Au moins 15 personnes ont été tuées dans de nouveaux attentats dimanche
en Irak, notamment quand huit kamikazes ont attaqué les forces de
sécurité et un bâtiment gouvernemental au nord-ouest de Bagdad, selon
des responsables.
Ces nouvelles attaques surviennent alors que l’Irak connaît ses pires
violences depuis cinq ans, quand le pays sortait d’un conflit
confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, alors que la guerre en
Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier.
Parmi les huit personnes tuées par les huit kamikazes dans la localité
de Rawa, province d’Al-Anbar, figurent trois membres du conseil local,
trois policiers, un enfant et une huitième personne, alors que ces
attaques ont fait 28 blessés, a indiqué le docteur Wael Faouzi à l’AFP.
Le capitaine de police Mohammed Ahmed al-Rawi a expliqué que deux
kamikazes à pied et un autre à bord d’une voiture bourrée d’explosifs
ont attaqué le siège local de la police tandis qu’un quatrième a lancé
son véhicule contre un point de contrôle à l’entrée de la localité de
Rawa.
Trois autres kamikazes à pied et un quatrième à bord d’un véhicule ont
attaqué le siège de l’administration locale, où des responsables
tenaient une réunion.
Des groupes armés, notamment ceux liés à Al-Qaïda, visent fréquemment les forces de sécurité et les fonctionnaires.
Il s’agit de la seconde attaque à frapper Rawa, à quelque 75 km de la frontière syrienne, en moins d’un mois.
Le 24 septembre, deux commissariats et la résidence d’un responsable
local avaient été la cible d’attaques à Rawa et à Aana, une localité
proche. Sept policiers avaient été tués ainsi que le frère du
responsable local.
Le vice-ministre de l’Intérieur Adnane al-Assadi avait alors affirmé
qu’un grand nombre d’assaillants avaient attaqué Aana pour tenter de
prendre le contrôle de positions des forces de sécurité. Six assaillants
avaient été tués.
Egalement dimanche, une bombe posée en bord de route et une voiture
piégée ont explosé au passage d’un convoi d’un colonel de la police, au
nord de Bagdad, faisant six morts et sept blessés.
Au sud de la capitale, un vendeur de viande en bord de route a été tué
par balle alors que l’explosion d’une bombe a fait six blessés dans la
capitale.
Le pays connaît depuis le début de l’année un regain de violences, sur
fond d’impasse politique qui pourrait, selon des experts, se prolonger
jusqu’aux élections législatives prévues en 2014.
Les attentats sont quotidiens et les bilans des quatre derniers mois
oscillant désormais entre 800 et 1.000 morts, et ce en dépit des
opérations —parmi les plus importantes depuis le retrait en 2011 des
troupes américaines— menées ces deux derniers mois par les forces de
sécurité.
Pour le mois de septembre, l’ONU a fait état d’un bilan de près d’un
millier de morts et plus de 2.100 blessés et sa mission en Irak a lancé
une mise en garde contre une spirale "infernale" de représailles entre
sunnites et chiites.
Pour les spécialistes, la recrudescence des violences vise à alimenter
le conflit confessionnel et à déstabiliser le pays, 10 ans après
l’invasion américaine qui a renversé le président Saddam Hussein.
Elle coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite,
au pouvoir sous Saddam Hussein, à l’encontre du gouvernement dominé par
les chiites, accusé en particulier de multiplier les arrestations
arbitraires.
L’ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier
ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter de
marginaliser davantage les sunnites, au risque de favoriser leur
recrutement par les groupes extrémistes.
Et la paralysie de l’appareil politique, associée à une corruption
endémique et à une défaillance des services publics, contribuent à
alimenter l’instabilité dans le pays.
Ces dernières attaques portent à plus de 450 le bilan des morts dans les
violences depuis début octobre et à plus de 5.150 depuis le début de
l’année, selon un décompte de l’AFP basé sur des sources médicales et
policières.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire