L’armée syrienne a repris mercredi aux rebelles une localité stratégique
proche de Damas, au moment où Washington pressait l’opposition de
participer à une conférence de paix de Genève.
Parallèlement, l’organisation chargée de superviser la destruction de
l’arsenal chimique syrien a annoncé mercredi avoir vérifié onze sites et
la destruction d’équipements de production sur six sites.
L’armée syrienne a repris la localité de Boueida, qui fait partie depuis
plusieurs mois de la ceinture contrôlée par les rebelles au sud de
Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et les
médias officiels syriens.
Vendredi dernier les forces loyalistes, qui selon l’OSDH tente "d’isoler
(les rebelles) des quartiers périphériques sud de la capitale" avaient
repris deux autres bastions rebelles dans la même zone.
Ailleurs, les violences se sont multipliées notamment dans le sud du
pays, où au moins 21 personnes, dont quatre enfants, ont été tuées dans
l’explosion d’un véhicule près de Nawa, dans la province de Deraa. Des
militants ont accusé le régime d’avoir posé des explosifs sur la route,
tandis que l’agence officielle Sana a indiqué que "21 terroristes ont
été tués lorsqu’ils étaient en train de piéger une voiture".
Et dans le nord-est du pays, plus de 40 combattants des deux camps ont
péri mardi dans de nouveaux affrontements entre Kurdes d’une part et
jihadistes et autres rebelles islamistes d’autre part dans la province
de Hassaka, selon l’OSDH.
Face à cette guerre de plus en plus complexe qui a déjà fait plus de
115.000 morts selon l’OSDH, les Etats-Unis, qui soutiennent
l’opposition, ont pressé celle-ci à participer à la conférence de
Genève-2 attendue pour la mi-novembre, après la décision d’un groupe clé
anti-régime de la boycotter.
Le Conseil national syrien (CNS), groupe le plus important de la
Coalition de l’opposition, avait annoncé dimanche qu’il ne prendrait pas
part à Genève-2, portant un coup sérieux à la crédibilité de ces
négociations convoquées par les Américains et les Russes, qui eux
soutiennent Damas.
Genève-2 doit reprendre les grandes lignes d’un accord international sur
une transition politique en Syrie, signé le 30 juin 2012 à Genève mais
jamais appliqué.
L’opposition politique, minée par les divisions internes, fait face
également au défi de sa représentativité face à la rébellion sur le
terrain.
Mercredi, près de 70 groupes rebelles combattant dans le sud du pays ont
affirmé qu’ils ne reconnaissaient plus la Coalition de l’opposition.
"Nous retirons notre reconnaissance à tout groupe prétendant nous
représenter", affirme un porte-parole dans une vidéo, citant "la
Coalition et ses responsables".
Cette annonce intervient après le désaveu cinglant de 13 principaux groupes de la rébellion fin septembre.
Concernant le désarmement chimique, l’Organisation pour l’interdiction
des armes chimiques (OIAC) a annoncé mercredi avoir "terminé les
opérations de vérification sur un total de onze sites parmi ceux qui
étaient identifiés sur la liste remise par la Syrie".
La soixantaine d’experts mobilisés se concentrent pour l’instant sur la
vérification de la liste qu’ont fournie le 19 septembre les autorités
syriennes, qui comporte 20 sites de production et de stockage des armes
chimiques.
La mission des experts, qui doit être achevée d’ici au 30 juin 2014, a
été décidée à la faveur d’un accord russo-américain, alors que les
Etats-Unis menaçaient le régime de frappes après une attaque chimique
meurtrière imputée aux forces de Bashar al-Assad le 21 août près de
Damas.
La Néerlandaise Sigrid Kaag a été officiellement nommée mercredi à la
tête de la mission conjointe ONU-OIAC, qui devrait compter à terme une
centaine de personnes.
D’autre part, un médecin habitué à opérer dans les pays en guerre a
proposé mercredi aux jihadistes qui retiennent deux journalistes
français en otage de les libérer "contre des soins chirurgicaux pour les
blessés de la zone de Raqqa où la prise d’otages a eu lieu".
Le gouvernement français a rendu publique mercredi dernier l’enlèvement
le 22 juin en Syrie de deux journalistes français, Nicolas Hénin et
Pierre Torres, à Raqqa, une ville du nord de la Syrie que se disputaient
des groupes armés.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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