Le président israélien Shimon Peres et le Premier ministre Benjamin
Netanyahu ont étalé mercredi leur désaccord sur les négociations avec
les Palestiniens lors d’une cérémonie à la mémoire du Premier ministre
assassiné Yitzhak Rabin.
"Ceux qui se font des illusions sur le fait que le statu quo entre les
Palestiniens et nous peut continuer seront victimes de leurs illusions",
a prévenu le président Peres pendant la cérémonie annuelle organisée au
cimetière du mont Herzl à Jérusalem, où repose Rabin, tué en 1995.
"Les dirigeants politiques sont jugés par les objectifs qu’ils fixent à
leur peuple et par la manière dont ils atteignent ces objectifs, même
lorsque la réalité est difficile", a ajouté Peres en présence de Netanyahu, qui a récemment durci le ton envers les dirigeants
palestiniens.
"Rabin a été été assassiné mais la nécessité de prendre des décisions
historiques persiste (...) La paix n’est pas un luxe", a insisté Peres, un des principaux artisans des accords d’Oslo conclus avec
l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1993 alors qu’il
était ministre des Affaires étrangères du gouvernement dirigé par
Yitzhak Rabin.
Netanyahu, qui s’était opposé aux accords d’Oslo, a répliqué au
président Peres : "Vous avez à juste titre affirmé que l’on fait la paix
avec ses ennemis, mais l’on fait la paix avec des ennemis qui veulent
la paix".
"Des ennemis qui ne veulent pas la paix et veulent nous effacer de la
carte ne sont pas des candidats à la paix", a affirmé Netanyahu, qui
accuse régulièrement les dirigeants palestiniens de ne pas vraiment
tenir à faire la paix.
"Nous devons faire en sorte de ne pas céder à ces ennemis un pouce des terres qui se situent au coeur d’Israël", a-t-il insisté.
"Nous ne voulons pas de satellites iraniens en Judée-Samarie
(Cisjordanie) comme c’est déjà arrivé à nos frontières", a ajouté le
Premier ministre lors d’un autre discours au Parlement réuni pour
commémorer la mémoire d’Yitzhak Rabin.
"Cela nécessite que la future frontière de sécurité passe par la vallée
du Jourdain comme l’avait demandé Yitzhak Rabin lors de son dernier
discours au Parlement quelques semaines avant son assassinat", a estimé Netanyahu, qui a exigé une présence militaire israélienne dans cette
région dans le cadre de tout accord de paix, ce que les Palestiniens
rejettent.
Cette exigence est d’autant plus justifiée, selon lui, "avec la montée
en force de l’islam extrémiste et les émissaires de l’Iran qui ont pris
le contrôle de territoires que nous avons évacués à Gaza et au Liban".
Il faisait notamment allusion aux islamistes du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza.
Vingt ans après Oslo, les négociations de paix qui ont repris fin
juillet sous l’égide des Etats-Unis paraissent mal engagées, selon les
médias des deux bords.
Le Premier ministre a par ailleurs proclamé qu’Yigal Amir, l’extrémiste
de droite qui a assassiné Yitzhak Rabin, ne bénéficierait "jamais d’une
amnistie".
Environ 30.000 personnes ont participé samedi soir à Tel-Aviv au
rassemblement annuel sur la place Yitzhak Rabin, où il a été tué le 4
novembre 1995 de trois balles dans le dos à l’issue d’un rassemblement
pacifiste. L’assassin voulait faire capoter les accords d’Oslo.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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