Une voiture piégée a fait au moins 40 morts vendredi près d’une mosquée
dans la région de Damas, selon une ONG syrienne qui a mis en garde
contre une famine dans les quartiers rebelles encerclés par l’armée à
Homs (centre).
Le chef du front al-Nosra, Abu Mohammed al-Julani, un jihadiste qui
avait fait allégeance à Al-Qaïda en avril, annoncé comme mort par la
télévision publique syrienne, est en bonne santé, a déclaré samedi le
front dans un communiqué.
"Ce qui a été annoncé par une chaîne de télévision seulement,
l’assassinat de l’émir du Front al-Nosra, était un mensonge", a déclaré
l’organisation. La télévision publique syrienne avait annoncé vendredi
soir la mort du chef du front al-Nosra, mais l’agence officielle Sana a
rapidement retiré son alerte sur cette information.
Alors que les combats ont encore fait des dizaines de morts vendredi, le
chef de l’Armée syrienne libre (ASL), principale formation rebelle, et
d’autres combattants anti-régime ont rencontré en Turquie le médiateur
international Lakhdar Brahimi, actuellement en tournée dans la région
pour tenter d’organiser une conférence de paix.
La voiture piégée a explosé près d’une mosquée à Suq Wadi Barada, une
localité rebelle à 40 km au nord-ouest de Damas, au moment de la grande
prière du vendredi. Il y a des dizaines de blessés, dont beaucoup sont
dans un état grave, et le bilan risque de s’alourdir encore
considérablement, a affirmé l’OSDH.
L’agence Sana a, elle, annoncé que la voiture avait explosé alors que
"les terroristes" étaient en train de la piéger, en faisant état de
plusieurs morts, des "terroristes" et des civils, parmi lesquels un
enfant de 7 ans. Toujours dans la région de Damas, au moins 24 rebelles,
dont des étrangers, — 40 selon l’agence SANA — ont été tués dans une
embuscade des forces du régime près d’Otaibé, à 30 km à l’est de la
capitale, a annoncé l’OSDH.
Plus au sud, au moins 23 rebelles ont été tués dans des combats dans la
province de Deraa, selon l’ONG. Le conflit en Syrie a fait plus de
115.000 morts depuis mars 2011, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un vaste
réseau de militants et de sources médicales à travers la Syrie.
Après les appels internationaux la semaine dernière en faveur des civils
bloqués à Muwadamiyat al-Cham, une ville rebelle assiégée par le régime
près de Damas, l’OSDH et des militants ont lancé vendredi un cri
d’alarme pour ceux des quartiers rebelles du centre de Homs, assiégés
depuis plus de 500 jours.
"Environ 3.000 civils, dont 500 sont âgés de plus de 70 ans, ne se
nourrissent que des faibles stocks qui restent dans les quartiers
assiégés de Homs", les derniers tunnels d’approvisionnement ayant été
détruits il y a plusieurs semaines, a expliqué le directeur de l’OSDH,
Rami Abdel Rahman. "Il ne reste à manger que du boulgour. On mange la
même chose tous les jours. Les gens sont faibles", a déclaré Yazan, un
militant sur place interrogé par l’AFP via internet.
Plus au nord, Médecins sans frontières a évoqué un "exode massif"
d’environ 130.000 personnes de la ville de Sfira, dans la province
d’Alep, après plus de deux semaines de combats et de bombardements ayant
fait, selon l’ONG, 76 morts et 450 blessés en cinq jours.
La patronne des opérations humanitaires de l’ONU, Valérie Amos, a
demandé vendredi au Conseil de sécurité de faire pression sur toutes les
parties pour que l’aide humanitaire puisse atteindre les personnes dans
le besoin, soulignant que depuis plus d’un an, l’ONU n’avait pas pu
accéder à 2,5 millions de civils prisonniers dans les zones de combats.
Selon une étude commandée par l’ONU et publiée vendredi, plus de la
moitié de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté en raison
de l’effondrement de l’économie depuis le début des violences.
Dans ce contexte, M. Brahimi, qui tente d’organiser une conférence de
paix fin novembre à Genève, a rencontré jeudi plusieurs chefs rebelles,
avant de se rendre vendredi au Qatar. Le chef de l’ASL, le "général
Sélim Idriss, a réaffirmé que nous cherchions tous une solution et à
mettre fin au bain de sang. Il a aussi dit qu’il fallait s’attaquer à la
racine du problème — à savoir Bashar al-Assad", a déclaré à l’AFP Louaï
Moqdad, un porte-parole de l’ASL.
Le régime a pourtant répété cette semaine qu’aucune partie étrangère ne pouvait décider de l’avenir de la Syrie.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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