vendredi 18 octobre 2013

Arabie Saoudite : Paris "partage la frustration" de Ryad sur la paralysie de l’ONU

La France partage la "frustration" de l’Arabie saoudite à l’égard de la paralysie du Conseil de sécurité de l’ONU dans la crise syrienne, a déclaré vendredi le ministère des Affaires étrangères, après le refus de Ryad de siéger dans cette instance.
"Nous partageons sa frustration après la paralysie du Conseil de sécurité mais nous avons précisément pour y répondre une proposition de réforme du droit de veto", a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, lors d’un point-presse. La France a proposé en septembre le non recours au droit de veto par les 5 membres permanents (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine) du Conseil en cas de "crime de masse".
L’Arabie saoudite a été élue jeudi, pour la première fois, membre non permanent du Conseil de sécurité, avant d’annoncer vendredi qu’elle refusait de siéger en raison de l’"impuissance" de cette instance, notamment dans le règlement du conflit syrien.
"Pendant deux ans et demi, le Conseil de sécurité n’a pas pu se prononcer sur la Syrie", a rappelé M. Nadal. A trois reprises, la Russie et la Chine, deux des cinq membres permanents du Conseil, ont utilisé leur droit de veto pour bloquer des résolutions condamnant le régime de Bashar al-Assad, qui auraient pu légitimer une intervention militaire internationale dans ce pays.
Romain Nadal a rappelé que lors de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre à New York, le président François Hollande avait proposé une réforme "à droit constant, sans modification de la charte, qui impliquerait une auto-limitation du droit de veto par les membres permanents.
Selon la proposition française, lorsque le Conseil de sécurité aurait à se prononcer sur une situation de "crime de masse", les membres permanents s’engageraient à renoncer à leur droit de veto. C’est le secrétaire général de l’ONU, saisi par au moins cinquante Etats membres, qui aurait à se prononcer sur la nature du crime.
"C’est une réponse simple qui permettrait de renforcer l’efficacité du Conseil de sécurité et sans doute aussi sa légitimité, sa capacité à assumer ses responsabilités dans le maintien de la paix et de sécurité internationales", a souligné le porte-parole du Quai d’Orsay.
Paris soutient par ailleurs le projet d’élargissement du Conseil de sécurité, une réforme plus profonde attendue depuis des années mais qui implique une modification de la charte de l’ONU.
Ryad, pour expliquer sa décision de ne pas siéger, a également mis au passif du Conseil de sécurité le non réglement de la question palestinienne depuis 65 ans et son échec à débarrasser le Proche-Orient des armes de destruction massive.

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