vendredi 4 octobre 2013

Syrie : "progrès encourageants" des inspecteurs sur les armes chimiques

Les inspecteurs supervisant le démantèlement de l’arsenal chimique en Syrie ont fait des progrès encourageants, selon l’ONU, et devraient pouvoir commencer dans la semaine à venir les inspections et le démantèlement des stocks estimés à plus de 1.000 tonnes.
Dans le même temps, le président syrien Bashar al-Assad a de nouveau nié dans un entretien diffusé vendredi que son armée ait utilisé des projectiles dotés d’ogives chimiques le 21 août dans des régions tenues par les rebelles près de Damas.
Cette attaque, confirmée par des experts de l’ONU qui n’ont toutefois pas désigné les auteurs, avait fait planer une menace de frappe occidentale contre le régime de Damas, avant qu’un accord russo-américain ne débouche sur une résolution de l’ONU encadrant le désarmement de l’arsenal chimique.
D’ores et déjà, la mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU, en Syrie depuis mardi, "a fait des premiers progrès encourageants" et les documents qui lui ont été transmis mercredi par le gouvernement syrien "semblent prometteurs", ont indiqué les Nations unies.
L’ONU a évoqué jeudi "une bonne coopération avec les autorités syriennes au niveau technique", tout en précisant qu’il faudrait "des analyses complémentaires".
chargés du démantèlement de l’arsenal chimique en Syrie ont commencé dès mercredi à "sécuriser" les sites concernés, en collaboration avec les forces syriennes et ils "espèrent commencer les inspections des sites et le démantèlement dans la semaine qui vient".
Démentant une nouvelle fois que ses troupes soient derrière l’attaque du 21 août, le président Assad a toutefois indiqué que ces armes se trouvaient aux mains de "forces spéciales", seules capables de les utiliser.
"Préparer ces armes est une opération technique complexe (...) et un processus spécial est nécessaire pour les utiliser qui requiert, à terme, un ordre central de l’état-major des armées. Il est de ce fait impossible qu’elles aient été utilisées", a-t-il dit à la chaîne de télévision turque Halk-TV.
C’est la première fois qu’une opération de désarmement chimique se déroule dans un pays en pleine guerre : la Syrie s’enfonce chaque jour un peu plus dans un conflit qui a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011.
L’accord russo-américain prévoit le désarmement chimique du pays d’ici mi-2014.
la même interview, le président Assad s’est déchaîné contre la Turquie, son ex-alliée devenue un des principaux soutiens à l’opposition.
"Dans un avenir proche, ces terroristes provoqueront des conséquences pour la Turquie. Et la Turquie paiera très cher", a-t-il avertit, interrogé sur les rebelles jihadistes affiliés à Al-Qaïda qui ont avancé ces derniers jours près de la frontière turco-syrienne.
Alors que jihadistes étrangers et rebelles syriens combattent tous deux le régime, les affrontements se multiplient entre les deux bords, rendant encore plus complexe le conflit né il y a deux ans et demi d’une contestation qui s’est transformée en insurrection contre le régime de Bashar al-Assad.
Les jhadistes, bien financés et armés, ont été au départ reçus à bras ouverts par les rebelles manquant cruellement de moyens face aux forces de Damas, mais ils se sont aliénés une grande partie de la population en raison de leur interprétation extrême de l’islam et de leurs arrestations arbitraires.
Depuis l’été, ils s’attaquent aux rebelles mais également aux combattants kurdes qui tentent de leur côté d’instaurer une autonomie dans leurs régions. Vendredi, de violents combats ont éclaté lorsque des jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont attaqué un barrage en pleine région kurde, près d’Afrine, dans la province d’Alep (nord).
Les combats ont poussé plus de six millions de Syriens à quitter leur domicile, dont près de 60.000 ont fui vers l’Irak voisin depuis août dernier, en majorité à pied, a rapporté cette semaine Médecins sans Frontières (MSF). Ces réfugiés ont afflué depuis la réouverture de la frontière le 15 août dernier après trois mois de fermeture.
"La plupart des réfugiés arrivent à la frontière à pied après un long voyage à travers une vallée désertique, sous une chaleur écrasante", en ayant "laissé derrière eux leurs proches, leur foyer, leurs affaires", ajoute l’organisation.

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