vendredi 18 octobre 2013

Tunisie : les dirigeants du pays chassés d’une cérémonie pour des gendarmes tués

Le président tunisien Moncef Marzouki et le Premier ministre Ali Larayedh ont été chassés vendredi par des représentants d’un syndicat de police lors d’une cérémonie d’hommage à deux gendarmes tués la veille par un groupe armé.
Les manifestants, en uniforme et en civil, représentants des syndicats, ont scandé "dégage" —slogan phare de la révolution de 2011— et "lâche" à l’adresse des responsables tunisiens, les forçant à quitter la cérémonie à la caserne de L’Aouina en banlieue de Tunis, selon un photographe de l’AFP.
MM. Marzouki et Larayedh ainsi que le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar ont quitté les lieux, sans prononcer un mot, après une vingtaine de minutes de quolibets à leur adresse.
"On n’accepte plus la présence de politiciens", a lancé l’un des protestataires. Les manifestants portaient de nombreuses pancartes réclamant des lois "pour protéger les policiers".
Seul le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou a pu assister à la cérémonie rendant hommage aux deux gendarmes tués jeudi par un groupe armé dans la région de Béja (70 km à l’ouest de Tunis.)
"Nous sommes tous contre le terrorisme, c’est une guerre et on ne va arrêter" la lutte, a-t-il dit dans un bref discours.
Les syndicats des forces de l’ordre ont organisé ces derniers mois plusieurs manifestations et actions de protestation pour dénoncer leur manque de moyens pour lutter contre les groupes armés liés à la mouvance jihadiste qui connaissent un essor certain depuis la révolution.
C’est cependant la première fois que des représentants de la police et de la garde nationale, l’équivalent de la gendarmerie, s’en prennent ainsi aux plus hauts représentants de l’Etat qui assistent systématiquement aux cérémonies organisées pour les policiers et militaires morts au combat.

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