La conférence de Genève-2 qui doit tenter de trouver une solution au
conflit en Syrie aura lieu le 23 novembre a annoncé dimanche la Ligue
arabe, au moment où un nouvel attentat tuait 31 personnes à Hama.
L’émissaire de l’ONU et la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a
toutefois prévenu au Caire qu’il n’était pas envisageable de réunir la
conférence destinée à trouver une issue politique à un conflit qui a
fait depuis mars 2011 plus de 115.000 morts en l’absence d’une
opposition syrienne "crédible".
L’opposition doit décider la semaine prochaine à Istanbul de sa
participation à Genève-2 qui doit, si les diplomates y parviennent,
réunir autour d’une même table régime et opposition.
Sur le terrain, au moins 31 personnes sont mortes, dont des soldats
fidèles au régime, dans un attentat suicide à Hama (centre), a annoncé
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé en Grande
Bretagne mais qui s’appuie sur un important réseau de militants et de
médecins en Syrie.
Une voiture piégée à explosé dimanche matin dans un faubourg de Hama, a
annoncé la télévision d’Etat, une ville pionnière lors du soulèvement
contre le régime de Bashar al-Assad au printemps 2011, mais reprise et
dirigée depuis d’une main de fer par le régime.
"Selon les première informations, l’explosion visait un checkpoint près
d’une entreprise de véhicules agricoles où sont basées des troupes du
régime", a précisé l’OSDH.
Alors que les enlèvements se multiplient en Syrie, neuf pèlerins chiites
libanais libérés après 17 mois de détention par des rebelles syriens
sont rentrés samedi soir au Liban. En outre, deux pilotes turcs enlevés
en août pour faire pression afin d’accélérer la libération des pèlerins
ont regagné eux aussi leur pays.
Dans le cadre de ces échanges, quelque 200 Syriennes devaient être
libérées par le régime de Bashar al-Assad, une exigence des ravisseurs.
On ignorait dimanche à la mi-journée si elles avaient été libérées.
Sur le terrain, la situation est critique et plusieurs voix s’élèvent
pour réclamer un accès humanitaires aux civils pris au piège des combats
et des sièges, et menacés désormais pas la poliomyélite, dont deux cas
suspects ont été détectés.
Face à l’enlisement du conflit, où opposition armée et soldats du régime
ne réalisent aucune avancée majeure, la communauté internationale tente
de mettre en place les prémices d’une solution politique, notamment via
Genève-2.
Les ministres de 11 pays occidentaux et arabes et l’opposition syrienne
modérée doivent se retrouver mardi à Londres pour préparer cette
conférence et convaincre les plus réticents de la Coalition nationale
syrienne (CNS)d’adhérer au processus.
Selon une source diplomatique occidentale, la réunion de Londres a pour
but de "clarifier ce que veut dire la conférence de Genève. Certains
dans la CNS ne comprennent plus très bien. Il faut un cadre clair pour
qu’ils adhèrent".
Le secrétaire d’Etat John Kerry doit également y participer.
Genève 2 s’annonce compliquée, d’autant que l’opposition est
profondément divisée sur la question de sa participation, tandis que les
deux protagonistes restent en total désaccord sur la place du président
Assad dans une éventuelle transition.
Le régime exclut tout départ anticipé d'Assad, alors que
l’opposition en exil rejette toute transition prévoyant son maintien au
pouvoir.
Ces nouveaux efforts diplomatiques interviennent plus d’un mois après la
conclusion d’un accord russo-américain sur le démantèlement de
l’arsenal chimique syrien, qui a éloigné la menace d’une frappe
américaine, lancée après une attaque chimique meurtrière imputée au
régime le 21 août près de Damas.
Alors que M. Kerry a assuré que les armes chimiques syriennes pourraient
être "convoyées par bateau hors de la région" pour être détruites en
toute sécurité, la Russie a jugé cette proposition prématurée.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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