La France partage la "frustration" de l’Arabie saoudite à l’égard de la
paralysie du Conseil de sécurité de l’ONU dans la crise syrienne, a
déclaré vendredi le ministère des Affaires étrangères, après le refus de
Ryad de siéger dans cette instance.
"Nous partageons sa frustration après la paralysie du Conseil de
sécurité mais nous avons précisément pour y répondre une proposition de
réforme du droit de veto", a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay,
Romain Nadal, lors d’un point-presse. La France a proposé en septembre
le non recours au droit de veto par les 5 membres permanents
(Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine) du Conseil en cas
de "crime de masse".
L’Arabie saoudite a été élue jeudi, pour la première fois, membre non
permanent du Conseil de sécurité, avant d’annoncer vendredi qu’elle
refusait de siéger en raison de l’"impuissance" de cette instance,
notamment dans le règlement du conflit syrien.
"Pendant deux ans et demi, le Conseil de sécurité n’a pas pu se
prononcer sur la Syrie", a rappelé M. Nadal. A trois reprises, la Russie
et la Chine, deux des cinq membres permanents du Conseil, ont utilisé
leur droit de veto pour bloquer des résolutions condamnant le régime de
Bashar al-Assad, qui auraient pu légitimer une intervention militaire
internationale dans ce pays.
Romain Nadal a rappelé que lors de l’Assemblée générale de l’ONU fin
septembre à New York, le président François Hollande avait proposé une
réforme "à droit constant, sans modification de la charte, qui
impliquerait une auto-limitation du droit de veto par les membres
permanents.
Selon la proposition française, lorsque le Conseil de sécurité aurait à
se prononcer sur une situation de "crime de masse", les membres
permanents s’engageraient à renoncer à leur droit de veto. C’est le
secrétaire général de l’ONU, saisi par au moins cinquante Etats membres,
qui aurait à se prononcer sur la nature du crime.
"C’est une réponse simple qui permettrait de renforcer l’efficacité du
Conseil de sécurité et sans doute aussi sa légitimité, sa capacité à
assumer ses responsabilités dans le maintien de la paix et de sécurité
internationales", a souligné le porte-parole du Quai d’Orsay.
Paris soutient par ailleurs le projet d’élargissement du Conseil de
sécurité, une réforme plus profonde attendue depuis des années mais qui
implique une modification de la charte de l’ONU.
Ryad, pour expliquer sa décision de ne pas siéger, a également mis au
passif du Conseil de sécurité le non réglement de la question
palestinienne depuis 65 ans et son échec à débarrasser le Proche-Orient
des armes de destruction massive.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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