza en six ans.
Lors de précédents rapports, Amnesty --interdite d'entrée à Gaza par
Israël-- avait accusé Israël et les groupes armés palestiniens d'avoir
commis des "crimes de guerre" durant les 50 jours de ce conflit qui a
fait plus de 2250 morts côté palestinien, en grande majorité des
civils, et 73 côté israélien, quasiment tous des soldats.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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