mercredi 3 septembre 2014

Irak : François Fillon à la rencontre des chrétiens d’Irak (Romain Gubert)

Durant tout l’été, François Fillon a réclamé une conférence internationale sur les chrétiens d’Irak et s’est indigné du sort qui leur est réservé. Il y a quelques jours, il a décidé de se rendre sur place à Bagdad et au Kurdistan pour mesurer concrètement l’ampleur du chaos irakien et la situation de la communauté chrétienne.
Première étape de son voyage, lundi, à Bagdad, en compagnie du député Pierre Lellouche, spécialiste des questions internationales. Les deux hommes ont rencontré plusieurs responsables politiques (après le départ du Premier ministre Nouri al-Maliki, le nouveau gouvernement n’a pas encore été constitué) ainsi que monseigneur Sako, patriarche des chaldéens et évêque de Kirkouk et Souleymanieh.
Dans Bagdad, Fillon et Lellouche étaient cornaqués par des escortes militaires irakiennes imposantes. Ils ont toutefois pu se rendre compte du désespoir des habitants. "C’est un peu une ville morte", raconte Pierre Lellouche, dont c’est le troisième voyage sur place (le précédent remonte à 2011) et qui ne reconnaît plus la capitale irakienne. "Les habitants sont comme tétanisés par l’offensive des djihadistes de l’État islamique et ne sortent plus de chez eux, et comme il n’y a pas de gouvernement, ils redoutent le pire." Les deux députés voulaient aussi confronter leurs prises de position sur la Syrie et l’Irak à la réalité du terrain.
Lundi soir, Fillon et Lellouche ont repris l’avion. Direction Erbil, au Kurdistan irakien, où les attendent les députés UMP Valérie Pécresse, Éric Ciotti et Étienne Blanc. Ils doivent rencontrer de nouveau plusieurs leaders de la communauté chrétienne exilée au Kurdistan depuis l’offensive de l’État islamique ainsi que le président de la province autonome kurde en Irak Massoud Barzani, qui rêve d’indépendance.
Et comme on ne se refait pas, la politique n’est jamais très loin. Pour Pierre Lellouche, le gouvernement français fait une erreur d’appréciation dans la région. "Laurent Fabius est persuadé que s’il y a un an nous avions bombardé Bachar el-Assad, nous n’aurions pas aujourd’hui à faire face à l’État islamique. Mais tous nos interlocuteurs nous confirment que c’est une erreur d’analyse. Et que le problème doit se traiter avec la Turquie, le Qatar et les grandes puissances impliquées dans la région."

(02-09-2014)

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